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Bien, la mention "public averti" est peut être un peu exagérée, il s'agit tout juste d'un Roman qu'on a créé à deux avec un ami en partant de l'idée suivante :
Et si on faisait une saison potable pour un anime Ecchi ?
Nan, me demandez pas comment on en est arrivés à ce sujet là, c'était une sombre nuit au cours d'un très long débat et après plusieurs bouteilles de coca... Fin' bref vous aurez compris pourquoi je préfère prévenir, certains n'appréçiant pas la notion de Fanservice (omni)présente dans ce type d'oeuvres.
PS : Pour les noms, ils sont tirés d'une autre oeuvre que je suis en train d'écrire depuis un sacré moment en fait, je la posterai aussi, si j'en ai le courage ^^" (m'en a déjà fallu pas mal pour poster ça)
Donc, pour le scénar, c'est principalement lui qui en a tiré les grandes lignes, moi je me suis chargé de la rédaction et de nommer les personnages.
Sur ce, bonne lecture ! Tout avis est bon à prendre, donc n'hésitez pas.
Chapitre I : Nouvel élève
Il courait presque, à cinq minutes près, il serait en retard. Lui ? C’est ce jeune homme, là, Drakov, Eccnelias de son nom de famille. Il est un jeune homme de dix-sept ans comme il y en a tant dans la ville d’Asfallon : Pas trop grand, pas trop musclé, pas trop bon à l’école ou en sport… Bref, une personne lambda. Il est blond avec les cheveux en bataille, à des yeux gris bleu assez métalliques, fait un bon mètre quatre-vingt et soixante-quinze kilos environs.
S’il court en ce moment c’est que son réveil lui a encore fait faux bond. Enfin, c’est plutôt qu’il l’a entendu, l’a arrêté et s’est rendormi, pour se réveiller une bonne heure plus tard. Il avait donc du courir pour ne pas être en retard. Il habitait dans Asfallon, une petite ville classique, tout ce dont on a besoin y est trouvable. Sa maison était à plusieurs kilomètres du lycée, il avait donc dû couper par les ruelles pour arriver à l’heure au lycée.
Son retard se faisait clairement ressentir sur l’uniforme que tous se devaient de porter : Normalement composé d’une veste et d’un pantalon gris clair pour les garçons, le sien était encore ouvert et les boutons dudit pantalon étaient à moitié fermés, laissant voir un boxer aux motifs assez kitch si l’on peut ainsi dire.
Il sprinta sur les derniers mètres, entendant la sonnerie, son sac fermement tenu pendant qu’il tentait vainement de refermer sa veste d’une seule main. Concentré par sa course, il heurta quelque chose devant le portail, quelque chose de doux, il rebondit dessus et tomba en arrière, tout comme celle qu’il avait heurté : Une jeune fille, brune aux cheveux légèrement bouclés, les yeux marrons presque noirs. Elle était écarlate, se tenant la poitrine, qui ne semblait pas si énorme que ça au premier coup d’œil.
En tombant, et vu qu’elle portait l’uniforme des filles du lycée, soit une jupe courte grise, un chemisier de même couleur et des collants noirs qui montaient jusqu’au-dessus des genoux, elle avait très clairement laissé entrevoir ses sous-vêtements, de couleur verte rayée de blanc. Drakov les nota, vira au rouge, leva lentement le regard : elle, elle était encore plus écarlate. Il réalisa soudain et s’excusa rapidement :
« D…D…Désolé ! J’ai rien vu ! »
Elle réalisa de quoi il parlait et lâcha un cri de surprise en abaissant sa jupe devant ses jambes, de manière à bloquer toute visibilité. Drakov se releva, elle fit de même et il s’excusa :
« Désolé, j’étais en retard et… Merde ! Je suis à la bourre !
-Je vous le fait pas dire… Lança quelqu’un derrière eux. »
Ils firent volte-face : Une jeune femme les fixait, les bras croisés sur sa poitrine. Elle était grande, un mètre soixante-quinze, blonde, aux cheveux tombant dans son dos et légèrement bouclés. Ses yeux de couleur ambre les scrutaient tous les deux avec une dureté presque palpable. Elle portait elle aussi l’uniforme du lycée, avec un décolleté à son chemisier qui mettait sa poitrine en valeur. Drakov la reconnut immédiatement : La présidente du conseil des élèves, Zolek Omariwa.
Elle fixa Drakov et lança :
« Et tu comptais entrer dans le lycée comme ça ?
-Hein ? Répéta-t-il bêtement. »
Elle soupira un grand coup et leva les yeux au ciel. Elle lança, montrant un schéma représentatif de l’uniforme porté correctement :
« Rien que sur la tenue elle-même, pas moins de trois infractions et je ne compte pas ce caleçon avec ces fleurs de Monoï dessus. »
Il rougit vivement et réarrangea sa tenue. En effet, Zolek était son aînée d’un an et, en tant que présidente du conseil des élèves, elle se devait de veiller à l’arrivée à l’heure et à la bonne tenue portée par les autres lycéens. Elle poursuivit :
« Dépêchez ! Vous devriez être en cours à l’heure qu’il est ! »
Il s’élança au-travers de la cour du bâtiment, sprintant au possible. En effet, le lycée était composé de la manière suivante : Tout d’abord on notait une immense brille d’entrée, bordée de plusieurs garages à vélos une fois dépassée, puis on entrait dans la cour elle-même. On pouvait alors accéder à trois bâtiments, disposés en U avec un jardin en leur centre. Entre le bâtiment de gauche et celui du fond, on trouvait le gymnase, de l’autre côté, un trouvait les terrains pour les activités sportives. Un peu avant ces bâtiments, juste à droite en entrant et après les garages à vélos, se trouvait le petit temple. C’était une académie publique, certes, mais cette mesure avait été prise lors du vote d’une loi quelconque d’utilité douteuse.
Drakov fila droit vers le bâtiment de gauche, la jeune inconnue le fixa un instant et murmura :
« C’est définitivement lui… »
Elle rougit un peu, Zolek, encore derrière elle, lui lança :
« Bouge ! Tu dois aussi aller en cours ! »
Rien qu’au ton de la voix, elle se mit à courir en pleurant presque. Zolek n’était pas le genre de personnes qu’on souhaitait avoir pour ennemi, c’était un fait.
Drakov entra : Les autres élèves étaient-là, mais pas le professeur. C’était une chance pour lui que Léon Arknight, leur professeur, soit aussi un lève-tard.
Il s’installa à sa place, à côté de la fenêtre, au troisième rang, l’avant dernier de la classe. Il soupira un grand coup. Le garçon devant lui se retourna et lui demanda :
« Alors Drakov, encore à la bourre ?
-Ta gueule Lucio. Répliqua Drakov en s’affalant sur son sac, encore sur la table. J’ai cru que Zolek allait me tuer.
-Zolek… Répliqua Lucio en fixant avidement vers le plafond. La fameuse beauté du lycée… Alliant charme et fougue…
-Ce matin j’ai surtout noté la fougue tu sais… Répliqua mollement Drakov. Et j’ai cru que j’allais me la prendre dans la poire.
-A ce point-là ? Demanda le jeune homme. »
Drakov releva les yeux : Lucio n’était pas bien grand, un bon mètre soixante-cinq tout au plus, il était brun, avec les cheveux assez lisses et qui tombaient sur ses épaules, ses yeux bleu foncés cachés derrière ses lunettes laissaient clairement comprendre qu’il était un genre de nerd. Lucio était l’un des seules personne à réellement parler avec Drakov, ce n’était pas un garçon trop populaire, mais pas assez déjanté pour que le monde ait peur de le fréquenter. Il était de ceux qu’on ne remarquait pas facilement et ça allait très bien comme ça.
Drakov expliqua :
« J’étais à moitié habillé, tu voulais que ça se passe comment ?
-Moitié habillé… Répéta lentement Lucio. A-t-elle vu… ?
-Mon caleçon ? Oui. Répliqua Drakov, aussi perturbé que Lucio par la question. »
Le jeune homme éclata soudain, hurlant presque :
« Tu as souillé la pureté de ses yeux ! Monstre ! »
Tous ceux qui parlaient se turent, regardant le jeune homme qui était un pied sur une table et l’autre sur une chaise, pointant ostensiblement Drakov du doigt, lequel écarquilla les yeux avant de laisser tomber sa tête contre la table, lourdement, désespéré. Il maugréa :
« Qu’on en finisse, apportez moi du cyanure… »
Lucio s’était assis de nouveau et l’évènement été resté sans suite, le jeune homme commenta toutefois :
« Un tel crime, Drakov, je te savais pas si pervers.
-Va chier… J’ai eu une demi-heure pour venir ici en étant prêt, j’ai fait au mieux… »
La conversation ne put se poursuivre, la porte s’ouvrit laissant entrevoir un grand homme blond, aux cheveux en bataille, et aux yeux verts amende. Il portait un costume marron clair avec une chemise verte en dessous, ce qui faisait clairement tâche, mais pas autant que la cravate rouge qui pendait à son cou. Léon Arknight était leur professeur principal de la classe A des secondes années et, comme chaque jour, il venait faire son cours en premier. Il avança et se prit les pieds sur la petite esplanade sur laquelle se trouvait son bureau et au-dessus de laquelle on pouvait voir le tableau.
C’était fréquent que cela arrive, en fait, presque chaque jour… Et il réagissait à chaque fois de la même façon. Après s’être étalé de tout son long, il releva seulement la tête et fixa les jeunes gens avec un air interrogateur :
« Qu’est-ce qui viens d’arriver au juste… ? »
Ils ne répondirent pas, à vrai dire, ils ne répondaient jamais à ces questions, la plupart d’entre eux pensaient qu’il soliloquait dans ces moments-là… Ou qu’il cherchait à se disculper. Il se releva d’un bond et toussota. Il posa son sac sur la table et déclara :
« Bien, avant de commencer, je voudrais vous présenter une nouvelle élève, elle vient d’être transférée et ne parle pas beaucoup, alors soyez sympathiques avec elle… Ne soyez pas timide, entrez. »
Elle passa la porte, Drakov la reconnut : La jeune fille de ce matin !
Il n’avait pas remarqué mais elle était bien plus mignonne qu’il n’y laissait paraître, du haut de son mètre soixante-dix, souriante. Elle écrivit son nom au tableau : Kamil Lilianna.
Etrangement, ce nom évoquait quelque chose à Drakov… Sans qu’il sache réellement quoi. Le professeur Léon déclara :
« Bien asseyez-vous à côté de monsieur Eccnelias, il reste une place. »
Elle opina et se plaça à côté de lui, le gratifiant d’un sourire qui le gênait plus qu’autre chose, étant donné qu’elle l’observait à lui et que tous les autres garçons de la classe l’observaient à elle.
La matinée passa ainsi, les cours se succédant, Kamil montrant qu’en plus d’être mignonne, elle était cultivée, ce qui grossit encore les rangs de son fan club nouvellement formé.
Enfin arriva le moment de la pause déjeuner. Drakov soupira un grand coup et sortit la boîte contenant son repas. Sa mère la lui avait préparée le matin même et au niveau de la cuisine, elle battait aisément les meilleurs chefs étoilés aux dires du jeune homme et de son père. Il l’ouvrit : Des boulettes de riz avec un peu de poulet frit, il en salivait d’avance rien qu’en sentant l’odeur.
Une voix le tira de sa torpeur :
« Je… Je peux ? »
Il leva les yeux : Kamil était là, légèrement rouge, tenant sa boîte à déjeuner dans les mains. Il rougit un peu et répondit :
« Comme tu veux. »
Elle sourit et s’installa face à Drakov, ouvrant sa propre boîte. Son repas semblait fait de boulette de riz lui aussi, mais quelque chose clochait… Peut-être le fait que le riz ait été rouge et les algues à la base des boulettes bleues. Elle comprit ce qui le gênait en suivant son regard, puis commenta, avec un rire léger :
« Ne t’en fais pas, ma mère a voulu me faire une blague et a mis des colorants dans mes boulettes.
-Tu m’en diras tant… Répliqua Drakov, peu convaincu.
-Au fait, pour ce matin… Commença-t-elle.
-Ah ! Désolé encore une fois, c’était accidentel ! Je le referai plus ! Promis ! Juré ! »
Elle se mit encore une fois à rire, devant la mine gênée du jeune homme qui avait joint les mains devant lui pour se faire pardonner.
Ils poursuivirent ainsi leur repas, rigolant de tout et de rien. Aucun des deux jeunes gens ne nota la jeune femme, blonde aux cheveux lisses tombant dans le dos, qui fixait la scène de ses deux yeux bleu gris.
Elle disparut proprement et simplement quand un élève passa devant elle. L’après-midi s’en suivit, calme et occupée par les cours. Une fois ceux-ci terminés, Drakov sortit et s’étira : Mine de rien, cette journée l’avait crevé.
Il marcha un peu, s’éloignant du lycée de quelques dizaines de mètres. Il passa devant une jeune fille blonde adossée à un mur, sans y faire attention plus que ça, elle lança :
« Fais attention, devenir Spectateur est un lourd fardeau. »
Il fit volte-face : Elle n’était plus là. Il la chercha rapidement du regard, sans parvenir à la trouver. Une voix le tira de sa torpeur :
« Drakov ! »
Il se retourna, Kamil lui rentra littéralement dedans, ils tombèrent à la renverse et elle se retrouva à cheval sur lui. Ils rougirent vivement et se relevèrent rapidement. Elle s’excusa, lui aussi, tous deux riant nerveusement de cette situation cocasse. Il demanda :
« Tu me voulais quelque chose ?
-On rentre ensemble ? Répliqua-t-elle en souriant. »
Il opina, mais trouva cela étrange toutefois : Une fille comme Kamil aurait largement pu rester avec quelqu’un de mieux que lui, comme l’un des membres des clubs sportifs par exemple, ou l’un des beaux gosses du lycée.
Elle chassa ses doutes pendant qu’ils marchaient, s’arrêtant devant un stand vendant des gâteaux porte-bonheurs. Les gâteaux porte-bonheur étaient une spécialité locale : De petits biscuits, aux formes variées, légèrement sucrés, on disait qu’en offrir un à quelqu’un apporterait chance et bonne fortune à cette personne.
Il se tourna vers elle et demanda :
« Tu en veux un ?
-En fait… »
Elle se retourna et lui en tendit un, en forme de cœur. Elle rougissait et détournait le regard. Il rougit aussi et l’accepta, il répondit :
« Merci. »
Elle lui répondit par un sourire magnifique. Il mangea le gâteau, le gout sucré lui rappelant étrangement quelque chose lui aussi.
