You are not logged in.
La fin du chapitre 1 :
En rentrant chez moi, j'en était encore toute bouleversé. De telles prunelles... c'est tout bonnement impossible. Je ne comprends pas comment on peut avoir un tel regard, d'une telle intensité. C'était tellement... wahou... j'ai presque envi de le revoir pour vérifier qu'il n'a pas triché avec ses yeux.
Quand Luka rentre le soir, je lui raconte ma mesaventure. Il n'a pas parut plus surpris que ça. C'est sûrement parce qu'il ne l'a pas vraiment vu.
- J'ai vu qu'il y avait 50 nuances de Grey à la télé ce soir, tu veux le regarder ? me fit explicitement Luka.
- Oui, je réponds avec un grand sourire.
Assis dans le canapé, enroulée dans les bras de Luka, il nous recouvre d'une douce couverture et nous restons ainsi durant tout le film. Je sens une main glisser le long de mon bras, pour passer sur ma hanche. En plein dans le film, il me fait frissonner. Nous nous fixons quelques secondes, avant qu'il ne me saute dessus...
Chapitre 2
Can you tell from the look in our eyes ?
Un coup les jours passent trop vites, un coup ils passent trop lentement. Celle d'aujourd'hui a été à une vitesse hallucinante. Hormis le fait que Jersey m'ait de nouveau proposé un café ensemble (les patrons font du café leur drogue), il n'y a rien eu de spécial. A part peut-être le fait que les infos répètent tous la même chose : un homme a été sauvagement assassiné, et il a été retrouvé avec une étrange croix rouge dans le cou. La police a confirmé qu'elle avait été faite grâce au sang de la victime. La nouvelle tourne en boucle, et les gens sont plutôt choqué. C'est drôlement étrange comme procédé. Enfin hormis ça, rien d'extraordinaire. Ce soir Marie me traîne en boite. Je n'aime pas trop ça, j'aurais préféré rester avec Luka, juste tous les deux... Mais Marie n'est pas de cet avis.
- Bon, Louise, qu'est-ce que tu fous ??
- Mais laisse-moi un peu de temps !
- Ça fait une demi-heure que tu devrais être prête !
Comme mon amie s'impatiente, je me dépêche d'appliquer mon mascara et un peu de parfum avant de la rejoindre.
- Ça y est, enfin prête ? me lance-t-elle.
- C'est parti !
Marie ouvre la porte et s'engouffre dans la voiture. Elle est resplendissante : elle a bouclé ses magnifiques cheveux bruns, porte une robe courte noire qui moule son corps à la perfection, et son maquillage est nickel. Jamais je n'arriverait à faire un maquillage aussi parfait avec si peu de produits ! Car non, elle ne ressemble pas du tout à un pot de peinture, au contraire on ne voit que ses yeux verts. Pour ma part je me contente seulement d'un jean délavé et un peu troué, normal quoi, un débardeur noir qui met mes formes en avant et d'une paires de petites bottines simples. Rien de bien extravagant. Je me suis fait une petite coupe travaillée tout de même, pour être présentable, un coup de crayon, de mascara et terminé.
- Eh au fait où est Luka ? Je ne l'ai pas vu, me dit Marie, qui conduisait.
- Il est parti voir Eliott, son meilleur ami. Une petite soirée entre hommes.
- Ah ouais je vois... Tu sais je compte m'amuser comme une folle ce soir !
- Ah ah !
Elle me lança un regard interrogatif. Quoi ? C'est vrai que quand on est célibataire on ne va pas en boite pour les mêmes raisons que les gens comme moi !
Il est vingt et une heure, la boite est quasiment pleine, évidemment. La musique fait trembler les murs tellement la musique est forte, et les spots de lumières tournent dans tous les sens. Ça fait longtemps que je ne suis pas venue ici.
- T'as vu le mec au bar ? me crie Marie pour couvrir la musique.
- Lequel ? Y en a partout !
- Le blond !
- Ouais eh beh ?
- Il est canon !
