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L'abstention se traduit par le sommeil, et c'est la plus sonore des opinions! (*)

Rien de tel que les soirées électorales télévisées pour découvrir - ou redécouvrir - les charmes désuets de la langue de bois qu'affectionnent tant nos politiques... Je suis bien conscient que les commentaires d'un entrepreneur sur le sujet relèvent plus ou moins du café du commerce, mais je ne résiste pas à l'envie de vous citer quelques perles glanées ici ou là, au milieu d'un océan de commentaires particulièrement soporifiques...

Pour ces élections régionales, je trouve que la palme reviens incontestablement à Xavier Bertrand, Secrétaire Général de l'UMP, avec une opinion originale qui pourrait se synthétiser par "ce n'est pas nous qui avons perdu, c'est juste l'abstention qui a gagné". Bon d'accord Xavier, on ne va pas vous contredire, mais les quelques électeurs qui se sont finalement déplacés pour aller voter, ils ont tout de même fait un choix, non ? Bref, l'analyse est un peu courte, et puis la reprise de l'antienne des années 80 "l'abstention premier parti de France" commence à dépasser "La grande vadrouille" en terme de rediffusions, ce qui n'est pas une petite performance...

On peut également attribuer un accessit à Martine Aubry, Secrétaire Générale du PS, qui semblait sincèrement convaincue que le vote des français exprimait une adhésion profonde à la politique menée par les élus de gauche dans toutes les régions ! C'est sûr, Martine a raison, il n'y a aucun doute, les français - qui pour la plupart ne connaissent même pas le nom de leur président de région - ont tous profité de l'occasion pour soutenir la politique de gens dont ils ignorent totalement l'existence ;-)

v_7_ill_734491_06012621_depardon_x1p3_ori.jpgPlus littéraire, comme à son habitude, François Bayrou affirme que - je cite - "une vérité ne cesse pas de l'être lorsqu'elle est minoritaire". C'est beau comme l'antique, mais alors à quoi servent les élections ? On retrouve bien là l'approche gaullienne chère à notre présidentiable en devenir, convaincu d'avoir raison contre tous, à l'image du Général de Gaulle en 1940. Malheureusement, avec un taux d'audience inférieur à Radio-Londres pendant la seconde guerre mondiale, ça va être difficile de convaincre les Français de prendre les armes pour venir sauver le Modem, dont le statut est en train de basculer progressivement du parti politique à celui d'une secte centriste...

Finalement les seuls à dire la vérité sur eux-mêmes et sur les élections sont comme d'habitude les extrémistes, avec d'un côté un Le Pen qui reste sur les thématiques qui ont fait son succès médiatique et électoral, apparaissant dans la lucarne avec une surréaliste pancarte "non à l'islamisme", et de l'autre Olivier Besancenot qui, fort d'un score particulièrement décevant, est le seul à donner la vraie raison de ce taux hallucinant d'abstentions :

"Les français ne sont pas venus nous dire à nouveau que les politiques sont tous des pourris, mais plutôt qu'ils doutent sérieusement de leur capacité à changer la vie"

Bien vu l'artiste, car c'est bien là qu'est la clé de cette élection régionale incolore, inodore et sans saveur : qui peut vraiment croire que l'élection des présidents de région va avoir le moindre impact sur leur quotidien ?

C'est d'ailleurs à Charles de Gaulle - homme politique qui a pourtant fait pas mal bouger les choses en son temps - que l'on doit quelques citations croustillantes toujours d'actualité comme "Le pouvoir c'est l'impuissance", que je trouve particulièrement adaptée à cette époque de désenchantement...(2)

Pour preuve, qui se souvient encore du thème des dernières élections régionales en Île de France, où Jean-François Copé était opposé à Jean-Paul Huchon dans une élection qu'il a perdu ? Afin de ne pas passer à côté des "vrais gens", le programme de Copé intégrait une politique  des transports assez ambitieuse  puisqu'elle prévoyait - entre autres - un tarif unique de la carte Orange pour faciliter les déplacements des Franciliens qui habitent en Banlieue. Non seulement ces propositions dont l'impact aurait été incontestable n'ont jamais été mises en œuvre par son opposant, ce qui est malheureusement logique, mais quatre ans ont passé et les candidats actuels s'affrontent à nouveau sur la politique des transports en Île de France, avec pratiquement les mêmes arguments et les mêmes propositions - et sans trouver beaucoup plus d'écho auprès du public !

Bref, la parole est au peuple, mais le peuple préfère se taire ! Il faut reconnaître que les régionales, tout le monde s'en tape, et s'il est évident que les résultats du premier tour sont un camouflet pour le gouvernement et le Président de la République, elles reflètent surtout une très faible motivation des Français pour les élections intermédiaires.

On les comprend d'ailleurs, les abstentionnistes, car ils préfèrent se concentrer sur la Présidentielle, mère de toutes les élections, et surtout dernière grande messe électorale où, comme les enfants, on a tous envie de croire encore aux promesses qui nous sont faites par le futur père de la Nation! (3)

Finalement, un peu trop d'abstention, ce n'est peut-être pas si grave ? Si cela pouvait progressivement conduire nos politiques à revoir leur discours et leurs programmes pour retrouver un tout petit peu de crédibilité, par exemple en se recentrant sur les champs du possible et en oubliant un peu les chants des sirènes...