Ils finirent par se séparer à deux quartiers de chez Drakov, qui termina seul. Il poussa un soupir de décontraction, mais se faisant, il ferma les yeux et heurta quelqu’un. Il tomba à la renverse et râla :
« Chier, pas encore.
-T’as un souci gamin ?! Répliqua Sèchement la personne qu’il avait bousculé. »
C’était un garçon, il faisait sensiblement la même taille que Drakov mais était brun aux yeux turquoise. Il portait un simple tee-shirt noir et un jean. Il semblait assez énervé et prêt à sa battre avec le jeune homme, qui s’excuse rapidement :
« Non, non, franchement rien.
-Alors dégage ! Répliqua-t-il sèchement. »
Drakov s’exécuta, courant presque pour lui échapper malgré qu’il ne l’ait pas poursuivi.
Il arriva rapidement chez lui, ahanant à cause de sa course effrénée sur une dizaine de mètres.
La maison dans laquelle il vivait était tout à fait classique et conformément identique à celle du voisin. Un mur en pierre haut de plusieurs mètres cernait un petit jardin extérieur avec un grand oranger dans l’avant cour. Un petit chemin bétonné menait à la porte, qui, quand elle s’ouvrait, donnait sur un couloir en face, un escalier menant à l’étage à gauche et une pièce à droite : la cuisine. Le couloir donnait sur le salon à droite, lié à la cuisine, les toilettes au fond et un bureau à gauche. A l’étage, on trouvait en face de l’entrée une pièce servant de bureau, puis deux portes à gauche et trois à droite : A gauche, la première donnait sur la chambre des parents de Drakov, la seconde sur des toilettes. Celles de droite donnaient sur la chambre de Drakov tout d’abord, puis celle d’ami, libre, et enfin, sur la salle de bains, dotée d’une grande baignoire dans l’angle, avec un rideau de douche qui se voulait opaque qu’il était possible de tirer pour prendre un bain en paix.
Il poussa la grille après l’avoir déverrouillée, il la verrouilla de nouveau ensuite.
Il marcha un peu, heureux d’en avoir terminé avec cette journée, puis il entra et lança sa réplique traditionnelle :
« J’suis rentré ! »
Il retira ses chaussures dans le hall, voyant celles de son père et de sa mère, il fut content de les savoir là. Il monta poser son sac et redescendit dans la cuisine : Sa mère était aux fourneaux et son père attendait, les couverts en main, tapant sur la table comme le ferait un enfant de cinq ans et demi.
Iflina, c’était le nom de sa mère. Une femme d’un bon mètre soixante-cinq, dans les trente-cinq ans, blonde aux yeux gris bleu métalliques, comme son fils. Elle était du genre à sourire tout le temps, mais restait quelqu’un de très fort, sur qui l’on pouvait compter et accessoirement une mère poule qui couvait Drakov, son petit dernier.
Abygaël, son père, était un homme qui faisait mal ses quarante ans, ses cheveux bruns en bataille ressemblaient presque à ceux d’un adolescent et ses yeux violets avaient un éclat surnaturel, en plus d’une couleur qui était peu commune. Sa barbe d’une semaine démontrait néanmoins qu’il était bel et bien adulte… Du moins en théorie, parce qu’en pratique, il avait l’âge mental d’un enfant de huit ans, faisant tout le temps des plaisanteries dont il était le seul à rire. Cependant, quand il fallait devenir sérieux, c’était là qu’on le voyait sous son vrai jour, un homme sur qui on pouvait réellement compter.
Il invita Drakov à s’asseoir, ce dernier vérifia la chaise et retira le coussin péteur qui y avait été mis, son père prenant une mine triste que son gag ait foiré alors que son fils le regardait, son esprit partagé entre désespoir et envie de parricide.
Ils profitèrent d’un repas en famille classique, comme tous les soirs en somme. Ce n’est qu’au moment de se coucher que Drakov, désormais en boxer seulement, soliloqua :
« Que me voulait cette fille à la fin des cours… Devenir Spectateur ? Mais de quoi donc ? Et cette Kamil… Elle est certes mignonne mais j’ai l’impression qu’il y a autre chose… Raahhhh ! Bon je trouverai bien demain, en attendant, dodo. »
Il se mit de côté, cessant de fixer le plafond de sa chambre et s’endormit. Pendant ce temps-là, dans une ruelle non éloignée, le jeune homme qu’il avait heurté lors de sa fin d’après-midi s’avança, croisant la jeune femme blonde qui avait fixé Kamil et Drakov le midi précédent. Il demanda :
« Et il t’inquiètes ?
-Oui Chaos. Répliqua-t-elle. Si elle obtient un Spectateur, elle pourra appeler des Artefacts et deviendra un problème.
-Mhhhh… Commença-t-il. Quand bien même, c’est pas comme s’il allait me poser un quelconque problème. »
Elle s’avança vers lui, l’embrassant en le collant contre un mur et se collant contre lui. Un fois le baiser terminé, il lança :
« Je surveillerai si ça t’inquiètes tant que ça.
-Oui, je préfère… »
Elle l’embrassa de nouveau. Ils se séparèrent après cela.
Le réveil sonna et cette fois, il l’entendit et émergea.
Après une rapide douche et un bon petit déjeuner, préparé avec soin par sa mère, Drakov partit pour une nouvelle journée de cours.
Il arriva au carrefour auquel il avait quitté Kamil et ne l’y trouva pas, d’un côté il était rassuré, mais de l’autre ça le troublait. Il eut un frisson : Il avait l’impression qu’on l’observait. Il fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec le jeune homme qu’il avait rencontré la veille, il fit instinctivement un pas en arrière, l’autre lança, sèchement :
« Un souci minable ?!
-Non, rien de tel ! »
Drakov avait répondu en s’enfuyant en courant : Ce type lui faisait peur, c’était clair, il se sentait presque comme un lapin devant un loup féroce face à ce type.
Pressant ainsi le pas, il arriva en avance de quelques minutes. Ça l’arrangeait d’un côté, il ne tenait pas à croiser à nouveau ce garçon.
Il soupira un grand coup, heureux de lui avoir échappé mais reprit son souffle en s’appuyant à l’un des poteaux de l’entrée. Une voix le tira de sa torpeur :
« Un souci ? »
Il le va les yeux, ces derniers restèrent bloqués sur un décolleté plongeant, celui de Zolek. La présidente le fixa, suivit son regard et se mit à sourire, elle lui lança, avec un calme effrayant :
« Beaucoup sont morts pour moins que ça tu sais. »
Il avala difficilement sa salive et leva les yeux d’un bond, rougissant un peu. Il s’excusa brièvement, confus :
« Désolé ! Euh ! Je…
-Oublie. Répliqua Zolek. Rentre juste, pour une fois, tu m’as l’air d’être en bon état et à l’heure, je m’en contenterai. »
Il se prit à sourire, sans comprendre pourquoi et entra, heureux d’avoir pu éviter la mort qui lui était promise.
Il entra dans la salle de classe et s’installa de nouveau. Lucio se retourna et lança :
« Traître…
-Gné ? Demanda Drakov.
-Tu sors avec la troisième fille la plus populaire de l’école et tu ne m’en informes même pas ?! S’exclama Lucio, la larme à l’œil.
-… Quoi ?! S’exclama Drakov, à peine réveillé. »
Lucio lui posa le journal de l’école devant les yeux, la première page montrait une photo de Kamil lui offrant le gâteau porte bonheur et le gros titre était le suivant : « La belle et le looser, tout sur la romance choc de notre lycée »
Drakov se sentit vidé de son âme… Et transpercé par les regards de tous ses camarades, filles y compris. Il joignit ses mains, plissa les yeux et, dans une pose rappelant celle d’un ministre, il lança :
« Je peux tout expliquer… »
Une voix l’interrompit :
« Drakov ! »
Kamil entra en classe et lui bondit littéralement au cou. Drakov se sentit comme le dernier survivant d’une armée face à un bataillon ennemi. Ce sentiment fut renforcé quand Kamil lui déposa un baiser sur la joue, pour lui dire bonjour visiblement. Elle se détacha de lui et fixa le journal, elle passa à l’écarlate, il se justifia :
« J’y suis pour rien, promis ! »
Elle était rouge vif, la même couleur qu’un homard ébouillanté à peu près. Elle sembla imploser, s’assit simplement et fixa le tableau, sa couleur ne changeant pas. Lucio s’exclama :
« Monstre, que lui as-tu fait !
-Moi ?! S’étonna Drakov. Mais… ! »
Il ne termina pas sa phrase, leur professeur entra, refaisant exactement la même scène de chute que la veille. Tous se demandaient si ce petit manège aurait un jour une fin ? Ou s’il allait demander autre chose au final.
Après s’être relevé, le professeur déclara :
« Bien, bien, passons, visiblement c’est la saison puisqu’un autre étudiant viens d’être transféré ici, entrez je vous prie. »
Le jeune homme entra : Un bon mètre quatre-vingt, brun avec les cheveux en bataille, des yeux turquoise. Il portait l’uniforme, mais ça semblait le gêner. Drakov le reconnut immédiatement : Le type louche qui l’effrayait !
Il se présenta rapidement, après avoir marqué son nom au tableau :
« Chaos Allutrix, ravi d’être parmi vous. »
Léon lui assigna une place, juste derrière Drakov. Le regard que lui portait le jeune homme lui faisait l’effet d’être transpercé par une véritable claymore…
Le professeur lança :
« Bien, aujourd’hui leçon spéciale, nous étudierons un peu l’histoire de l’art. »
Le cours débuta ainsi et ne se termina qu’à la pause déjeuner, durant laquelle Chaos disparut mystérieusement. Drakov proposa à Kamil, cherchant à fuit les regards assassins de ses camarades de classe :
« Allons manger sur le toit, tu veux ?
-Euh…… Commença-t-elle, écarlate. Oui. »
Ils sortirent de la classe, sous la dizaine de regards assassins qui transperçaient Drakov de part en part.
Ils arrivèrent devant l’escalier. En fait, chaque bâtiment était composé de la façon suivante : le hall était rempli de casiers afin de porter les chaussures réglementaires dans l’établissement. On trouvait ensuite un escalier en face et deux couloirs, celui de gauche donnant sur des classes réservées aux premières années, celui de droite donnant sur la salle des professeurs puis l’infirmerie
A l’étage, on trouvait les salles réservées aux secondes années à gauche et la bibliothèque à droite. Au troisième, on trouvait les salles des troisième années à gauche et celles réservées aux clubs en tous genres à droite. Finalement, une porte permettait d’arriver sur le toit.
Drakov et Kamil montèrent l’escalier, la jeune femme d’abord, lui la suivant. Elle lui demanda :
« Dis Drakov…
-Mhhhh ? Répliqua-t-il en levant les yeux. »
La première chose qu’il vit le fit virer à l’écarlate : la culotte de la jeune femme, la même que la veille visiblement. Il vira au rouge puis détourna vivement le regard. Elle comprit ce qui s’était passé et vira à l’écarlate avant de baisser sa jupe en la tirant vers l’arrière. Elle lança vivement :
« Passe devant ! »
Il le fit, arrivés au troisième étage, il demanda :
« Tu voulais me dire un truc, non ?
-… J’ai oublié ! Répliqua-t-elle avec un sourire radieux. »
Il prit une mine déconfite : Comment pouvait-elle avouer un tel truc aussi simplement ?
Ils montèrent sur le toit : Ils n’étaient visiblement pas les seuls à vouloir profiter du soleil de cette fin d’été aujourd’hui, en effet, plusieurs groupes s’étaient déjà formés. Quand ils les virent entrer, les têtes se tournèrent vers eux et des murmures se firent entendre, Drakov pleura intérieurement :
« Foutu club de journalisme à la con ! »
Ils s’installèrent, les murmures cessèrent au bout de quelques secondes, ainsi, ils purent partager un repas ensemble. Kamil lança, après un silence qui dura un long moment :
« Dis-moi, qu’est-ce que tu penses de l’art ?
-L’art ? Répéta Drakov en fixant les nuages. Honnêtement, je vois pas ce qu’on peut trouver à deux débris retrouvés dans le sol. »
Elle opina. Puis, elle lança, après un silence et virant au rouge vif :
« Donc… Nous… Sommes… Ensemble ? »
Elle avait viré à l’écarlate et demandé ça avant de prendre une bouchée de riz. Drakov vira au pourpre et chercha ses mots, ne voulant pas provoquer le déluge de coups auquel il s’attendait :
« Ah ! C’est les gens du club de journalisme, toujours à propager des rumeurs et d’autres conneries du genre ! Oui c’est ça ! »
Elle sourit, mais visiblement ça n’allait pas. Elle referma sa boîte et déclara :
« Je retourne en classe, je te laisse terminer.
-Ah… Bien… Répliqua simplement Drakov, toujours aussi pourpre. »
Elle s’en alla, fermant la porte derrière elle. Il termina son repas bien avant que les cours ne reprennent. Il s’allongea et fixa les nuages, il repensa à la réaction de Kamil et se demanda, intérieurement :
« Je l’ai… Blessée ? Elle croit vraiment qu’on est ensemble alors ?! Raaahhhh ! Que faire… »
Cette question, il y songea un long moment, tellement long qu’il s’en endormit même. Une voix le tira de sa torpeur :
« Oï ! Debout feignant ! »
Il ouvrit les yeux : Une jeune femme était devant lui, juste devant son visage en fait et il ne voyait pas son visage, sa poitrine faisant une barrière de chair. Il voyait par contre clairement sa culotte rouge sang en dentelle qu’elle portait. Il vira au rouge vif, le jeune femme comprit et fit un bond en arrière en s’exclamant :
« Pervers ! »
Il se releva et la regarda : Grande, un bon mètre quatre-vingt, brune avec une natte tombant dans son dos, elle avait des yeux noisettes qui semblaient presque emplis de larmes et baissait sa jupe au possible, de même qu’elle masquait sa poitrine de l’autre main. Elle était écarlate, Drakov rougit à son tour : elle lui faisait de l’effet, c’était évident.
Il déclara, essayant de prendre un air naturel :
« Ah, Ah… Désolé, sincèrement, c’est pas comme si j’avais voulu…
-Tsss… Irrécupérable, je te jure… Répliqua-t-elle.
-Telluna… Répliqua-t-il en baissant les yeux. »
Il la connaissait, comme à peu près tous les garçons du lycée d’ailleurs : Telluna Garland, une fille de sa classe, connue comme la fille la plus désirable parmi celles qui sont désirées. Elle était du genre à rendre fou les hommes, certains prétendaient même qu’elle était en fait une Succube, une de ces démones qui charment les hommes avec leurs atouts.
Elle soupira :
« Ne t’endors plus sur un toit, ok ? Les cours ont repris depuis une bonne heure, évite d’être en retard. Estime-toi heureux d’être tombé sur moi et pas Zolek.