Elle me sourit, m'adresse un petit signe de la main et m'abandonne avant que je n'ai le temps de dire un mot. Ok, Marie, ok, je te revaudrait ça ne t'inquiète pas... Maintenant seule face à moi-même, je me sens perdue. Je n'ai pas l'habitude des endroits aussi bruyants et aussi bondés. J'avoue que je me sens un peu déstabilisée. C'est pas grave, je vais me débrouiller.
La salle a une forme arrondie, la piste de danse au centre, des fauteuils tout autour, le Dj au fond et le bar à droite. D'autre personnes rentrent et me poussent dans la masse de jeunes qui se déhanchent. Forcée, je me fonds dans la masse et tente de me détendre. Je ne suis pas le genre de fille qui aiment montrer son talent aux yeux de tous : à vrai dire, je ne sais pas très bien danser. Ok, pour être claire, j'ai un balais dans le cul. Pas très raffinée comme façon de parler, mais c'est ce qui se rapproche le plus de la vérité. Au bout de deux ou trois chansons, mes bras commencent à se relâcher, puis mes jambes. Enfin, mon bassin se libère et je finis par me laisser aller. A un moment même j’aperçois Marie dans un coin collée à un jeune garçon blond, celui du bar je suppose. Ils semblent être vraiment proches... Quant à moi, je me laisse transporter par la musique...
Une bonne heure plus tard, je commence à être un peu fatiguée. Il me faut un remontant ! Je m'extirpe comme je peux de la foule compacte, évitant quelques hommes agicheurs au passage, pour foncer vers le bar. Je le vois d'ici, un verre m'appelle ! En me voyant m'accouder , le barman me sourit et se met à faire virevolter son shaker dans tous les sens, sans me lâcher des yeux. C'est de la drague ça ou pas ?
- Qu'est-ce que je vous sert ?
- Vodka.
Ni une ni deux, il sort une bouteille et me rempli un verre de façon artistique, avec ce genre de coup de poignet que seuls les barmans possèdent. Je paye puis le boit cul-sec, secoue la tête puis retourne sur la piste. Je suis très résistante à l'alcool.
Les danses s’enchaînent dans un rythme endiablé. Je m'autorise même une danse avec un jeune homme d'à peu près mon âge. Pas une danse osée hein... Quand même, je ne suis pas une catin. C'est alors que l'idée me passe par la tête de trouver Marie, mais elle n'est nul part. J'ai beau la chercher partout, je ne la trouve pas. Un sentiment de panique s'empare de moi. Au bout de trois tours dans la boite, je finis cependant par la voir au bar. Je me précipite vers elle, rassurée :
- Marie, où étais-tu ??
- Oh, Louise, si tu savais...
Au son de sa voix je comprends tout de suite qu'elle est ivre. Ses yeux vitreux ne viennent pas contredire mes pensées.
- Où étais-tu ? Je t'ai cherchée partout !
- J'étais avec Armel dans sa voiture...
- Quoi ?
- Ouais, il baise comme un dieu ce mec, putain...
- Marie !
Je ne l'ai jamais entendue parler de façon aussi vulgaire. Je m'apprêtais à répliquer pas très poliment quand mon regard fut comme aimanté à l'opposé du comptoir circulaire...
Gabriel.
Mon cœur s'emballe soudain et j'ai une envie irrésistible de le rejoindre. Il parle avec quelques autres hommes, et ne semble pas m'avoir remarqué...
- Eh, c'est elle !
- Louise ! Louise !
On m’agrippe par l'épaule et je me retourne, surprise. Deux hommes me prennent par le bras et décident de m'emmener...
- Eh ! Que ce passe-t-il ? je demande en me dégageant brutalement.
Last edited by Loucianaaa (26 Feb, 2015 14:44:16)
Haha je viens de comprendre pourquoi je détestais aller en boîte xD
J'ai noté un truc au début du chapitre 2 dans le premier paragraphe, répétition "Hormis le fait", "À part peut-être le fait", y'a sûrement quelque chose à changer.