Et vous, au fait, avez-vous été voté Dimanche ? Moi pas et je n'en suis pas très fier. Quoi que...

http://groupe.avanquest.com

(*) Citation de l'écrivain français Francis de Croisset dérivée pour l'occasion de son objet original (le théâtre). Je vous conseille par ailleurs de lire 2 ouvrages superbes de cet écrivain mondain et voyageur des années 20, à savoir "Nous avons fait un beau voyage" et "La féerie Cinghalaise". Humour délicieux et dépaysement garantis...

(*) Photo Charles de Gaulle (c) Depardon

(2) Ne pas oublier du même Charles de Gaulle l'éternel "Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage?"

(3) ou future mère ;-)

PS: J'ai peu publié ces deux derniers mois par manque de temps (et parfois d'inspiration !), et je m'en excuse auprès de mes lecteurs, mais le retour à un rythme un peu plus soutenu ne saurait tarder. Merci de votre fidélité et de votre patience...





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15Mar2010

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Le numérique vaut bien un ministère !

La campagne #keepfleur menée sur Twitter pour sauver le soldat Fleur Pellerin n’y aura rien changé : la liste des 16 ministres du nouveau gouvernement de Manuel Valls ne comporte pas de ministre dédié au numérique. On se retrouve avec un portefeuille mélangeant Economie, Redressement Productif et Numérique. Son titulaire ? Le bouillonnant Arnaud Montebourg. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

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En effet, c’est la première fois que le numérique est intégré à un ministère de premier plan, avec une figure qui dispose d’assez de poids politique pour gagner les arbitrages interministériels. Le numérique n’est plus exclusivement relégué en bas de la hiérarchie gouvernementale, et n’est plus considéré comme accessoire au même titre que… les anciens combattants ou la francophonie. C’est le verre à moitié plein : on peut y voir une forme de prise de conscience par notre Président de l’importance de la révolution digitale et son impact sur notre pays.

On a pourtant quelques raisons de penser que le verre est malheureusement à moitié vide. D’abord, est-ce qu’Arnaud Montebourg est la personne la mieux placée pour occuper cette position ? Ses prises de position passées quand il s’agissait du numérique, ne sont pas là pour nous rassurer. A titre d’exemple, citons son blocage pour le rachat de Dailymotion par Yahoo en mai dernier. Sa démarche partait sûrement d’une bonne intention, mais révèle aussi une perception biaisée de notre secteur et de ses enjeux. Ses propos sur le danger pour l’économie traditionnelle d’une innovation trop rapide et son interventionnisme dans la gestion des entreprises peuvent être perçus comme des freins potentiels au développement d’une vraie industrie digitale française. On ne peut pas aborder le numérique avec la même grille de lecture que l’industrie ! Il existe des spécificités dans notre secteur qu’il faut prendre en compte, notamment dans la fiscalité : l’actionnariat salarié, le Crédit Impôt Recherche, ou même le seuil du Crédit Impôt Compétitivité Emploi, sont autant de réformes qui ont besoin d’être adaptées à la particularité de nos entreprises.

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Revenons a contrario sur l’ancienne titulaire du poste, Fleur Pellerin, pour dessiner le portrait-robot de la figure dont le numérique a besoin : compréhension des enjeux, ouverture sur la communauté des entrepreneurs, projets concrets comme la FrenchTech… C’est la première fois qu’une ministre, certes déléguée, réunit autant d’atouts pour réussir. Compte tenu de son travail exceptionnel, la récompenser aurait été un signal fort. Avoir une figure dédiée sur le sujet aurait aussi été une confirmation de l’importance accordée au numérique  par notre gouvernement : aujourd’hui, nous pouvons craindre que notre sujet ne soit noyé dans un plus grand ensemble.

Plus globalement, et au-delà des questions de personnes et de portefeuilles ministériels, il nous faut pour la France numérique, une figure emblématique à la hauteur de la transformation digitale de notre pays. Tout est bouleversé avec les nouvelles technologies ! L’administration, le système éducatif, le modèle de nos entreprises… le numérique est partout. C’est pourquoi l’impulsion en faveur de ce secteur doit être portée au sommet, par un ministre bien placé, voire même par le Premier ministre ou le Président en personne.  Force est de constater qu’aujourd’hui, avec la configuration du nouveau gouvernement, nous sommes loin du compte.

Prenons un cas concret de réforme de l’Etat : un vrai projet ambitieux d’administration numérique sur un plan national permettrait d’améliorer la qualité du service rendu, de faire des économies en renforçant la productivité des agents, d’acculturer une grande partie de la population au digital et enfin, de soutenir les entreprises françaises du secteur grâce à la commande publique.

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Mais pour faire aboutir un tel chantier qui touche toutes les administrations, un ministre isolé, aussi talentueux soit-il, ne peut réussir sans avoir tout l’appareil de l’Etat derrière lui. C’est le paradoxe de cette nouvelle révolution industrielle du XXIème siècle : fruit de l’initiative individuelle et des acteurs du privé, elle ne peut produire tous ses effets qu’au travers d’une volonté forte d’accompagnement du changement au plus haut niveau de l’Etat.