-Oh… Vu comme ça. Répliqua Drakov en souriant. Attends… Depuis une demi-heure ?! »
Il allait partir vers l’escalier, mais quelqu’un entra : Chaos, suivi par une jeune femme qui faisait dix bons centimètres de moins que lui, blonde, aux cheveux lisses tombant dans son dos, ses yeux bleu gris scrutant la scène devant elle avec froideur.
Chaos fixa Drakov, durement, la jeune femme demanda :
« Drakov Eccnelias, de Seconde-A ?
-Euh… Oui ? Demanda Drakov, sans vraiment savoir à quoi s’attendre.
-Elle t’a demandé de devenir son Spectateur, hein ? Demanda Chaos, à la place de la jeune femme.
-Quoi ? Non, je l’ai juste réveillé pour lui dire de retourner en cours. Répliqua Telluna.
-Je te cause pas à toi gourdasse. Répliqua sèchement Chaos.
-Hé ! Lui cause pas comme ça ! S’exclama Drakov en s’interposant entre la jeune femme et Chaos. »
Chaos se mit en garde, visiblement prêt à se battre, une voix leur parvint depuis les escaliers :
« Sérieusement… Vous séchez mes cours pour en plus vous battre ? »
C’était Léon, il venait de passer la porte et les fixait, Chaos quitta sa garde. Le professeur ne leur laissa pas le temps d’expliquer quoi que ce soit :
« Filez en classe… Et ça vaut aussi pour vous deux mesdemoiselles.
-Bien monsieur ! Opinèrent-ils en chœur. »
Ils s’y rendirent et la fin de l’après-midi de cours se passa dans une tension générale palpable, Kamil fuyant les regards de Drakov, Telluna ne le lâchant plus du sien, Chaos le fusillant littéralement et le reste de la classe faisant pratiquement de même.
Finalement, quand les cours furent terminés, une fois la sonnerie entendue. Tous sortirent, Kamil en première n’attendant même pas Drakov.
Il passa la porte, après avoir terminé sa corvée qui consistait à effacer le tableau. Telluna l’attendait, elle le vit et se tourna vers lui. Elle lui déposa un baiser sur la joue, qui le fit passer à l’écarlate, elle lança, avec un clin d’œil :
« Merci pour tout à l’heure, c’était courageux de ta part. »
Elle s’en alla, avec un large sourire. Il ne revint dans le monde des vivants que quelques instants plus tard, réalisant ce qui venait de se passer. Il vira à l’écarlate et lâcha un « HEIN ?! » qui se répercuta dans tous les couloirs.
Il marcha vers la sortie, se jurant en lui-même de ne plus jamais laver cette joue. Il trouva Kamil, qui attendait au portail, elle fixait le sol. Il demanda :
« Hé, tu vas bien ?
-Drakov ? Demanda-t-elle. Tu veux bien venir avec moi ?
-Heu… Bien sûr. Répondit-il. »
Elle lui prit la main et le guida vers un terrain vague, lequel se trouvait non loin du lycée et était cerné de plusieurs bâches hautes de plusieurs mètres. Une fois sur place, il demanda à la jeune femme, qui était de dos à lui :
« Donc, tu me voulais quelque chose ? Et pourquoi venir ici ?
-Je… Je… Commença-t-elle
-Oh, mais qui voilà ?! S’exclama quelqu’un depuis derrière eux. »
Drakov fit volte-face, tout comme Kamil : Chaos était là, la jeune fille blonde aussi. Kamil ragea :
« Non, pas maintenant… C’est trop tôt… »
Chaos sourit sadiquement :
« Crois-moi, je vais pas être gentil avec toi et ce tocard de prof nous interrompra pas cette fois ! »
Il se tourna vers la jeune femme, elle fit un oui de la tête. Les yeux du jeune homme passèrent au rouge vif. La jeune femme s’exclama, avec une voix douce et claire :
« Muramasa ! »
Deux épées apparurent dans les mains de Chaos, deux lames courbées, au tranchant brillant sous le soleil déclinant. Il fit un rapide moulinet avec elles et lança :
« Allez, qu’elle fasse apparaître ton arme ! Bats-toi ! »
Drakov fit un pas en arrière :
« Mais de quoi tu parles ?! »
Kamil s’avança d’un pas vif vers lui, elle lança :
« Ne m’en veux pas… »
Elle l’embrassa, tendrement, virant au rouge avant de se faire, il ne sut comment réagir, mais une énergie bleutée l’enveloppa, une épée longue, à la lame couverte de Runes étranges et à la garde en forme d’ailes d’ange apparut dans sa main. Il ne comprit pas vraiment, elle fixa le sol quand il chercha une réponse dans ses yeux.
Chaos s’exclama, en voyant la scène :
« Alors vous n’aviez même pas établi le Contrat ?! Tsss… Pathétique !
-Fais gaffe. Répliqua la fille derrière lui.
-Alina ? Demanda-t-il.
-C’est Excalibur… Répliqua la dénommée Alina. Ce n’est pas une arme conventionnelle.
-Comme si j’étais quelqu’un de conventionnel moi aussi ! S’exclama Chaos en fonçant droit sur les deux jeunes gens, encore collés l’un à l’autre. »
Drakov bloqua le coup de sabre qui s’abattit, il l’avait fait par réflexe. Il repoussa Chaos en forçant sur sa garde, puis il se mit en position de combat devant Kamil et déclara :
« Vas te faire mettre, moi vivant tu ne la touchera pas ! »
Chaos lâcha un « hum », Alina lui mit une main sur l’épaule, les deux sabres disparurent, elle lança :
« On y va, c’est tout pour aujourd’hui.
-Bien. Lança Chaos, tête basse. Ce n’est que partie remise, minable ! »
Ils s’en allèrent, courant presque pour s’échapper. Drakov se tourna vers Kamil, elle était accroupie au sol, pleurant visiblement. Il s’avança vers elle et demanda :
« Hey… Ils t’on fait du mal ?
-Regarde ce que j’ai fait de toi… Répondit-elle en désignant des débris de ce qui fut jadis un miroir au sol. Je n’aurai jamais du t’impliquer là-dedans, pas toi… »
Il fixa ledit miroir et vit ses yeux, qui avaient virés au bleu ciel. Il soupira un grand coup, l’épée disparut soudainement, ses yeux redevinrent normaux. Il mit sa main sur l’épaule de la jeune femme et la fit se relever, il la prit ensuite dans ses bras, elle y pleura à chaudes larmes, il déclara :
« Kamil… ça ira… Je suis là. »
Il la serra contre lui, elle fit de même… Une fois ces pleurs calmés, elle se dégagea vivement, écarlate :
« Je… Je dois rentrer ! S’exclama-t-elle en courant hors du terrain vague. »
Il resta là un moment bouleversé… Il ne savait réellement qu’est-ce qui c’était passé… Tout été allé si vite. Il marcha machinalement jusqu’à chez lui et rentra, se remémorant la scène. Ce n’est qu’une fois arrivé dans sa chambre qu’il réalisa :
« Elle m’a embrassé !?! »
Il vira au pourpre, fit un bond de joie : Bon, il aurait imaginé son premier baiser arriver dans d’autres circonstances, mais c’était déjà ça.
Il descendit et, après un copieux repas et un nouveau gag foireux de son paternel, partit se coucher… Il fixa longtemps le plafond avant de pouvoir trouver le sommeil, tournant et retournant dans son lit, marqué par le combat qui avait eu lieu la veille.
Il émergea difficilement le matin suivant, mais fut tout de même capable de se lever à l’heure. Il prit son petit déjeuner, laissé sur la table, après avoir pris sa douche et il partit, encore un peu débraillé. Il ne croisa pas Kamil ce matin-là non plus, ce qui lui arracha un soupir.
Finalement, il arriva au lycée, quelques minutes avant que ça ne sonne. Une voix le ramena dans le monde des vivants :
« Non mais je te jure… T’es irrécupérable. »
Cette voix il ne la connaissait que trop bien : Zolek.
La présidente était plantée devant lui, le fixant de ses yeux durs. Il ne vit pas à quoi elle faisait référence et devant sa mine déconfite elle soupira :
« Qu’est-ce qu’y faut pas faire… »
Elle s’avança vers lui et lui remit sa veste correctement. Elle soupira ensuite, une nouvelle fois :
« Allez, bouge ! On dira que c’est parce que tu es en avance… Mais ça n’arrivera plus crois-moi ! »
Il ne se rendit compte de ce qui était arrivé qu’une fois au beau milieu de la cour, il se demanda soudain en proie au doute :
« Et si… Zolek ?! Nan ! Impossible ! »
Il rentra en cours persuadé d’être trop fatigué pour avoir le devoir d’aller en cours. Une fois la porte passée, une nuée de regards assassins l’accueillit. Il soupira : Encore pour Kamil ? Il allait devoir s’y faire.
Il s’installa à sa place, Lucio se tourna vivement :
« Et tu te construit un Harem en plus de ça ?!
-Mais quoi merde ?! S’exclama Drakov. »
Il lui posa le journal sous les yeux, sur la couverture, on voyait une photo de Telluna lui déposant un baiser sur la joue, ainsi qu’un titre en lettres capitales, qui disait : « La belle et la bête : Ou quand la bête va voir ailleurs. »
Il râla :
« Et en plus ils font de la philo à mes dépends… »
Il balaya l’assemblée du regard, tous étaient braqués sur lui, tels des fusils prêts à faire feu sur un condamné. Il soupira un grand coup, Lucio ragea :
« Tu te fous d’elle et de sa pureté et tu le trompe avec une fille encore plus belle…
-Monstre ? Termina Drakov. Ouais je sais. »
Démentir était inutile, il valait mieux laisser couler à son goût, de fait, il avait parlé avec la tête aplatie contre la table, signe extérieur de son désespoir intérieur grandissant.
Une voix le fit presque bondir :
« Hey ! »
On lui avait parlé dans l’oreille, suffisamment fort pour le faire réagir. Il se redressa d’un bond et se justifia :
« Non, je dormais pas ! »
Telluna était là, face à lui, souriante. Elle s’assit sur ses genoux et passa ses bras autour de son cou, elle lui lança :
« Si tu veux dormir, demandes, je les réserve à mon protecteur. »
Il passa à l’écarlate, comprenant de quoi elle parlait en disant « les ». Tous cessèrent de parler dans la salle. Pendant un instant, le temps sembla figé, mais les regards ressemblaient maintenant plus à des canons qu’autre chose.
Elle lui déposa un nouveau baiser sur la joue. Kamil entra à ce moment et se planta face à Telluna. Drakov se figea et songea :
« Je suis mort… Définitivement… »
Kamil rougit et lança :
« Bas les pattes, c’est clair ?!
-Tu rêves la nouvelle, il est à moi ! Répliqua sèchement Telluna. »
Des éclairs étaient presque visibles entre les yeux des deux jeunes femmes, la porte s’ouvrit, laissant voir le professeur.
Drakov l’en remercia intérieurement :
« Merci mon Dieu, je suis tiré d’affaire ! »
Il fit exactement la même scène que les jours précédents, puis il se redressa vivement. Il déclara ensuite :
« Bien, bien, bien… Comme on dit, jamais deux sans trois… Donc voici une troisième élève transférée… Allez jeune fille, entrez. »
Quand elle entra, Drakov, Kamil et Telluna reçurent un choc, double pour Drakov, puisqu’il avait également à subir le regard meurtrier de Chaos dans son dos, ce dernier étant arrivé quelques instants avant que le professeur n’entre.
Elle écrivit son prénom au tableau et lança :
« Je m’appelle Alina Kilith, soyez aimables avec moi. »
Elle avait nonchalamment mis sa main contre son menton, provoquant la quasi hystérie des garçons présents. Léon prit ensuite la parole :
« Au passage, j’ai modifié le plan de la classe. Voici donc le placement actuel. »
Il l’énonça, ils prirent donc tous leurs nouvelles places. Drakov se retrouva donc dans la rangé du milieu, avec à sa gauche Kamil, à sa droite Telluna, devant lui Alina et derrière, Chaos, dont le regard meurtrier semblait intensifié par le fait que Drakov le gène pour voir la jeune femme. Drakov laissa tomber lourdement sa face contre le bois et songea, au plus profond de son désespoir :
« Mais qu’est-ce que je fous là… »
Et les cours se poursuivirent ainsi.
J'ai adoré je suis peut exigent donc pour moi il est clair que je veut le chap.2!!!
C'etais génial il y a bien quelque passage sentimental que j'ai pas capté
Le duel avec chaos etais super méme si il etais court
Non y a rien a dire t'a deja un fan ¦)
Last edited by XxHaexX (24 Jan, 2013 21:19:00)
Bien, choses promises, choses dues, pour ceux que ça intéresse voilà le chapitre 2, bonne lecture à vous !
Chapitre II : Petit souci
Drakov ouvrit les yeux : Il était allongé sur dans son lit, normal jusque-là, mais il sentit quelque chose contre son bras gauche, quelque chose de doux. Il fronça les sourcils, les yeux toujours rivé vers son plafond. Il sentit quelqu’un remuer à ses côtés et la couverture tomber, quand il essaya de la rattraper, par réflexe, il comprit ce qu’il avait senti : La poitrine de Telluna, qui était visiblement nue à côté de lui, encore endormie.
Il vira au pourpre, en passant par diverses teintes de rouge. La jeune femme bougea un peu et s’étira, en baillant, il la fixa, clignant des yeux plusieurs fois… Elle lui lança, après un baiser :
« Bonne journée ! »
Elle était souriante, il lança :
« Mais… Que… Quoi ?!