Sinon c'est cool ce début de chapitre, j'espère qu'on aura vite la suite
non non c'est comme ça que ça ce dit à l'écrit même si ça fait bizarre à l'oral
sinon ça deviendrai une faute grammaticale car on ne parle pas d'une personne mais d'un événement (si vous avez compris ma phrase ! XD )
Demain je ne suis pas sûr de pouvoir poster la suite car j'ai des trucs à faire je m'en excuse d'avance je ferais ça vendredi sinon
- Viens voir ! On fait un concours avec un petit rigolo viens voir !
- Quoi ? Mais de quoi...
Je découvre avec stupeur que je me retrouve face à Gabriel, assis au comptoir. Son regard gris pénètre aussitôt le mien. La noirceur qui émane de lui me fait penser à un film ou une fiction pour adolescentes, mais c'est tellement différent... Il a un sourire manipulateur, des iris profonds qui semblent dissimulés de très lourds secrets, et cette manière de vous regarder où on se sent nue devant lui. C'est réellement impressionnant et dérangeant comme sensation.
- Tiens, v'là la meilleure ! lance un des gars qui m'a emmené.
- Hey, je...
- Il a battu tous les autres ! me dit un autre homme derrière Gabriel. Regarde !
Il me désigne un petit groupe de jeunes gens complètement saouls, certains vomissent et d'autres tentent de parler.
- C'est quoi cette histoire ? je demande, abasourdie.
- Le dernier a tenu sept shots cul-sec avant de s'écrouler ! s'écrie un "spectateur". C'est une machine ce Gabriel !
Oh, je vois... Un petit concours de vodka, c'est pour ça qu'ils sont venus me chercher...
- Bats-le, Louise, bats-le !
On me pousse à m’asseoir face à Gabriel qui continue à m'analyser.
- Comme on se retrouve, me lance-t-il, pas vraiment surpris.
Médusée, je ne réponds rien. Le groupe se met alors à jubiler lorsque le barman dépose devant nous plusieurs verres et plusieurs bouteilles de vodka. Ouh... Un grand sourire naît sur les lèvres de Gabriel. Il a l'air en forme...
Le premier verre passe nickel. Des deux côtés. Il ne me quitte pas des yeux, mais pour ma part je l'évite plutôt. Son regard me dérange vraiment, comme s'il savait tout de moi. Le deuxième. Bien. Un troisième. La foule s'excite un peu, mais ni Gabriel ni moi ne flanchons. Le quatrième... Bon on ne va pas dire que c'est la grande forme, mais tout va bien.
- Ça va, Louise ? me demande Gabriel d'un ton provocateur.
- Inquiète-toi pour toi, plutôt.
Il éclate de rire avant que nous nous enfilions le cinquième. Je cligne un peu des yeux, mais tout va bien... Au bout du huitième, je dois lutter pour effacer la vision floutée de ce qui m'entoure. Gabriel ne montre aucun signe de faiblesse, et continue de me sourire. Nous ne lâchons pas des yeux. Au onzième j'en peux plus. Ma tête tourne et cogne à gogo, les hurlements du gros groupe autour de nous en plus de la musique me montent à la tête. Je considère un instant le douzième, hésite longuement. Gabriel ne sourit plus, mais il n'a pas l'air prêt à succomber.
- Coriace, dis-donc, me lance-t-il d'une voix un peu moins nette qu'au départ.
Je hoche la tête pour approuver avant de me rendre compte que ça fait empirer mon état. Puis sur un coup de tête, j'avale mon verre, un sourire triomphant sur le visage. Ça m'étonnerais qu'il arrive à le boire, celui-là ! Il fixe son verre, ses yeux un peu vitreux, mais le prends quand même, sous les cris de ses amis. Un autre verre est déjà rempli. Un râle m'échappe : je refuse de le prendre. J'ai la tête énorme, j'ai l'impression qu'elle va exploser d'une minute à l'autre.
- Stop, je dis à Gabriel. Je ne peux plus.
La foule rugit d'excitation. Je me prends la tête dans les mains pour tenter de calmer mon mal de crâne mais c'est encore pire. Je me lève alors. Le monde semble graviter autour de moi. Je distingue à peine les visages tant ils sont flous.
- Marie...