Pour que cette transformation de la société soit aussi un facteur de progrès pour toutes les couches sociales, nous ne pouvons qu’espérer une prise de conscience de l’enjeu, afin qu’au niveau du gouvernement, le numérique soit enfin considéré comme indispensable, et non plus périphérique. Le mercato gouvernemental n’est pas fini. La semaine prochaine seront nommés les secrétaires d’Etat. Lorsque sortira sur le perron de l’Elysée le secrétaire général de la présidence, nous attendrons d’entendre dans sa bouche les mots « Fleur Pellerin » ou « numérique »…

Note: Tribune originellement Publiée le 04/04 dans Le Plus du Nouvel Obs http://t.co/bRkzviSnNu

Crédits Photos:

Arnaud Montebourg (c) Zaman France

Verre à Moitié Vide (c) Blog Attraction

 

 










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7Apr2014
Pour être innovant, rien ne sert de courir, il faut partir à point !

L'innovation. Le nerf de la guerre technologique. Le point qui fait la différence entre les acteurs de l'écosystème numérique. Le centre d'intérêt des analystes et blogueurs qui attribuent un certificat au plus innovant. Ce mot dans notre univers peut avoir plusieurs sens.

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Steve Jobs est, pour tous, le père de l'innovation technologique. Malgré son décès, on continue de le citer en référence. Que retient-on de lui ? Cette phrase magique qui a fait le succès d'Apple : « Think different » ! Mais, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? La capacité de se réinventer, de trouver la bonne idée qui tue, le dépassement de soi ?

Quand on regarde de plus près l'histoire de la firme à la pomme, on se rend vite compte qu'être le premier à imaginer un produit qui n'existe pas, ne suffit pas à devenir le leader de sa catégorie. L'iPod ? Les baladeurs MP3 existait déjà depuis longtemps, sans qu'aucun modèle n'arrive à émerger. L'iPhone ? Idem, à sa sortie, cela faisait un moment que les écrans tactiles et les smartphones équipaient certaines catégories d'utilisateurs dans le monde professionnel et chez les early adopters.

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Moralité : pour être innovant, cela ne sert pas seulement d'être le premier ; il faut surtout arriver au bon moment sur un marché parfois déjà ouvert par d’autres concurrents. Le « Think different », c’est ce qui permettra d’apporter la qualité qui rend le produit indispensable pour l’utilisateur. Il ne faut donc pas forcément courir en tête, mais il faut surtout être le meilleur !

Il n'est pas question ici de dire qu’Apple n’est pas innovante. Elle l’est évidemment au travers la pénétration extraordinaire de leurs outils dans notre vie quotidienne. Mais, c'est justement là le secret de la réussite. L'innovation dans le numérique, ce n’est pas seulement de la technique, c’est aussi du marketing et des usages ! Le mieux est parfois de laisser les autres créer le besoin pour mieux y répondre par la solution la plus ergonomique, en phase avec l'attente de l'utilisateur. D'ailleurs son principal challenger Samsung est en passe de suivre le même chemin après avoir été longtemps perçu comme un constructeur fiable techniquement, mais pas très novateur. Aujourd’hui, ses téléphones mobiles reprennent les clés de la réussite de l’iPhone, déjà bien introduit sur le marché, mais arrivent enrobés d’une nouvelle couche d’innovation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les deux géants se sont mutuellement accusés de contrefaçon !

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L’innovation n’a de sens que couplée à un principe de réalité économique : pas de recette-miracle, il ne suffit pas de l'idée révolutionnaire pour que cela marche ! Prenons un cas concret : l'impression 3D. Tout le monde en parle, les applications sont très impressionnantes, mais au-delà de quelques cas anecdotiques qui intéressent les médias, on n’est pas encore certain du modèle économique qui fera émerger cette nouvelle technologie. Pourtant, l’impression 3D finira par trouver le succès, mais seulement lorsqu’une entreprise trouver un produit qui aura une utilité directe pour l’utilisateur, loin du gadget !

La France s’est construite sur une logique de recherche, sûrement passionnante mais parfois sans débouchés réels. Le passage à une dynamique d'innovation inscrite dans le quotidien donnerait un vrai coup de boost à notre écosystème ! Symboliquement, la mesure la plus emblématique de soutien à nos entreprises, s'appelle le Crédit Impôt Recherche. Il serait peut-être temps de passer au Crédit Impôt Innovation !

Note :

Tribune également Publiée dans 01 Business le 20 Juin 2013

Crédits Photos :

The Jobs way – think different (c) Upbeatmarketing.wordpress.com

Le lièvre et la tortue (c) Environnement.ecole.free.fr

Poisson dans l’ampoule (c) Paris, capitale de l’innovation/ Digicom 2012/ Ecs-paris.com





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5Jul2013

@roxannevarza Super ambiance chez Spark, des entrepreneurs plein d'énergie, des projets cools, j'y retourne quand tu veux ;-) cc @tariqkrim

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7Jun2013
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