-Mhhhh ? Demanda la jeune femme. Encore envie ?! Tu ne t’arrêtes jamais. »
Elle était écarlate et fixait le matelas, puis elle le fixa à lui, de ses deux yeux noisette et lança :
« Bien, alors d’accord, mais parce que c’est toi. »
Elle s’allongea, il ouvrit encore plus grand les yeux et passa à une teinte de rouge que le commun des mortels n’avait probablement jamais connue. Kamil entra à ce moment-là, elle lâcha un « oh ! » puis s’avança, son sourcil droit tremblant sous sa colère, elle vira au rouge et déclara :
« Bien, puisqu’apparemment faut en arriver là… »
Elle laissa tomber sa jupe au sol, envoya voler son chemisier, laissant voir sa culotte verte rayé de blanc et son soutien-gorge assorti. Drakov garda sa couleur et recula un peu. Elle s’avança et l’embrassa. Telluna lança :
« Tu viens toi aussi ? Allez ! »
Léon le regardait, en train de littéralement baver sur la table, endormi. Il tapait du pied et jouait nerveusement avec sa craie dans sa main. Le mouvement fut vif et d’une précision redoutable. Tel un sniper, il tira sa craie, qui ricocha contre le crâne de Drakov, qui se réveilla d’un bond, il se justifia :
« Hein ?! Non ! Je dormais pas ! C’est pas vrai ! »
La scène provoqua une vague de rires moqueurs de ses camarades. Léon lança, toujours debout depuis l’arrière de son pupitre :
« Bien, alors tu sauras sans doute me résoudre ce problème. »
Drakov ramassa la craie et s’avança vers le tableau. Une fois planté devant, il réalisa l’erreur qu’il avait commis de s’endormir : Déjà que les maths n’étaient pas son fort, mais aujourd’hui, c’était le pompon, les problèmes du jour étaient complexe et plusieurs symboles sur le tableau n’avaient aucun sens pour lui. Il se gratta la tête, puis soupira, il posa la craie et répliqua :
« Non. »
Léon soupira, la classe se prit d’un fou rire, soutenue par Chaos et Alina. Le professeur répliqua :
« Bien, alors tu vas aller expliquer pourquoi tu dormais à la présidente. »
Il remplit rapidement un bout de papier et le lui tendit. Il pointa ensuite la porte du doigt et lança :
« Maintenant va et affronte ton destin. »
Drakov ne put s’empêcher de songer :
« Pourquoi une pose si dramatique pour faire ça ?! »
Il sortit dans le couloir et se mit en marche vers l’escalier : Le bureau de la présidente était au troisième étage, s’y rendre ne l’enchantait pas, en fait c’était bien la dernière chose qu’il voulait.
Il soupira un grand coup :
« Pourquoi je me suis endormi moi aussi… Je veux bien avoir eu du mal à dormir mais de là à m’en endormir en classe… Je suis vraiment aussi crevé que ça ? »
Les détails de son rêve lubrique lui revinrent soudain, il vira au rouge, puis se mit à rire nerveusement, montant les escaliers lentement, encore endormi. Il lança :
« Sérieux… Comment j’ai pu faire un rêve comme ça… Comme si ça pouvait m’arriver tiens ! »
Il se secoua un peu, puis monta les dernières marches le séparant du palier. Il vit la salle dans laquelle devait se trouver la présidente, il marcha lentement, d’un pas résigné. Une pensée lui vint soudain : Et si Zolek essayait elle aussi de le draguer ?
Quelques images salaces s’enchaînèrent dans son esprit, il s’approcha du mur le plus proche et y colla un coup de boule, il soupira un grand coup, soupirant. Il soliloqua :
« Comme si ÇA pouvait arriver. »
Il se prit à rire, se massant son front, douloureux. Il avança vers la porte, l’ouvrit et entra, faisant tomber quelqu’un et se faisant tomber en arrière au passage. Il leva les yeux : Une jeune fille, on ne lui donnait pas plus de quinze ans, elle avait des yeux marrons clair et des cheveux blonds légèrement bouclés qui lui tombaient jusqu’aux omoplates. Elle portait l’uniforme du lycée, qui n’était pas adapté à ce genre de situations, il leva vivement les yeux, se disculpant de toute accusation quand à un voyeurisme potentiel envers cette jeune fille. Il croisa le regard perçant de Zolek, assise à son bureau. Ses yeux ambre semblaient transpercer littéralement Drakov. Elle lança, les mains jointes, clignant mollement des yeux :
« Donc, en plus de ne pas frapper, tu fais presque preuve de voyeurisme envers une de mes amies… Je te pensais différent, ceci aggrave ton cas. »
Elle montra le bout de papier griffonné par Léon, il avala difficilement sa salive : Le mot avait dû lui échapper lorsqu’il avait heurté la jeune fille. Il se releva, puis tendit sa main à la jeune fille qui se releva rapidement. Elle n’était pas bien grande, un mètre cinquante tout au plus. Elle lâcha un « hum » puis un « pervers ». Il resta là, bouche ouverte sous l’effet de la surprise. Son âme parut quitter son corps, la voix de Zolek le fit revenir sur terre :
« Quoi qu’il en soit reviens plus tard, pour le moment je n’ai pas terminé ma conversation avec Phinks.
-B…B…Bien ! Bégaya Drakov, impressionné par la voix de la présidente du conseil des élèves. »
Elle lui sourit, il s’en alla, rapidement, heureux d’avoir pu repousser le courroux qui s’abattrait sur lui. Il marcha dans le couloir, revenant en cours, parce que c’était le mieux à faire : Après tout, il n’allait pas sécher jusqu’au midi quand même, Zolek trouverait un moyen de le tuer encore plus sadique si ça arrivait.
Il soupira un grand coup devant la porte, inspira et passa la porte, un silence de mort pesait, tous le regardaient. Il avala difficilement sa salive, songeant :
« Merde, ils savent qu’elle était occupée ou quoi ? »
Léon le fixa et lança :
« Déjà ? Dommage, elle aurait pu te garder un peu plus… Bref, reprends ta place. »
Drakov senti un immense frisson le parcourir, il songea :
« Pas moyen ! Il sait ! »
Il se rassit et attendit que le cours redémarre, ce qui prit plusieurs minutes, minutes pendant lesquelles il entendit des commentaires de ses camarades, qui donnaient des choses du genre :
« Si vite ? Zolek doit-être d’humeur clémente aujourd’hui…
-Il a vraiment de la chance, c’est pas possible ! Aucun mortel n’aurait pu en revenir entier !
-Zolek… J’espère qu’il ne lui a rien fait à elle non plus, manquerait plus que ça. »
Il soupira un grand coup et laissa cogner sa tête contre sa table, pleurant intérieurement :
« Pourquoi… Pourquoi moi ? »
Les regards le fusillaient, mais ça il s’y était fait à force. Les cours purent reprendre et se poursuivirent jusqu’à la mi-journée. Une fois que la cloche eut retenti, les regards s’apaisèrent, Drakov appelait ça la « trêve » dans sa journée.
Il s’installa, soupirant un grand coup pour manger son repas. Telluna arriva à sa gauche, Kamil à sa droite, visiblement, toutes les deux voulaient partager leur repas avec lui. Il se sentit une nouvelle fois vidé de son regard alors que chacune d’elles s’agrippait à son bras pour avoir gain de cause, fixant le tableau devant lui avec des yeux vides. La voix de Zolek retentit dans le micro :
« Drakov Eccnelias, dans mon bureau, de toute urgence. »
Il avala difficilement sa salive, Telluna lui mit une petite tape sur l’épaule et lança :
« Heureuse de t’avoir connu ! »
Elle avait un sourire franc, Drakov fit un pas en arrière, songeant que cette remarque bien que franche avait quelque chose d’effrayant. Elle répliqua ensuite :
« Bon, nous mangerons ensemble une autre fois. »
Elle termina d’un clin d’œil et s’éloigna. Kamil le regarda, gênée, il lança :
« Je reviens vite. »
Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça, mais la voir sourire et lui répondre :
« D’accord ! »
Lui fit plaisir, plus qu’il n’osait l’avouer.
Il sortit, résigné. Il marcha lentement vers le bureau de Zolek et l’atteignit sans vraiment s’en rendre compte. Devant la porte, il frappa, elle lui répondit :
« Entrez. »
Il passa la porte. Zolek était là, à son bureau, portant son uniforme, elle semblait l’attendre. Il s’avança, elle lui demanda :
« Alors comme ça on se fait virer de cours ?
-Je… Euh… Commença Drakov.
-Drakov. Répliqua Zolek sur un ton dur. Nôtre ville toute entière à un mode de vie extrêmement proche du Japon, notre lycée ne fait pas exception, tu sais combien il est grave de se faire virer d’un cours ? »
Il baissa les yeux vers le sol. Elle lui lança :
« Toutefois, je veux bien passer l’éponge pour cette fois…
-Hein ?! S’exclama-t-il, levant brusquement les yeux.
-Mais tu m’en dois une, est-ce bien clair ? Répliqua-t-elle.
-Mhhhh… Répondit-il, pensif. Oui, c’est d’accord ! »
Elle lui sourit, puis déclara :
« Bien, donc repars en cours, ta pause déjeuner n’est pas encore terminée. »
Il s’exécuta, content d’avoir échappé à la mort, emporté dans son élan de gaité, il ne remarqua ce à quoi il s’était engagé qu’une fois arrivé au second étage. Il se figea :
« Je… Lui… En dois une ?! Mais qu’est-ce que cette tarée va me faire faire ?! »
Une image salace comportant quelques scènes usant de cuir et d’instruments tels que des cravaches lui vint, il s’approcha de nouveau du mur et s’y fracassa la tête :
« Abruti ! Comme si c’était probable ! »
Il rentra dans sa classe, s’installa et ouvrit sa boîte à déjeuner, elle était vide. Il se figea, dépité. Lucio se retourna, encore en train de mâcher quelque chose. Il sentit sa rage monter, Lucio lança :
« Quoi ? T’étais parti voir Zolek, c’est pas comme si on avait espoir de te revoir. »
Drakov inspira un grand coup et soupira, dépité une nouvelle fois. Une voix l’interpelle :
« Drakov ! »
Il se tourna vers la porte : Kamil l’appelait et lui faisait signe de venir avec la main. Il s’avança, elle rougit un peu et lui tendit sa boîte :
« Tiens, je l’ai gardée quand j’ai vu qu’il l’avait mangée…
-Mais et toi ? Demanda le jeune homme.
-Je n’ai pas faim. Répliqua-t-elle. »
Son ventre gargouilla. Il soupira un grand coup, elle vira à l’écarlate. Il lança :
« Et si on partageais ? J’ai pas très faim à vrai dire. »
Il avait souri et rougi à la fois. Elle vira au rouge elle aussi, puis répondit :
« Tu veux dire, toi et moi… Comme un vrai couple… »
Il passa à l’écarlate, il hocha lentement la tête, à peu près aussi sûr de lui que s’il devait sauter en parachute au milieu d’une tempête. Elle lui prit la main, ils entrèrent dans la classe et s’installèrent l’une face à l’autre, rouge vifs.
Ils allaient commencer leur repas quand la cloche sonna, annonçant la fin de la pause déjeuner et une difficile après-midi, placée sous le signe de la faim.
Léon entra quelques minutes plus tard, laissant les cours de l’après-midi débuter. Une fois les cours fini, tous se levèrent et partirent, sauf Drakov et Kamil, qui étaient à moitié affalés sur leurs pupitres, comme après une traversée du désert. Ils mirent quelques minutes à se lever et partir, ils sortirent du lycée et rentrèrent ensemble, n’osant pas se dire un mot. Au final, Kamil, au moment de rentrer chez elle, lança, de dos :
« Drakov… Il faudra que je te parle… A propos de l’autre soir…
-Oh… Pas de souci… Répliqua le jeune homme. »
Elle s’avança brusquement vers lui et déposa un baiser sur la joue, qui le fit virer à l’écarlate. Elle lança, rouge elle aussi :
« Alors à demain, repose-toi bien. »
Il sourit bêtement, ce fut tout ce qu’il fit. Il lui fallut plusieurs minutes avant de prendre réellement conscience du temps qui passe, il se remit rapidement en marche vers chez lui, étrangement heureux. Le soir, il profita d’un bon bain, plaisir qu’il s’octroyait une fois par moins environ, quand il avait réellement besoin de détente. Cette fois, ce fut après un copieux repas. Il n’en sortit que quand il dut aller se coucher, il s’endormit rapidement, comme un enfant après une journée difficile.
Le lendemain, il croisa Kamil, qui lui sauta au cou pour lui dire bonjour, comme à son habitude. Ne l’ayant pas vue, il tomba à la renverse, elle se retrouva à cheval sur lui, lui laissant voir sa culotte, blanche. Il passa au rouge et releva ses yeux, elle se releva d’un bond en réalisant.
Ils restèrent un moment à rougir, riant nerveusement de la scène. Ils purent se remirent ensuite en marche vers le lycée. Etrangement, ce matin-là, Zolek ne les attendait pas, elle avait laissé un de ses assistants s’occuper de vérifier les tenues des lycéens.
Ils entrèrent en salle, pas mal de monde était déjà là en fait. Ils entrèrent, s’assirent. Il soupira un grand coup : Si personne n’avait encore tenté de le tuer, il savait que ça viendrait tôt ou tard.
La voix de Zolek retentit dans le haut-parleur, juste après que la cloche ait sonnée et que Léon soit entré :
« Bonjour chers camarades, je vous prierai de bien vouloir respecter le règlement intérieur et de vous tenir correctement aujourd’hui. Oh ! Et au passage je souhaite une excellente journée à mon Drakov chéri ! »
Drakov s’immobilisa, son for intérieur résuma le tout pour lui :
« Foutu ! Je suis foutu ! »
C’est en effet ce que semblaient indiquer les regards ardents posés sur lui, lesquels lui faisaient l’effet d’une brûlure au fer rouge : La matinée allait être longue, très longue même…
Léon le regardait avec le même genre de regard, il ne tomba même pas cette fois-ci, Drakov s’en étonna :
« Il prend ça au sérieux lui aussi ?! »
Il lança :
« Bien, commençons donc la leçon. »
Il attrapa la craie, qui se brisa dans ses doigts. Drakov eut des sueurs froides :
« Pas possible ! Il y croit ! Zolek veut vraiment me tuer ! »
Dans son bureau, la présidente souriait, Phinks, à ses côtés, s’était écroulée de rire. Zolek lança :
« Maintenant, regarde, tu vas rire encore un peu plus. »
Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil, Phinks cessa de rire, elle sourit un peu et toutes deux sortirent, afin de reprendre leurs cours.
Jusqu’à la pause déjeuner, Drakov eut à subir toutes sortes de piques et de remarques, accompagnées de regards qui le transperçaient jusqu’à son âme. La pause déjeuner arriva enfin, Kamil le prit rapidement par le bras, devançant Telluna qui se levait à peine, et l’entraina avec elle.
Ils s’isolèrent sur le toit, après s’être assuré que personne ne comptait y aller, ils s’affalèrent contre un des murs. Elle lui lança, essoufflée car ils avaient dû courir à une bande de fans de la jeune femme qui voulaient passer le jeune homme à tabac :
« Je… Dois… Te parler… Vis-à-vis de l’autre soir…
-Ah ! S’exclama Drakov en reprenant son souffle. »
Ils étaient sur le toit du bâtiment de droite en entrant, l’opposé du leur. Elle lança, laissant tomber sa tête sur ses genoux :
« Désolée, je n’aurai jamais dû t’impliquer là-dedans.
-Kamil… Commença Drakov. Dis m’en plus… Si quelqu’un te veux du mal, je ne les laisserai pas faire. »
Elle rougit, visiblement touchée par ses mots. Puis elle déclara :
« Je suis une Incarnatrice.