Seul un faible murmure franchit mes lèvres. Je dois retrouver Marie et sortir de là au plus vite. Je me faufile à l'extérieur pour prendre un peu l'air et sort mon téléphone : Marie me cherche. Je lui indique ma position, dans l'espoir qu'elle vienne m'aider, mais elle est très amochée elle aussi, alors j'en doute fort. Mais on ne sait jamais... Quand la porte s'ouvrit, je m'attendais à voir débouler mon amie, mais ce n'est qu'une silhouette sombre qui s'approche de moi. Sans un bruit, elle se pose à côté de moi, appuyée contre le mur. Un long silence plana avant qu'elle ne prenne la parole.
- T'es une sacrée dure à cuire, tu sais.
Cette voix je la reconnaîtrais entre mille. Mais ce qui m’interpelle, c'est la lucidité de sa voix. Je mets un bon moment avant de réussir à formuler une phrase correcte dans ma tête, avant de la répéter à voix haute :
- Tu as déjà dessaoulé ?
Gabriel eut un rictus et ne me répondit pas.
L'air frais du milieu de la nuit me fait du bien. Le silence, le vide, l'obscurité. Gabriel m’apaise. C'est très perturbant à dire. Il m'apaise, mais il me fait ressentir pleins de sentiments à la fois. Le malaise, le calme... Mais surtout il y a une attirance. Une puissante attirance.
- Tu habites Paris, Louise ?
Je ne lui réponds pas. Je ne déballe pas ma vie. Il a du comprendre car il n'insiste pas. C'est alors que Marie déboule en riant au bras du fameux Armel.
- Ah, c'est mon amie, je dois y aller, dis-je en me levant pour partir.
- Attends !
Gabriel m'imita et me prit le poignet.
- Je voudrais te revoir.
- Non.
- Pourquoi ??
Je me dégage de son emprise pour rejoindre Marie qui me fait de grands signes de la main.
- Je ne suis pas intéressée.
- Dis-moi au moins ton nom !
- Non.
Et je laisse planté là pour partir avec mon amie et son copain d'un soir.
C'est bon j'ai trouver le temps de poster !
Alors là je suis vraiment impressionnée ! Tu n'as que 15 ans et ton style est vraiment pas mal !
Les scènes sont très fluides, et assez bien menée. Peut être qu'il manque quelques descriptions plus détaillés.
Niveau histoire ça s'annonce très prometteur, j'aime beaucoup Louise et sa forte personnalité ! Concernant ta proposition j'ai bien envie de voir comment l'histoire évoluera , mais je veux bien faire quelques crayonnés si ça t’intéresse ? (et pour que tu vois également si mon style te correspondrai aux niveau des personnages)=)
Etant donné qu'exceptionnellement je ne pourrais pas publier la suite demain, je vous la donne aujourd'hui :
Le lendemain, une terrible gueule de bois me réveille. Je suis dans mon lit, les draps dans tous les sens, la fenêtre ouverte. Je me lève lentement pour aller m'inspecter dans le miroir : j'ai une mine affreuse. De grandes cernes me pendent sous les yeux, mes cheveux ne ressemblent à rien et j'ai presque l'air d'une toxicomane. Après avoir fait une séance grimace pour tenter de retrouver la normale, je vais dans le salon, où je trouve Luka, assis sur le canapé avec son ordi. En m'entendant il se retourne, ne s'attendant visiblement pas à me voir maintenant.
- Salut mon coeur, me dit-il en se levant.
- Coucou...
- Tu veux que je te prépare un café ?
- T'inquiète pas ça va aller, merci.
Il s'installe à table avec moi tandis que je prépare mon petit déjeuner. J'ai l'impression d'être au ralenti. Mais vraiment, au ralenti. Luka me regarde faire, comme interloqué.
- Il est trois heures de l'après-midi, chérie, me dit-il en me voyant sortir des tartines et de la confiture.
- Ah bon ? C'est pas grave. J'ai faim.
Je l'entends rire discrétement. Moi je suis à deux de tension. Je n'ai pas l'air d'avoir de migraine, ça c'est bien. Parce que chez moi les migraines durent très longtemps...
- Alors, ta soirée ? Reprends Luka près de moi.