-Une quoi ? Demanda Drakov, qui ne voyait pas de quoi elle parlait.
-Un Incarnatrice, une fille touchée par un pouvoir divin, qui n’aurait pas dû voir certaines choses mais en a tiré un pouvoir immense. Expliqua-t-elle. »
Il ne comprenait rien à son charabia, il se planta face à elle, lui releva la tête et lui lança :
« Kamil… Tout ira bien, explique moi bien tout, je ne pige pas un mot de ce que tu racontes. »
Elle vira au rouge vif, puis se leva, il fit de même, la fixant. Elle lui lança :
« Ferme les yeux, tu vas comprendre. »
Il s’exécuta, ne voyant pas ce que ça allait changer. Elle lui prit la main et l’embrassa, il sentit les lèvres de la jeune femme contre les siennes, il ouvrit les yeux et sentit un immense pouvoir le parcourir, une épée se matérialisa dans sa main, la même lame dorée couverte de Runes noires et à la garde en forme d’ailes d’ange. Elle lui expliqua :
« Ceci est Excalibur, mon Artefact. C’est l’arme que je suis capable d’appeler pour mon Spectateur. C’est ça mon pouvoir en tant qu’Incarnatrice. »
Il fixa la lame, puis la jeune femme, qui le regardait, cherchant un quelconque réconfort dans ses mots visiblement. Il demanda :
« Mais pourquoi moi ? Pourquoi suis-je ton Spectateur ? »
Elle piqua un fard et lança :
« P… Parce que… Tu… Es… Non, je peux pas te le dire, à toi de t’en rappeler ! »
Il fit un pas en arrière, il demanda, rouge vif lui aussi :
« Parce que je suis le premier que tu aies embrassé ? »
Elle hocha nerveusement la tête, tous deux virèrent à l’écarlate.
Il demanda, pour changer de sujet :
« Mais… Et Alina et Chaos, pourquoi voulaient-ils te tuer ?
-Tu as vu les yeux de Chaos, quand il portait l’Artéfact d’Alina, non ? Demanda-t-elle.
-Rouges sang, pourquoi ? Demanda Drakov.
-Les tiens étaient de quelle couleur ?
-Bleu ciel… Commenta Drakov.
-C’est pour ça, j’appartiens à l’un des deux factions, ils sont de l’autre. Nous autres, Incarnatrices, ne pouvons pas nous battre sans Spectateur à nos côtés. Et nous somme opposées dans une guerre qui dure depuis des lustres déjà… »
Excalibur disparut, elle déclara :
« Cependant, je ne suis pas très douée, je ne sais invoquer qu’Excalibur… C’est supposé être une arme de légende, mais vu mon niveau actuel, c’est juste un joli cure-dents… »
Drakov la serra dans ses bras, il lança :
« Cure-dents ou épée légendaires je m’en fous… Je te protègerai Kamil… »
Elle vira au rouge vif, se blottissant contre lui. La porte s’ouvrit violemment à cet instant, laissant passer une Telluna furibonde. Elle s’exclama :
« Ah non ! Pas moyen que je te le laisse Kamil ! »
Elle attrapa Drakov par l’autre bras et tira, laissant sans s’en rendre compte son bras entre sa poitrine ce faisant. Drakov sembla vidé de son âme, il fixa bêtement devant lui, pendant que les deux jeunes femmes laissaient éclater leur rivalité en tirant à qui mieux mieux sur ses bras pour le faire venir d’un côté ou de l’autre.
Un homme entra à ce moment-là, un appareil photo en main, il mitrailla littéralement et lança :
« Aussi sur que je suis Falco Furywing, président du club de journalisme et co-fondateur de club d’admiration des beautés du lycée d’Asfallon, ce scoop ne passera pas inaperçu ! »
Drakov sentit de nouveau son âme le quitter, il resta là, bouche grande ouverte, les yeux vides, une larme perlant à l’œil… La cloche sonna, ils durent rentrer en cours, oubliant presque leur querelle, malgré que Drakov ait à rentrer jusqu’à la classe avec une des deux jeunes femmes à chaque bras.
Il entra, tous le fixaient avec des yeux assassins, tenant un exemplaire du journal de l’école dans les mains. Il regagna sa place, Lucio déposa le journal devant lui et exulta :
« Démon ! Où t’arrêteras-tu ?! »
Falco avait visiblement réussi à faire une édition spéciale de la mi-journée, qui montrait la photo qu’il avait prise de l’évènement sur le toit, ainsi qu’une photo de Zolek, qui prenait apparemment la pose dans son bureau, presque radieuse de beauté sur ladite photo. Le titre était explicite : « Zolek, notre chère et tendre présidente, nouvelle victime de la Bête ! Ou s’arrêtera son vice ?! »
Drakov se figea, il soupira un grand coup et laissa tomber lourdement sa tête contre le bois de la table, ne cherchant pas à se retenir. Il sentait ostensiblement les regards braqués sur lui et il n’avait qu’une envie, être loin, très loin d’ici.
Quand les cours furent terminés, il eut fort à faire pour éviter de finir piétiné vivant par la foule qui ne cherchait que ça. Il parvint à lui échapper, Kamil l’attendait devant les grilles du lycée, ils partirent ensemble, rapidement car la foule menaçait de les rattraper. En cette fin de soirée, ils se séparèrent au croisement habituel, Kamil déposant un baiser sur la joue de Drakov.
Il rentra chez lui et profita d’un bon repas, une nouvelle fois, son père tentant de nouveau un gag qui le faisait seulement rire à lui, à savoir garnir le bol de sauce de Drakov avec du Tabasco, son fils fut pris au piège et ne put plus rien avaler de la soirée, tant il avait la gorge en feu. Il ne put s’endormir qu’assez tard dans la nuit. Au petit matin, le réveil parvint une nouvelle fois à le tirer des bras de Morphée, il se leva, assis, puis fut aveuglé, un flash provenant de la fenêtre, il s’y précipita, mais ne vit absolument rien.
Il ne comprit pas. Il se prépara pour partir, et, une fois douché, habillé et son déjeuner dans son sac, il partit vers le lycée. En chemin, il ne croisa non pas Kamil mais Telluna, qui étrangement l’attendait au même croisement que la première jeune femme. Elle demanda :
« Je t’accompagne, ça te dérange ?
-P… Pas le moins du monde ! S’exclama Drakov, rougissant. »
Elle marcha à ses côtés pendant un moment, puis s’accrocha à son bras et posa sa tête sur l’épaule du jeune homme qui pique un fard. Elle demanda :
« Oh, pardon, ça te déranges peut être ?
-Hein ?! Demanda Drakov, tiré de ses pensées. Non… Non. »
Elle lui répondit par un sourire et reprit sa place, ils arrivèrent devant le lycée, ils se séparèrent la jeune femme devant aller voir deux amies avant le cours. Il entra dans le lycée, non sans avoir subi un méticuleux contrôle par Zolek, puis parvint finalement à sa classe. Il se laissa tomber sur sa chaise, sachant pertinemment ce qui allait arriver. Un journal fut posé devant ses yeux par Lucio, qui s’exclama :
« Laquelle ?! Laquelle des trois as-tu souillé ?! »
Il fixa la première page, on voyait une photo de lui, qui semblait émerger difficilement de son sommeil et le gros titre suivant :
« La Belle et la Bête : Choc ! La Bête après sa première nuit d’amour, photos interdites aux mineurs ! »
Il réalisa soudain : Le flash de ce matin ! C’était un appareil ! Il avait mis ça sur le compte du soleil, honte à lui !
Il ne sût que répondre devant la flopée d’yeux qui le scrutaient, dévorés par la haine. Lucio lança :
« Ne me dis pas… Toutes les trois ?! Ensemble ?! »
Une image salace lui vint, il se mit à rire bêtement, cette dernière l’ayant trop tiré hors de la réalité, il se secoua vivement la tête, pour voir que les regards s’étaient durcis encore plus. Il se fracassa la tête contre le bois, maugréant :
« Chier… »
Telluna et Kamil entrèrent toutes deux juste après, rouges comme des tomates, elles ne lâchèrent pas un mot, ce qui renforça les idées reçues à son sujet, il songea à demander à Kamil d’appeler Excalibur, qu’il fasse regretter le club de journalisme, mais il renonça, ce projet était trop fou… La journée s’annonçait longue, très longue…
Last edited by sabertiger (25 Jan, 2013 18:44:06)
Ahahaha !!
J'avoue que le debut dans le réve a drakov ma un peut ... Non sa ma giflé
Quelle vie agité il méne et zolek qui en rajoute comme si kamil et telluna suffisait pas
Cette histoire d'incantatrice et leur spectateures est intéressante et génial méme si pour le coup sa manqué un peut d'action
Ce chap.2 ma bien fait marré j'ai adoré
Vivement la suite ! ★﹏★
Content que ça te plaise, ça va bouger un peu plus, ne t'en fais pas ^^
Voilà la suite, bonne lecture !
Chapitre III : L’Auteur
Les cours de la matinée étaient longs et ennuyeux au possible, sans même qu’il s’en rende compte, Drakov tomba peu à peu dans les limbes d’un profond sommeil. S’il ne s’en était pas rendu compte, Léon, lui, l’avait déjà remarqué depuis plusieurs secondes. Il fit bouger nerveusement sa craie dans ses doigts pendant qu’il poursuivait la lecture de ce chapitre d’histoire. Les signes de sa frustration étaient clairement visibles, ses sourcils ayant le mouvement d’un tic nerveux. Il tira, vif et précis, laissant aux autres élèves l’impression de voir un véritable sniper des commandos de l’armée abattre une cible. La craie vola, et atteignit la cible en pleine tête. Drakov fut touché entre les deux yeux, il lâcha :
« Aïe ! »
Léon soupira un grand coup, le reste de la classe pouffa de rire, le professeur lança :
« Je commence à me demander si tu n’es pas atteint de narcolepsie.
-Je… Euh… Sans doute. »
Une autre craie fusa, rasant de près sa joue. Léon le fixait, le paquet de craies ouvertes devant lui. Il lança :
« Que ça ne se reproduise plus… Ou je ne te raterai pas. »
Une aura meurtrière était presque visible et palpable autour du professeur. Un silence de mort pesa sur la salle, Drakov eut un mouvement de recul, sentant sa dernière heure arriver. Léon se tourna et commença à écrire au tableau, reprenant le cours de sa leçon d’histoire :
« Bien, comme je vous le disait, les pertes lors des guerres furent… »
Et le cours se poursuivit ainsi pendant quelques heures, jusqu’à la pause déjeuner. Kamil n’insista pas pour manger avec Drakov, ni Telluna, ce qui n’était pas pour déplaire à Drakov, toutes deux devaient manger avec des amies. Du moins c’est ce qu’elles avaient dit. Drakov songea :
« Telluna encore c’est bien possible mais Kamil… J’ai pas le souvenir de l’avoir vue traîner avec d’autres filles… Bah ! Elle est populaire après tout, c’est logique que d’autres personnes veuillent manger avec elle. »
Il était occupé à penser, il nota à peine les regards meurtriers posés sur son dos. Il soupira un grand coup car, à force, il finit par les remarquer. Les choses s’annonçaient mal pour lui : Si tout le monde commençait à croire qu’il avait passé la nuit avec Telluna, Kamil et Zolek, ça irait mal. Il s’interrompit soudain et se mit à sourire : C’est vrai que l’idée avait de quoi plaire.
Une série d’images perverses lui passèrent par la tête, il la secoua vivement, marmonnant :
« Pas possible, pas possible… »
Les regards ne faiblissaient pas, même les filles s’y mettaient maintenant, il pouvait clairement entendre des « quel animal ! » ou des « que peuvent-elles lui trouver ? ». Il se prit à sourire bêtement et mangea rapidement son déjeuner.
Kamil était assise sur l’un des toits, mangeant à peine son déjeuner. Elle lança, comme pour elle-même :
« Sa première nuit d’amour ? Avec qui était-il ? »
Elle soupira puis passa au pourpre, une scène salace traversant son esprit, elle lança :
« Pas moyen ! »
Sans s’en rendre compte, elle s’était exclamée, tous les regards s’étaient tournés vers elle. Elle vira au rouge plus intense et se reconcentra sur son déjeuner. La rumeur selon laquelle Drakov avait passé sa nuit avec les trois plus belles filles du lycée s’était répandue, telle une traînée de poudre. Etrangement, la faute n’était inculquée qu’à Drakov, qui se voyait traité de démon, de monstre ou encore de dieu de la perversion pour avoir souillé la pureté des trois plus belles filles du lycée. Elle soupira puis murmura :
« Pas moyen que je le partage… C’est lui qui m’as pris mon… »
Elle repensa à la scène qui était survenue quelques jours plus tôt, quand elle l’avait embrassé pour signer le Contrat, puis celle sur le toit, un peu plus tard ou elle avait appelé Excalibur pour la seconde fois. Elle marmonna :
« Non, pas moyen que je lui explique la vraie raison… Il ne doit pas savoir pourquoi. »
Le toit du bâtiment se vida peu à peu, elle fut bientôt la seule à y être encore, prise dans ses pensées et n’ayant pas terminé son repas. Elle la remarqua soudain : une jeune fille, aux cheveux rouges sang et aux yeux verts pomme, assise contre la rambarde plus loin, presque au bout du toit. Elle s’en approcha : la jeune fille dessinait sur un grand cahier à anneaux, une sucette dans sa bouche.
Kamil lui parla :
« Hey. Tu es seule ?
-Mhhhh ? »
Elle leva les yeux, qui se perdirent dans ceux de Kamil. Cette dernière lui sourit et lança :
« Moi c’est Kamil Lilianna, seconde année, et toi tu es ?
-Tilina… Répliqua timidement la jeune fille. Tilina Hodoraki, seconde année également. »
Elle avait détourné le regard, Kamil la regarda et se demanda :
« Pourquoi je l’ai abordée au juste ? »
Elle-même ne savait pas se répondre, elle l’avait fait parce qu’elle avait senti comme une irrépressible envie de lui parler, sans réellement savoir pourquoi. Tilina se releva, Kamil se rendit compte qu’elle faisait à peu près sa taille et qu’elle portait également très bien l’uniforme du lycée, qui faisait ressortir ses cheveux, coupés assez courts, tombant au niveau de ses épaules avec des pointes effilées, et ses yeux verts pomme.