- Arrosée...
- Ah oui ça je crois que j'ai remarqué, ah ah ! Comment t'as fait pour finir dans un état pareil ?
- On a fait un concours de shots de vodka et j'ai perdu.
- Sérieusement ? Mais contre qui ?
- Gabriel, tu sais le mec dont le père ivre m'avait attrapé l'autre jour.
- Ah oui je vois.
- Ca fait deux fois en quelques jours que je le croise, c'est une sacrée coincidence ! Je pensais qu'il s'écroulerait au sixième ou septième maximum mais c'est moi qui est flanché au treizième.
- Treize ?? Tu t'es avalé douze shots ?? Tu m'étonnes que ça ne va pas fort ce matin !
Je retiens un petit rire. C'est vrai que maintenant, avec un peu de recul, c'est déjà bien que j'ai tenu !
- Au fait c'était qui le blond qui t'a ramené ? Me demande Luka.
- Qui m'a ramené ?
- Oui, tu sais, le mec blond avec Marie.
- Oh, c'est son mec d'un soir. Il s'appelle Armel je crois.
- Gentil gars en tout cas. Il a été très aimable.
Lentement j'allume la télévision pour regarder les infos. C'est ennuyant presque tellement les journalistes ne savent pas quoi dire pour combler le silence. Un encadré en bas de l'écran attire alors mon attention : “deuxième meurtre inhabituel dans les rues de Paris : une jeune femme est morte égorgée avec une croix sur la joue”. Tiens, c'est curieux, ça ressemble à un meurtre remontant à quelques jours déjà. Les policiers n'ont aucune piste. C'est vraiment troublant...
- T'as vu il se passe encore des choses bizarres encore, me dit Luka en voyant que l'encadré m'intriguait.
- Oui. Je suis sûre que c'est la même personne que celle qui a tué l'homme l'autre jour, tu te souviens ?
- Oui. Mais à quelques jours d'intervalle il réitérerait ?
- C'est possible, s'il ou elle a des comptes à régler.
La curiosité m'étant venue , je pars chercher mon ordinateur avant de m'installer sur le canapé.
- Louise, je dois passer chez Eliott pour l'aider à terminer de réparer sa voiture, je rentre ce soir.
- D'accord. A ce soir !
Il vient m'embrasser avant d'enfiler son manteau et de sortir.
Aussitôt j'ouvre mon ami Google et commence par taper : “meurtre à Paris, 2015”. Des milliers d'articles me parviennent, dont un en particulier sur l'homme avec la croix dans le cou. Le contenu restait très flou. Aucune trace, aucun indice, rien. Rien du tout, pas même une piste. Même dans les forums, personne n'a d'idée. A part quelqu'un qui attire mon attention : “on pourrait peut-être penser à un crime religieux, avec cette croix en sang. En général les crimes de ce genre sont facilement repérables, autant par la méthode que par la personnalité de la victime, de son entourage ou du meurtrier”. Des dizaines de commentaires avaient fusés et l'insultaient, surtout des gens religieux visiblement d'après les insultes. Je fronce les sourcils. Pourquoi cette piste serait écartée aussi subitement ? Qui pourrait prouver le contraire, il n'y a aucun preuve ! Ma curiosité vraiment piquée à vif, je me rends sur le profil de ce “BlackMoustache”. Hum. Omettons le pseudo. Sur sa page, rien de bien extraordinaire : homme sans histoire, visiblement heureux avec sa femme et son fils, un travail stable... Rien à voir de ce côté là.
Après des heures de recherche, je décide de passer à autre chose. Je ne sais pas ce que je cherchais vraiment, ni pourquoi, mais cette histoire m'intrigue réellement. Pourquoi personne ne trouve rien, pas même un nom ?
Je me réveille dans un sursaut incroyable : j'halète, je respire mal, au bord d'une crise d’asthme. Luka réveillé par la même occasion me prends tout de suite dans ses bras, autant pour se rassurer lui que moi.
- Luka, j'ai rêvé... j'ai rêvé, je murmure.
- Calme-toi, Louise...
- J'ai rêvé... de Gabriel. Je ne sais pas pourquoi j'ai rêvé de lui...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Sous le choc, je ne réponds pas. Mon coeur bat encore de façon désordonnée. Je suis terrifiée.
- C'était bizarre, il... enfin on était au milieu de la plage, lui et moi, on discutait tranquillement. Il... il me fixait avec ses yeux métalliques, il ne me lâchait pas du regard et ... et ce sourire si terrifiant... Et puis d'un coup la plage s'est transformé en un cratère bouillant ou la lave et les flammes ravageaient tout. Il était planté là, devant moi, dos aux flammes, et ne cessait de me fixer avec ce visage démoniaque... Oh mon dieu...
- Ça c'est arrêté là ?
- Non. Moi je ne pouvais plus bouger, et d'un coup les flammes l'ont brûlé vif, mais il ne bougeait pas d'un pouce ! Et ce regard Luka, ce regard ! J'ai entendu une voix très nette qui murmurait mon prénom et je me suis réveillé... Oh j'ai eu si peur...
Je perds totalement mon sang-froid, et les larmes dévalent sur mes joues. Ce regard... c'est ce qui me marque le plus. D'une intensité hors du commun...
J'ai fait ce rêve il y a maintenant une semaine. Gabriel me hante. Chaque soir j'ai peur de revoir son regard de démon. Je ne l'ai plus revu, en rêve comme en vrai. Mais j'ai toujours peur de le recroiser, je suis sans arrêt sur mes gardes.
- Louise ! Y a quelqu'un pour toi dans le hall.
Marie, assise près de moi, me fit un clin d'oeil. Luka m'a dit qu'il passerait aujourd'hui, et il est venu ! Toute joyeuse, je suis la brune de l'accueil qui me mène au rez-de-chaussée, que je connais bien, et aperçois mon homme, mais... pas seul... mon sang ne fait qu'un tour. Figée sur place, je suis incapable de faire un pas de plus et de détacher mon regard de lui. Gabriel. En pleine conversation avec Luka. Quand ils me remarquent, mon pouls s'emballe : je me fracasse contre ses iris, je me brise de l'intérieur. Une puissante force me pousse vers lui, tandis que ma raison cherche à fuir à toute jambe, partir le plus loin possible, comme si je fuyait la peste. Ils s'avancent tous deux vers moi, alors que je reste pétrifiée.
-Bonjour chérie, me dit Luka, le visage assez contrarié. Je suis désolé, mais je ne peux pas manger avec toi ce midi, j'ai été appelé au dernier moment.
- Oh, ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave.
Si je n'étais pas habitué à contrôler mes émotions, je n'aurais jamais répondu avec un tel ton détendu. Gabriel ne dit pas un mot, se contentant de nous regarder, l'oeil vif.
- Je vais devoir y aller ma puce, je suis vraiment désolé, je suis passé en coup de vent. Je te laisse avec ton ami Thomas.
Il me sourit, déposa un baiser sur mes lèvres et retourna en vitesse vers la crèche. Seule face à lui. Face à Gabriel. Ses yeux me terrifient.
- Salut, glisse-t-il, décontracté.
- Salut, Thomas. Qu'est-ce que tu fais ici ?
- J'ai cru comprendre que tu mangeais seule ce midi ?
Je le sens mal...
- Non, on avait prévu d'être quatre.
Il se mit à rire.
- Louise, quitte à mentir, fait semblant d'y croire au moins.
Désarçonnée, je reste muette. Il a su voir tout de suite mon mensonge. Pourtant je suis la reine quand il s'agit de cacher ses sentiments ou ses émotions.
- Je t'attends ici.
- Quoi ?
- Vas chercher ta veste, je t'attends ici.
Je m'apprête à refuser quand je ressens le besoin de savoir qui il est et pourquoi il m'obsède et me terrifie.
- Je n'ai pas de veste.
Il sourit et sort de l'immeuble. Je le suis comme un robot. Je ne décoche pas un mot. Pour tout vous dire, je suis interloquée par moi-même : je ne me serait jamais cru capable de suivre un inconnu sur un coup de tête. Mais Gabriel, est-il vraiment un inconnu ? N'y a-t-il pas quelque chose d'enfoui en moi ? D'où vient cette attraction ? Ce n'est pas du tout la même qu'avec Luka !