Elle marcha un peu vers la porte, visiblement, elle s’en allait. Elle trébucha sur une des dalles du toit, un peu surélevée, et tomba, lâchant son cahier, dont plusieurs pages volèrent. Elle tenta machinalement de a rattraper, mais se heurta au sol. Kamil évita que les pages ne s’envolent et s’avança vers la jeune femme. Elle lui demanda :
« Hé ! Tu vas bien ?! »
Tilina leva les yeux, presque pleins de larmes, tirant une tête qualifiable de tête de chien battu. Elle lança :
« Je… »
Elle ne termina pas sa phrase, le bas de sa mâchoire tremblant comme si elle retenait un sanglot. Kamil lui sourit et l’aida à se relever, elle regarda rapidement les dessins du cahier de la jeune femme et lança, impressionnée par leur qualité :
« Waw ! Tu dessines super bien !
-Tu trouves ? Demanda Tilina, soudain requinquée. J’adore dessiner, c’est ma passion depuis toute petite. »
Kamil lui rendit son cahier, avec un large sourire, elle songea soudain :
« Et si elle était… nan, pas possible… »
Elle poursuivit la conversation :
« Donc Tilina, tu es dans quelle classe ?
-Seconde-B, et toi Kamil ? Demanda-t-elle, en lançant son bâton de sucette dans la poubelle à l’entrée du toit et en sortant une nouvelle de sa poche.
-Seconde-A. Répliqua-t-elle avec un sourire.
-La classe de ce fameux Drakov, hein ? Demanda Tilina.
-Oui… Avoua Kamil. Attends ! Comment tu sais ça ? Il t’intéresse ou quoi ?
-Lui ? Répéta Tilina en scrutant le ciel et en penchant la tête de côté. Non, pas moyen. Puis j’ai déjà quelqu’un d’autre en vue. »
Kamil soupira de décontraction, Tilina la regarda et lança :
« Toi par contre, on dirait… »
Kamil vira au pourpre et tomba littéralement en arrière en faisant un simple pas et en se prenant elle aussi les pieds dans une des dalles qui dépassait.
Tilina se mit à rire, Kamil également, la jeune fille rousse aida sa nouvelle connaissance à se relever.
Drakov passa la porte du toit du bâtiment du milieu et la referma : Il avait dû courir vite pour échapper aux journalistes de Falco et aux lycéens qui voulaient le pendre par les boyaux pour l’affront qu’il avait commis à leurs idoles. Il soupira un grand coup et s’adossa à la porte.
Il respirait bruyamment, épuisé. Une voix s’éleva d’en face de lui :
« Toi ? T’es bien la dernière personne que j’avais envie de voir aujourd’hui… »
Il leva les yeux : Alina était face à lui, à quelques mètres. Il leva les yeux, s’arrêtant au niveau de sa jupe, qui venait d’être soulevée par la brise qui soufflait ce midi-là, laissant voir une culotte bleu turquoise. Elle baissa les yeux, vira au pourpre et fit un bond et arrière, baissant comme elle le put sa jupe.
Il passa au rouge, elle lança :
« Malade ! Pervers !
-Hé ! T’avais pas à te planter devant moi comme ça alors qu’y a du vent je te signale ! Répliqua Drakov, qui cherchait à se défendre.
-Je vais te tuer. Répliqua la jeune femme, rouge de honte et de colère. »
Drakov se leva d’un bond, prêt à détaler : Plus de problèmes n’allait pas arranger sa réputation, de plus, quand Chaos apprendrait pour ça, il tenterait sûrement de le tuer, cours ou pas.
Il ouvrit donc la porte : Chaos était juste derrière, il le fixa, ses yeux passèrent ensuite à Alina, son poing droit se serra, Drakov avala difficilement sa salive, il reçut un coup de poing en pleine face, qui l’envoya s’écraser plus loin, sur la gauche.
Chaos avança vers Alina et lui parla, Drakov n’entendit rien, le coup l’avait sonné et sa tête bourdonnait. Il se releva, se secouant un peu. Chaos se tenait aux côtés d’Alina, Muramasa dans ses mains. Il fit virevolter les deux épées et lança, ses yeux rouges vif débordant de haine :
« N’attends aucune clémence pour ce qui viens d’arriver. »
Drakov avala difficilement sa salive : Il n’avait pas l’air de plaisanter et sans Kamil pour appeler Excalibur, ça s’annonçait mal pour lui !
Chaos s’élança, rapidement, Drakov esquiva le premier coup en se baissant, la lame le manqua de peu. Son adversaire le repoussa d’un coup de pied en pleine face qui le fit rouler au sol sur plusieurs mètres avant qu’il ne heurte la rambarde du toit. Il saignait du nez : Ce coup lui avait fait très mal, Chaos cherchait vraiment à le tuer !
Le jeune homme aux sabres prit un bon appui et lui fonça dessus, il abattit ses deux sabres verticalement, Drakov esquiva d’une roulade de côté, les deux sabres tintèrent contre la rambarde. Drakov se redressa d’un bond, il fit un saut de côté pour esquiver le nouveau coup des deux sabres, malheureusement, il fut trop lent, une entaille apparut sur sa joue et une autre sur son bras, transperçant l’uniforme. Il fit un pas en arrière, effrayé par la perte de son propre sang.
Une personne entra soudain sur le toit : Une jeune fille, aux cheveux rouges sang plutôt courts et aux pointes effilées. Ses yeux verts ne scrutant même pas la scène malgré son étrangeté. Elle mâchonnait une sucette visiblement et portait un sac sur l’épaule.
Elle le posa contre le mur et l’ouvrit, en sortant une bombe de peinture orangée. Elle dessina rapidement des flammes sur le mur, réaliste qui plus est, malgré qu’elle n’ait utilisé qu’une seule couleur.
Chaos, Drakov et Alina la fixèrent, ne comprenant pas son petit manège. Chaos était sans aucun doute le plus surpris : Pourquoi n’avait-elle pas réagi en voyant Muramasa ? Etait-elle trop stupide pour s’être aperçue qu’il tenait deux épées dans les mains ? Ou alors croyait-elle qu’ils répétaient une quelconque pièce de théâtre ? Dans tous les cas, ça l’arrangeait, il pourrait tranquillement tuer celui qui avait osé faire ça à sa bien-aimée.
Kamil arriva à ce moment-là, elle vit la scène et réagit au quart de tour, invoquant Excalibur, qui apparut dans les mains de Drakov.
Les yeux de ce dernier passèrent au bleu ciel.
Il sourit, puis il lança :
« Bien ! Maintenant ça va être radicalement différent ! »
Chaos lâcha un simple « hum » puis s’élança, furibond. Ses deux lames percutèrent celle de Drakov, qui avait instinctivement placé la sienne à l’horizontale au-dessus de sa tête, pour bloquer le coup et pouvoir repousser son adversaire en tournant sur lui-même. Cette action le surprit : Il ne savait pas se battre et n’avait jamais su, alors d’où lui venait cette maîtrise des mouvements de l’épée ? Il mit ça sur le compte de l’Artéfact et préféra rester concentré sur son combat.
Chaos chargea de nouveau, il frappa d’un bon coup ascendant, qui manqua de faire lâcher son arme à Drakov. Ce dernier recula d’un pas et faillit se prendre un coup en tenaille dans les hanches, il ne dut sa survie qu’à un réflexe qui l’incita à planter littéralement son arme dans le sol. Elle ne s’y ficha qu’un peu mais ça suffit à lui assurer une bonne assise pour parer la double frappe. Il repoussa Chaos d’un bon coup ascendant à son tour, l’envoyant à plusieurs pas de lui.
Tous deux ahanaient, le combat les épuisait, ni Drakov ni Chaos n’étaient des combattants émérites, tout au plus deux jeunes hommes. Les bras de Drakov commençaient à le lancer, il râla intérieurement :
« Quoi ? J’en peux déjà plus de tenir mon arme ?! C’est vrai qu’Excalibur est un peu lourde mais quand même ! »
Il soupira et empoigna son arme à deux mains, pour minimiser sa douleur. Chaos fit virevolter les siennes : Visiblement, il ne souffrait pas du souci du poids.
Ils se toisèrent un instant, les yeux rouges vifs de Chaos dans ceux bleu ciel de Drakov.
Kamil les interrompit :
« Drakov ! Frappe le tag avec ton arme ! »
Ils se tournèrent vers elle, elle avait posé sa main sur le tag. Alina comprit, elle s’exclama :
« Chaos ! Empêche-le de faire ça ! »
Il opina et fila droit sur Drakov, qui ne s’était pas posé plus de questions que ça et avait décidé de faire confiance à la jeune femme. Il repoussa Chaos d’un ample coup dans ses deux lames, qui venaient de côté. Ce dernier perdit plusieurs pas de terrain. Drakov se planta devant le tag et frappa le mur de son épée. Elle se stoppa contre et, dans un flash aveuglant, il sentit un grand pouvoir l’envahir. Quand le flash s’atténua, Excalibur était couverte de flammes. Il se tourna vers Kamil, elle lui sourit et lança :
« Allez, écrase-le. »
Il lui rendit son sourire. Il se tourna vers Chaos, qui s’était mis en garde. Le jeune homme aux deux sabres demanda à Alina :
« Dis, tu peux pas me fournir un peu de soutien vis-à-vis de ces flammes ?
-Et comment ?! Muramasa est le seul Artéfact que je sache incarner, ça défie presque toute logique qu’elle ait réussi à faire s’incarner les flammes du tag comme ça. »
Chaos râla intérieurement, il s’élança, prêt à en découdre. Drakov le bloqua et envoya l’un des deux sabres voler d’un revers de lame. Chaos le repoussa d’un bon coup de pied dans l’estomac, Drakov toussa une gerbe de bave à l’impact. Il perdit plusieurs pas et se tint l’estomac, laissant à Chaos le temps de récupérer son second sabre et se mettre en garde. Le jeune homme railla :
« Mine de rien tu t’en sors pas trop mal avec ton arme, voyons si tu peux gagner contre moi. »
Kamil lui lança :
« Drakov ! Tilina est un Auteur ! C’est elle qui m’a aidé à faire apparaître ces flammes sur Excalibur, alors utilise-les bien, compris ?
-Un Auteur ? Tilina ? De quoi tu causes ? Répliqua Drakov.
-Je suis Tilina. Répliqua la jeune femme qui avait tagué le mur. »
Il la fixa, puis dû bloquer un coup, qui aurait pu lui coûter la tête s’il ne l’avait pas bloqué. Il repoussa Chaos en forçant un peu sur la garde et se concentra. Il lança :
« Bon, et donc elle est une Auteur… C’est quoi le putain de rapport entre ces flammes et quelqu’un qui écrit des livres ? »
Kamil, Alina et Tilina soupirèrent ensemble, de même que Chaos. Drakov lança, devant toutes leurs mines déconfites :
« Quoi ? J’suis encore le seul pas au courant de l’histoire, c’est ça ? »
Alina se moqua :
« T’as vraiment choisi un Spectateur pathétique Kamil ! Même le dernier des demeurés impliqués dans ce conflit sait ce que sont les Auteur. »
Kamil lui lança un regard noir et lui expliqua :
« Les Auteurs sont ceux qui créent les Artéfacts, qui définissent qui peut invoquer quoi. Ils sont la partie neutre du conflit entre les factions des Incarnatrices, même si certains s’impliquent bien plus qu’ils ne le devraient. »
Drakov opina, il bloqua un nouveau coup de Chaos, esquiva un second coup de Muramasa en roulant de côté et frappa, Chaos bloqua et le repoussa d’un pas en avant en écartant ses deux sabres. Excalibur manqua de lui échapper de nouveau, mais il empoigna fermement la garde et frappa de nouveau, Chaos para en croisant ses lames au-dessus de sa tête. La chaleur des flammes manquait de le brûler, il avait déjà du mal à ne pas lâcher ses épées, devenues brûlantes. Il recula d’un bond en arrière. Puis se remit en garde.
Drakov demanda à Kamil :
« Donc Tilina est une de ces Auteurs ?
-Yep. Confirma l’intéressée. C’est Kamil qui m’a dit ça.
-Tu le savais pas avant ?! S’étonna Drakov.
-Non, elle n’en savait rien, j’ai fait un petit test en lui demandant de pouvoir me laisser incarner un oiseau qu’elle avait dessiné et ça a marché. Expliqua Kamil.
-Donc si Excalibur est couverte de flammes, c’est parce qu’elle t’a autorisée à les faire s’incarner, c’est ça ? Demanda Drakov.
-Oui. Répondit Kamil. Mais une seule et unique fois. »
Il opina, c’était amplement suffisant comme explication.
Il s’élança une nouvelle fois, Chaos fit de même, leurs lames s’entrechoquèrent, ils se rapprochèrent, forçant tous deux sur la garde de l’autre. Ils se repoussèrent mutuellement, d’un ample coup.
Une nouvelles fois, ils s’élancèrent, Drakov glissa au sol, sous les coups de Chaos et lui plaça un coup avec son arme, malheureusement porté seulement avec la pointe, non enflammée, de la lame. Le coup déchira un peu l’uniforme de Chaos et lui arracha une grimace quand il perfora la peau, laissant une entaille au-dessus des hanches du jeune homme.
Drakov se releva d’un bond et bloqua le coup de Chaos, qui rageait de s’être fait avoir aussi bêtement. Il le repoussa d’un coup de taille descendant. Tous deux ahanaient de plus belle : Les coups portés étaient assez forts pour se répercuter dans leur corps entier. De plus, ils n’étaient pas assez endurants pour porter ces armes de plusieurs kilos et les utiliser dans des situations de combat réelles.
La sueur ruisselait sur leur fronts, plus sur celui de Drakov, qui était aussi affecté par les flammes de son Artéfact. Tous deux semblaient avoir décidé que les prochains échanges seraient les derniers, c’était visible rien qu’à leurs regards.
Ils se foncèrent dessus, leurs armes s’entrechoquèrent, ils se retrouvèrent face à face. Leurs yeux plongés dans ceux de leur adversaire. C’est alors qu’elle siffla, passant juste entre les lames, entre les deux jeunes hommes. Un balle, tirée de loin car aucune détonation ne s’était faite entendre. Elle se ficha dans le mur de l’observatoire, situé juste derrière Alina. Drakov et Chaos fixèrent son point d’arrivée, puis se tournèrent vers son point de départ. Leurs armes disparurent. Ils fixèrent leurs mains puis échangèrent un regard, qui laissait comprendre que ce n’était que partie remise, malgré que leurs yeux ait repris une couleur normale.
Léon passa la porte et râla :
« Encore à vous battre au lieu d’aller en cours tous les deux ? »
Ils se tournèrent vers lui, Alina, Kamil et Tilina firent de même, la dernière faisant discrètement disparaître sa bomba à tag dans son sac.