Nous marchons côtes à côtes, sans savoir trop quoi ce dire. Mais ce silence n'est pas gênant. C'est d'ailleurs intriguant : je ne ressens aucune gêne quand je suis avec lui. Même ma peur s'est estompée. Et pourtant, Dieu sait que mon rêve m'a terrorisé.
- Il y a un endroit où tu voudrais aller ?
Je ressens dans sa voix froide une pointe de gentillesse. Difficile à voir, certes...
- Non, pas vraiment.
- Alors je vais t'emmener dans un super resto.
- Mais ce n'est pas la peine !
- J'y tiens.
- Je dois... Oui merde je dois retourner bosser !
- Je te couvrirai.
J'éclate de rire. J'avais complètement oublié mon travail. Si Jersey se rend compte que je ne suis pas au bureau je risque gros. Qu'est-ce que je fous, bordel ? Je suis prête à remettre ma place en jeu pour aller déjeuner avec un inconnu menteur et manipulateur ! Pourtant je ne fais rien pour partir. Je continue de le suivre, comme si tout était parfaitement normal.
- C'est là. Tu connais ?
- Pas du tout.
Nous entrons dans un petit restaurant discret, au coin d'une rue, à l'allure charmante. On est aussitôt installé au fond dans un endroit tranquille, près d'une vitre. Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée étant donné que je suis à côté de mon travail... Mais toutes mes questions s'envolent quand Gabriel prend la parole :
- Tu commandes quoi ?
Revenant à la réalité, je me rends compte que le menu est posé devant moi et que Gabriel le feuillette tranquillement.
- Ah, eh bien... Une salade ça suffira. Tu sais je n'ai pas beaucoup de temps et...
- Hey...
Soudain il posa sa main sur la mienne et là... là ce fut magique. Je me mit à vibrer, ses yeux fixant les miens, comme s'il venait de me posséder... Je ne réponds plus à rien, je suis comme paralysée, le souffle court. Seule la sensation de sa main sur la mienne et ses yeux pénétrants semblent exister. Et puis tout aussi soudainement, il la retire, et tout s'arrête. Je reprends mes esprits difficilement. A-t-il ressenti ça lui aussi ? Qu'est-ce que c'était ?
- C'est bon, ne t'inquiète pas comme ça, s'il y a un soucis je parlerai avec ton patron.
J'en avais presque oublié le sujet de la conversation. Je n'ose pas aborder ce qui vient de ce passer. De toute façon un serveur coupe court à mes pensées.
- Vous avez choisi ?
Je failli rire en voyant son sourire freedent : je le connais tellement bien, ce sourire là !
- Pour moi ce sera risotto et pour pareil pour la demoiselle.
- Hey !
- Très bien... Et en boisson ?
- Un petit vin rouge.
- D'accord !
Mais je n'ai pas le temps de héler le serveur qu'il repart. Gabriel, fier de lui visiblement, sourit.
- Et mon avis, t'en fais quoi ? je dis, furibonde.
- Eh beh quoi ? T'aurais pris le truc le plus rapide à manger pour te casser !
- Je te rappelle que je suis censé être au travail ! Tu fais tes caprices mais moi t'imagines pas tout ce que je risque derrière !
- Mes caprices, tu dis ?
Sa voix prit un ton plus menaçant et tombe dans le plus grave encore. Elle fut tellement froide que je suis incapable de répondre. Et pourtant Dieu sait que j'ai toujours le dernier mot. Je prends mon verre rempli d'eau, les mains tremblantes quand...
- Attention !
Soudain Gabriel rattrape mon verre qui basculait, d'une façon élégante, le poignet tourné vers le ciel. Et c'est là que je vis...
Je suis désolé je change un peu de mode de fonctionnement : désormais je publierais tous les dix coms (ceux du genre "bonjour" ou des trucs du genre ne comptent pas ^^)
Last edited by Loucianaaa (05 Mar, 2015 10:11:15)
latest topics