Il avança vers eux depuis l’escalier, Drakov se demanda :
« Lui ? Encore ? Il serait au courant de quelque chose ? »
Léon se prit les pieds dans une des dalles un peu surélevée et s’affala de tout son long en avant, provoquant un instant où chacun ne savait ni quoi dire ni que faire. Il se releva et continua à marcher, comme si de rien n’était. Cette chute dissipa tous les doutes des personnes présentes : Non, il ne devait absolument rien savoir de ce qui se tramait ici.
Il lança :
« Quoiqu’il en soit, retournez en cours, la pause déjeuner est terminée depuis un moment déjà. »
Ils opinèrent, Léon lança à Drakov et Chaos :
« Oh et vous deux, je vous déconseille de croiser Zolek avec vos uniformes dans cet état, elle vous crucifierait probablement pour une telle tenue. »
A cette pensée peu engageante, tous deux se ruèrent dans la salle, sprintant littéralement dans les couloirs afin d’éviter de croiser la présidente ou tout membre de son comité.
Ils parvinrent à se mettre à l’abri dans la classe, regagnant rapidement leurs sièges sous les regards intrigués de leurs camarades, déjà installés depuis plusieurs minutes.
Ils soupirèrent un grand coup quand ils furent assis, enfin décontractés. Drakov lança un regard vers Telluna, cette dernière le fixait puis demanda :
« Ta joue ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
-Oh ?! Rien, rien, mauvaise chute, rien de bien méchant. »
Il avait souri, elle lui sourit à son tour et répliqua :
« Tu me rassure. »
Le sourire qu’elle lui envoya provoqua une volée de regards meurtriers. Il sentit quelque chose cogner contre son pied. Il regarda et y trouva un taille crayon contenant un bout de papier, il l’ouvrit pour y voir un mot, écrit par un garçon au vu de la lisibilité presque égale à celle qu’un médecin laisse dans ses ordonnances. Le mot disait :
« Ce n’est que partie remise gamin. »
Il comprit de suite d’où ça venait. Il se retourna et posa l’aiguise crayon de Chaos sur sa table, l’autre jeune homme faisant craquer ses poings en le regardant. Drakov eut des sueurs froides :
« Il va me tuer… Il va vraiment me faire la peau ! »
Kamil et Alina entrèrent à ce moment-là, regagnant leurs places. Léon entra ensuite, à peine eut-il passé la porte, et avant qu’il ne puisse tomber de nouveau, un message leur parvint depuis les hauts parleurs :
« Drakov Eccnelias, à l’infirmerie d’urgence, je répète, mon Drakov chéri est convoqué d’urgence à l’infirmerie. »
Drakov se figea : Il ne connaissait pas cette voix-là, qui disait nouvelle voix, disait nouvelle fille, donc nouveaux problèmes. Il soupira et se leva, étant suivi par tous les regards de la classe.
Il chercha un quelconque soutien dans les regards de Kamil ou Telluna, les deux avaient détourné les yeux en lâchant un « hum », ce qui ne présageait absolument rien de bon. Il se résigna et marcha lentement hors de la salle, une fois dans le couloir, il soupira un grand coup et se demanda quelle espèce de malade il allait bien pouvoir croiser cette fois.
Il marcha d’un pas lent, l’infirmerie était au rez-de-chaussée, juste après la salle des profs. Il descendit donc l’escalier, râlant contre tout ce qui pouvait exister dans ce monde pour faire en sorte que ça lui arrive à lui. Il arriva finalement devant la porte de l’infirmerie et, après un profond soupir et avoir toqué, entra. Il y trouva une jeune fille, à qui l’on donnait quinze ans tout au plus. Elle était blonde aux cheveux légèrement bouclés qui lui tombaient sur les omoplates, de plus, ses yeux marron clairs semblaient chercher quelque chose sur un des carnets posés sur le bureau de l’infirmière.
Drakov la reconnut immédiatement : L’amie de Zolek !
Il avala difficilement sa salive, puis elle lança :
« Tu entres ou non ? »
Elle le fixa et lui sourit. Elle portait une blouse par-dessus l’uniforme du lycée. Il demanda :
« Depuis quand tu t’occupes de l’infirmerie, toi ?
-Je suis assistante de l’infirmière. Répliqua simplement la jeune fille.
-Phinks ? Demanda-t-il. C’est bien comme ça que tu t’appelles ?
-Qu’est-ce que ça peut te faire ? Répliqua-t-elle sèchement en rougissant un peu.
-Je voulais m’excuser pour la dernière fois, dans le bureau de Zolek pour la bousculade et le reste. Répliqua-t-il en souriant et se frottant le derrière du crâne. »
Elle se prit à sourire et soupira :
« Bah, oublie. »
Elle fixa sa joue et demanda :
« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? C’est une vilaine coupure que t’as là.
-Mhhhh ? Oh ça ! Rien, mauvaise chute. »
Elle fit « non » de la tête et ouvrit l’un des placards, elle en sortit un petit flacon sur lequel était marqué « Alcool 90° », elle attrapa ensuite un bout de gaze et l’en imbiba. Le tenant avec des pinces, elle l’appliqua sur la blessure, qui commença à littéralement brûler Drakov. Elle y appliqua un pansement après l’avoir fait grimacer de douleur pour la désinfection. Elle demanda :
« Tu t’es coupé ailleurs ?
-Non ! Répliqua-t-il vivement, cherchant à éviter un nouveau contact avec le désinfectant. »
Elle nota la déchirure sur son uniforme, puis soupira :
« Et ça ? Fais-moi voir.
-P…Pas moyen ! S’exclama Drakov, rougissant un peu.
-Fais pas ton enfant ! Répliqua-t-elle en s’avançant pour le forcer à lui montrer la coupure. »
Elle s’avança au point d’en perdre l’équilibre, lui tombant littéralement dessus, et le faisant s’allonger sur le lit au bord duquel il s’était assis. Elle se retrouva sur lui dans une position qui se voulait assez suggestive. Elle rouvrit les yeux, il fit de même. Ils se rendirent compte qu’ils étaient à quelques centimètres l’un de l’autre, elle se redressa vivement et râla :
« Pervers !!
-Hé ! S’exclama-t-il en se redressant. C’est toi qui m’es tombée dessus ! Et… Il fixa nerveusement autour de lui. »
Phinks ne comprit pas ce qu’il faisait, il demanda :
« Il est où ?
-Hein ? Demanda-t-elle.
-Falco… Il est où ? Répliqua-t-il en scrutant les environs.
-Le président du club de journalisme ? S’étonna Phinks. Pourquoi serait-il là ?
-J’arrive presque à sentir sa présence. Je sais qu’il est pas loin. Lança Drakov, qui jetait des regards suspicieux autour de lui. Et je suppose bien évidemment que demain, une jolie photo de ce qui vient de se passer fera la une.
-Pas moyen ! S’exclama Phinks en passant à l’écarlate. »
Elle scruta aussi les alentours, puis répliqua après un soupir :
« Je crois que t’es paranoïaque, il n’est de toute évidence pas là. »
Drakov lâcha un « hum », sceptique. Pendant ce temps, Falco, en salle de classe éternua et se demanda qui pouvait bien parler de lui dans son dos.
Phinks soupira puis lança à Drakov :
« Bon, maintenant, fais-moi voir ton autre coupure s’il te plaît, que je soigne ça vite fait.
-Bon, puisque tu insistes. Répliqua Drakov. »
Il dénuda son bras, laissant voir la coupure infligée par Muramasa. Phinks y appliqua de nouveau l’alcool à 90, qui arracha une nouvelle grimace de douleur à Drakov. Elle termina en bandant le tour du bras et lança :
« Tu as vraiment du faire une mauvaise chute pour te faire deux coupures aussi vilaines.
-Je te le fais pas dire. Avoua Drakov en recouvrant son bras. »
Phinks lança ensuite :
« Au passage, Léon m’as demandé de te convoquer. Visiblement, il a peur que tu souffres de narcolepsie, je vais donc devoir t’injecter un petit stimulant.
-Pardon ?! S’exclama Drakov.
-Il ne t’a pas prévenu ? Demanda-t-elle. De toute façon, c’est trop tard.
-Hein ? Répliqua Drakov. »
Elle claqua des doigts : Deux troisième années d’une bonne tête et demi de plus que lui entrèrent et l’attachèrent solidement sur un des lits, il lança :
« C’est quoi ce délire ?!
-Je préfèrerai éviter que le genre de scènes qui a eu lieu précédemment n’ait plus lieu, c’est pourquoi je leur ai demandé un coup de main. Expliqua Phinks. »
Elle sortit une seringue à l’aiguille impressionnante de sa poche, Drakov avala difficilement sa salive et s’exclama intérieurement :
« Ce machin est aussi grand que Muramasa ! C’est quoi ce stimulant au juste ?! »
Les deux colosses le maintinrent en place le temps qu’elle fasse l’injection, son cri de douleur résonna dans tout le lycée. Finalement, une fois l’injection faite, les deux colosses le lancèrent hors de l’infirmerie comme deux videurs lancent un homme ivre hors de boite de nuit. Phinks, sur le palier lui lança :
« Oh ! Ne fais pas attention aux effets secondaires, ça passera d’ici quelques heures. »
Il se releva et demanda :
« Quels effets secondaires ? »
Il eut une porte fermée pour interlocuteur, visiblement, elle considérait l’entretien comme terminé. Il soupira et se releva, prêt à retourner en cours.
Il ne comprit ce qu’étaient les effets secondaires évoqués par Phinks qu’une fois arrivé à l’étage, quand ses mains se transformèrent en bananes sous ses yeux. Il eut un mouvement instinctif de recul, qui faillit le faire tomber dans l’escalier. Finalement, il se ressaisit et, après un effort de concentration pendant lequel plusieurs poneys déféquant des arcs-en-ciel lui tournèrent autour de la tête, il chassa toute illusion de devant lui. La cloche sonnant la fin des cours retentit : Sans s’en rendre compte, il avait passé plusieurs heures à regarder ses mains bananes. Il soupira un grand coup et fila vers la salle : Il devait quand même prendre ses affaires avant de rentrer chez lui.
Il vit Kamil sortir de la salle, portant seulement des sous vêtement. Il rougit devant la tenue plutôt légère de la jeune femme. Elle lui demanda :
« Tu… Veux bien… Qu’on le fasse ? »
Elle était rouge, il demanda :
« Redis moi ça, je pense avoir mal compris.
-Tu… Veux bien… Qu’on le fasse ?
-Heu… »
Il hésita un moment, passant au rouge vif en imaginant la scène. Il répliqua :
« Oui. »
Le coup partit à une vitesse fulgurante, il lui fit même tourner la tête et reprendre presque de suite ses esprits : Kamil venait de lui coller une claque, elle était rouge de colère, les larmes aux yeux. Elle s’en alla d’un pas décidé, sanglotant un peu visiblement.
Une voix s’éleva de derrière lui :
« Tu te rends compte de ce que tu viens de lui dire ?
-Hein ? Demanda Drakov en se tournant vers là d’où venait la voix. »
Il y vit une aubergine, avec des bras, des jambes et des yeux. Il soupira et lança :
« Et maintenant, je vois des aubergines qui parlent… »
La seconde claque vint, encore plus vive et puissante que la première, lui faisant tourner la tête de l’autre côté. Elle le fit revenir définitivement sur terre : l’aubergine s’était avéré être Telluna, et elle n’avait pas apprécié la comparaison visiblement.
Elle s’en alla, lâchant un « hum » à son tour. Il lâcha un profond soupir et soliloqua :
« Tu perds rien pour attendre Phinks… »
Il entra, récupéra ses affaires et dût littéralement sprinter hors du lycée, évitant les admirateurs en tous genres des deux jeunes filles qu’il avait blessé et les hallucinations qui lui faisaient tantôt croire qu’il courrait dans un marais infesté de piranhas, tantôt qu’il galopait sur des charbons ardents.
Une fois chez lui, il s’enferma littéralement dans sa chambre, attendant que tout passe, maudissant Léon, Phinks et deux ou trois divinités qui lui vinrent à l’esprit et lui paraissaient responsables de ce complot.
Léon quitta le lycée vers la fin de soirée, comme à son habitude, il avait blagué avec les autres professeurs après la fin des cours et avait décidé de rentrer en dernier.
Il ferma les grilles du lycée, puis s’en alla, marchant d’un pas tranquille. Il marcha un bon moment, la nuit était déjà tombée et il préféra couper par des ruelles pour arriver plus vite chez lui : Un mauvais pressentiment le taraudant depuis un moment.
Il traversa une énième ruelle et entendit un bruit derrière lui quand il fut à la moitié de la ruelle. Il fit un bond en arrière : Un rat venait de sortir d’une poubelle et l’avait faite tomber. Il soupira un grand coup, puis il se retourna.
Une ombre passa derrière lui, alors qu’il avançait un peu plus. Il se stoppa, l’ombre sembla grandir. Il lança :
« Némuria, hein ? Toujours aussi irrespectueuse. »
Un rire féminin lui servit de réponse. Dans l’obscurité naissante de la ville, plusieurs coups de feu résonnèrent depuis une ruelle dans un quartier normalement paisible…
Last edited by sabertiger (26 Jan, 2013 21:49:29)
C'etais génial le combat sur le toi contre chaos etais prenant
Léon est une tueur d'apres le début du chapitre ⊙.⊙ et un un fourbe notament le coup de la seringue avec phinks sa ma bien fait rire deux baffe a cause d'un délire ~
La fin est bien mysterieuse qui est cette némuria et surtout le professeure léon qui est t'il réellement??
Merci du soutien ^^ Pour ceux qui lisent encore notre grand délire, voilà la suite !
Bonne lecture !
Chapitre IV : La dette
Drakov ouvrit les yeux : Malgré les hallucinations qui l’avaient tenues éveillées une bonne partie de la nuit, il avait pu trouver le sommeil.
Il scruta tout autour de lui, aux aguets, prêts à apercevoir le flash d’un appareil photo ou une hallucination quelconque. Il n’en fut rien, il soupira longuement, mais trouva toutefois cette situation étrange : Il avait fait du mal à Kamil et Telluna, pourquoi n’avait-il pas été ciblé par Falco ou l’un de ses photographes ?
Il décida de reporter ce mystère à plus tard, il sortit de sa chambre, prit une bonne douche qui lui remit les idées en place, descendit prendre son petit déjeuner et s’en alla, prêt à attaquer une énième journée de torture.
Il ne croisa ni Kamil, ni Telluna sur le trajet, ce qui le désola un peu, il aurait préféré parler à au moins une d’entre elles, histoire de pouvoir parler plus tranquillement à l’autre après. Il soupira et reprit mollement sa marche. Il arriva enfin devant les grilles du lycée, ouvertes, Zolek vérifia sa tenue, comme à l’accoutumé, il réussit à s’en sortir sans de problèmes majeurs, elle lui lança, avant qu’il ne parte :
« Au fait ! Je ne savais pas ça à ton sujet. »
Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil, il s’inquiéta et s’empressa de rentrer en classe. Il entra, personne ne tenta de l’agresser ou de lui lancer un quelconque objet contendant ou pointu au visage, il trouva ça étrange. Il resta un moment pensif sur le pas de la porte :
« Qu’est-ce qui se passe ? On leur a lavé le cerveau ? Ils ont décidés de plus croire aux conneries des autres glandus du club de journalisme ? »
Il s’installa à sa table, Lucio se pointa devant lui, il soupira et songea :
« Je me disais aussi, c’était trop beau pour être vrai. »
Le jeune homme lui demanda :
« Hey, donc ça va toi ?
-Hein ? Pas de menaces de mort ? Demanda Drakov.
-Bah ! Si tu nous avais dit ça dès le début, personne n’aurait cherché à te nuire voyons. Répliqua-t-il en souriant.
-… Vous avez enfin compris que tout ça c’était des conneries ou des coups montés ? Demanda-t-il.
-Bien sûr, comment ça pourrait en être autrement ? Répliqua Lucio, presque en riant. »
Drakov soupira un grand coup, il demanda :
« Ils racontent quoi encore ?
-Hein ? Demanda Lucio.
-Le journal, ils ont dit quoi encore ? Demanda Drakov avec plus d’insistance.
-Bah la vérité tiens ! Répliqua Lucio. Mais va donc voir au club, il doit leur en rester quelques-uns encore. »
Drakov se leva, il sortit : De toute façon, il avait le temps avant que Léon ne se décide à venir, il était rarement à l’heure les débuts de semaines.
Il monta au second étage, là où se trouvait le bureau du club de journalisme, non loin de celui du conseil des étudiants. Il arriva proche dudit bureau et vit l’affiche géante : Un poster de deux mètres par trois, accroché au mur face à la fenêtre, sur lequel on les voyait Chaos et lui, qui fixaient sur un côté, probablement après avoir vu la balle lors de leur bataille d’hier. Le titre était assez explicite : « La belle et la bête : Dénouement heureux ! La véritable orientation de la bête ! Nos trois beautés ne craignent rien ! »
Drakov tomba à genoux, vidé de son âme. Il chercha les mots pour décrire ce qu’il ressentait, mais rien ne semblait être capable d’exprimer cela. C’était une sorte de mélange entre rage, envie de jeter Falco par une fenêtre, d’y jeter les autres membres du club et finalement de s’y jeter parce que finir en prison à dix-sept ans n’était pas vraiment une idée agréable.
Chaos arriva à ce moment-là et l’interpella :
« Hey ! Tu t’étais donc planqué ici espèce de lâche. Cette fois on ne nous interrompra pas ! »
Il chargea droit sur Drakov, qui stoppa le balai qui servait d’arme au jeune homme en l’attrapant simplement avec la main. De l’autre, il lui montra l’affiche. Chaos se figea à son tour et tomba à genoux. Il sembla traverser le même flot d’émotions que Drakov. Ils restèrent un instant devant cette affiche, morts pour ainsi dire. Kamil, Telluna et Alina montèrent à ce moment-là. Elles arrivèrent vers eux, ne comprenant pas ce qui se passait, c’est quand elles furent à leur niveau qu’elles virent l’affiche. Elles poussèrent un cri de surprise, lequel se répercuta dans toute l’école. Elles firent des aller-retour avec leurs yeux entre l’affiche et les deux jeunes hommes, qui restaient devant l’affiche, à genoux, sans bouger.
Drakov se releva en premier, il fit un pas vers le club de journalisme, Chaos fit de même quelques secondes plus tard.
Alina et Kamil les stoppèrent, la première lança :
« C’est bon, on va s’en occuper, pas la peine de commettre un massacre pour ça.
-C’est vrai, laissez-nous faire ! Répliqua Kamil. »
Drakov avait la tête basse, tout comme Chaos, qui répondit :
« M’en fous, je vais leur apprendre à voler…
-Pour une fois, je suis d’accord avec ce malade. Répliqua Drakov. Une leçon de vol s’impose. »
Kamil et Alina firent la moue. Une voix les dissuada de poursuivre leur chemin :
« Je m’en chargerai. Retournez en cours. »
Cette voix, ils la reconnurent de suite et firent volte-face : C’était Zolek, elle semblait réintégrer sa salle de cours, mais avait été attirée par l’attroupement.
Ils opinèrent tous les deux, ne voulant pas s’opposer à la présidente et son regard d’acier. Ils descendirent tous les escaliers et entrèrent dans la classe. Tous semblaient parler de ça, ce qui filtrait des conversations semblait surtout tourner autour de Drakov et Chaos, ainsi que de leur possible liaison, ce qui avait pour effet de les énerver au plus haut point.
Drakov prit Kamil et Telluna par le bras et les fit sortir un instant, afin qu’ils puissent parler un instant : Il leur restait du temps avant que leur professeur ne se montre, un retard de plusieurs minutes avait été annoncé.
Une fois dans le couloir, Kamil lança :
« Qu’est-ce que tu voulais ?
-Vous causer d’hier. Répliqua-t-il. »
Elles soupirèrent, Telluna lança :
« Vas-y, on t’écoute, et ton excuse a intérêt à être excellente parce que sinon tu vas m’entendre. »
Il chercha les mots pour expliquer ce qui s’était passé, il commença :
« Bien, vous voyez quand le professeur s’est demandé si je souffrais de narcolepsie ?
-Oui, et ? Commenta Kamil, visiblement encore énervée.
-On m’a appelé à l’infirmerie pour ça et cette Phinks m’as fait une saloperie d’injection qui m’as filé des hallucinations jusqu’à deux heures ce matin. Expliqua Drakov.
-Des hallucinations… On va te croire, c’est ça. Avoua Telluna en levant les yeux vers le plafond.
-… Et bah le fais pas si tu veux pas, j’ai rien à dire sinon que je suis désolé, quoique j’ai pu dire. Répliqua Drakov. »
Kamil resta un instant pensive, Telluna de même. Kamil répliqua :
« Je veux bien t’accorder le bénéfice du doute…
-Moi de même. Avoua Telluna. Mais ça ne pardonne pas tout ! »
Drakov sourit un peu bêtement. Elles le lui rendirent, ils rentrèrent tous les trois. Ils virent ainsi Alina qui embrassait Chaos, tous deux aussi rouges l’un que l’autre, elle lança :
« Voyez ?! Il l’est pas, maintenant foutez nous la paix et retournez frapper l’autre tête de tanche. »
Tous eurent un mouvement en arrière, troublés par ce qu’elle avait fait, elle fixa Drakov et lança :
« Tiens, quand on parle du loup. »
Tous les regards se tournèrent vers lui, comme il avait Kamil et Telluna à ses côtés, toute sa crédibilité en prenait un coup il se mit à rire bêtement avant de repartir à sa place, comme les deux filles. Personne ne dit rien, visiblement, la réaction d’Alina avait semé le trouble.
Leur professeur arriva quelques minutes plus tard, pendant que les conversations battaient encore leur plein afin de savoir le fin mot de cette histoire. Lorsqu’il entra, le silence régna soudain : Il était grand, presque deux mètres, avec des cheveux bruns en bataille et des yeux verts clair brillants. Il portait un costume marron clair avec une chemise blanche dessous visiblement et une cravate rouge sang par-dessus. Il s’avança, personne ne parlait, Drakov songea un instant :
« Waw ! Quelle classe ! Il sait faire une… »
Il ne termina pas sa pensée, le professeur s’écrasa lourdement, de la même manière que le faisait Léon, il se redressa d’un bond et toussota, comme si rien ne s’était passé, et annonça :
« Bien, votre professeur habituel, Léon Hirano, ne pourra pas être ici et assurer le cours aujourd’hui, il a eu un léger souci de santé. Permettez-moi donc de la remplacer. Je suis Azelas Hirano, son frère. »
Drakov songea, en même temps que les autres vraisemblablement :
« Ceci explique cela ! »
Il se demanda ensuite, pendant que le nouveau professeur commençait le cours :
« Mais ils les élèvent à la chaîne et en gardent plusieurs au frais au cas où l’un d’eux tombe malade ou quoi ? »
Il se prit à rire doucement à cette pensée. Il était tout de même heureux, pour un moment au moins, il échapperait aux tirs de craies. Il sourit un peu, puis il se concentra sur les cours, ce qui eut l’effet habituel des cours sur lui : L’endormir.
Il sombra dans les limbes au bout de quelques heures seulement, Azelas ne cessa pas son cours pour autant, il ne semblait pas l’avoir remarqué le moins du monde. Quand il nota l’endormi dans la rangée du milieu, il fit un mouvement vif, très vif même. Le tir fut fulgurant, la brosse à tableau vola et se fracassa sur la face de Drakov, qui termina assis par terre, à se masser son crâne douloureux.
Azelas s’avança, ramassa la brosse et lança :
« Mon frère m’avais prévenu, mais j’imaginais pas que ça puisse être si grave. Enfin bref, quand je parle, j’aime bien qu’on m’écoute, compris ?
-Euh… Ouais, je crois bien. Répliqua Drakov, qui se remit sur sa chaise en se massant encore le crâne. »
Il resta un instant pensif :
« Bordel ! Il est encore pire que Léon ! Tirer à la brosse ?! Sérieux et si ça m’avait percé le crâne ?! »
Le silence de mort qui régnait en dit long sur la peur qu’inspirait le nouveau professeur. Il reprit sa leçon, sérieusement. Une annonce l’interrompit toutefois :
« Drakov Eccnelias, dans mon bureau à la pause déjeuner ! »
C’était Zolek et, visiblement, elle n’était pas de bonne humeur. Drakov baissa les yeux et songea :
« Ma dernière heure… Je vais vraiment mourir cette fois ! »
Azelas le fixa de nouveau et reprit son cours, mais rien que son regard en disait long sur ce qu’il pensait. La pause déjeuner arriva enfin, Drakov ne sortit même pas sa boîte, il partit directement vers le bureau de Zolek, décidé à en finir le plus rapidement possible, il pressa le pas. Il toqua, elle lui demanda d’entrer, il le fit. Les lieux n’avaient pas changés : Une salle bien décorée, avec deux étagères remplies de livres en son fond, éclairée par la lumière du soleil filtrant par l’unique fenêtre, à gauche en entrant, au sol couvert du même carrelage blanc que les autres salles et avec un large bureau en bois en son centre, derrière lequel se trouvait Zolek, ses deux yeux ambre posés sur Drakov.
Il s’avança et demanda :
« C’est pour ?
-Ta dette. Répliqua la présidente avec un sourire.
-Ah ! S’exclama Drakov. Donc, je dois faire ?
-Prends ton repas avec moi. Répliqua-t-elle. »
Drakov se figea : Jamais il ne se serait attendu à ce que Zolek lui demande quelque chose du genre !
Il bégaya une réponse :
« Euh… C’est… C’est-à-dire que… Euh… J’ai… J’ai… Pas pensé à prendre ma boite à déjeuner… »
Elle le fixa un peu plus. Il fit de même, il se prit à la détailler un peu plus : Elle faisait vraiment adulte, plus que la plupart des autres filles du lycée. L’uniforme du lycée lui seyait à ravir, elle était l’une des seules à oser porter un décolleté au lycée, c’était sans doute ça qui avait réussi à faire son charme aussi. Elle soupira un grand coup, puis elle lança :
« Alors fais-moi manger mon repas au moins. »
Il rougit un peu : C’était quoi son idée au juste ? Qu’est-ce qu’elle cherchait à faire ?
Il demanda :
« Qu’est-ce que tu cherches à me faire faire au final ?
-Moi ? Demanda Zolek. Rien, tu m’en dois une, j’en profite, c’est tout. »
Il soupira et prit une des chaises disposées devant le bureau pour s’asseoir à côté de Zolek. Elle ouvrit sa boîte et prit une paire de baguettes. Ladite boîte contenait plusieurs sushis et quelques boulettes de riz pour agrémenter le tout. Elle prit une des boulettes entre les baguettes et la tendit à Drakov, rougissant un peu :
« Tiens, mange un peu d’abord, j’ai pas envie que tu fasses un malaise non plus.
-Ah ! Répliqua Drakov en rougissant un peu à son tour. Merci. »
Il dévora littéralement la boulette, puis il prit les baguettes et fixa la boîte, il demanda :
« Donc, on commence par quoi ?
-Celui-là, non ? Dit-elle en montrant un des sushis. »
Il opina et le prit, il le porta à la bouche de la jeune femme, qui ouvrit cette dernière pour manger le met. L’opération se déroula bien pour le premier, elle ne faisait qu’utiliser sa serviette blanche pour s’essuyer. Drakov commençait à prendre le coup de main, il n’en restait plus que quelques-uns et elle semblait décidée à les finir. Il en prit un, elle entama un mouvement pour s’essuyer, leurs bras s’entrechoquèrent, le sushi vola et tomba dans le décolleté de Zolek.
Elle le fixa un instant, Drakov rougit, le fixant aussi, il lança :
« Désolé ! Pardon ! Promis ça n’arrivera plus !
-Vas le chercher. Répliqua Zolek, la tête basse.
-Hein ? Demanda le jeune homme.
-Vas le chercher ! S’exclama-t-elle. Si ça fait ne serai-ce qu’une tache sur mon uniforme, je t’assure que tu finiras crucifié. »
Il avala difficilement sa salive, il entama le mouvement, puis il se stoppa :
« Non désolé, pas moyen, je peux pas faire ça !
-Tu veux mourir donc ? Pourtant ça ne devrai pas te déranger, vu ton orientation… Commenta-t-elle.
-Tu sais très bien que je ne suis pas de ce bord-là ! S’exclama Drakov.
-Oh ? Donc tu es intéressé par les filles ? Lança-t-elle.
-Comme si je t’apprenais quelque chose… Soupira Drakov. Bref, tu veux jouer, très bien. »
Il s’avança pour attraper le sushi perdu avec les baguettes, mais il fut interrompu : Une jeune fille, aux cheveux rouge foncés, presque bordeaux et attachés en un chignon par ce qui semblait être un crayon, ouvrit la porte, elle portait elle aussi l’uniforme du lycée et semblait en colère, tremblant presque, ses deux yeux bleu clair presque blancs tremblaient un peu aussi. Elle s’exclama :
« Non ! Fais pas ça ! »
Elle se figea soudain, quand Zolek et Drakov se tournèrent vers elle, puis passa à l’écarlate et détala sans demander son reste.
Zolek commenta :
« Une admiratrice ?
-Qu’est-ce que j’en saurai, c’est bien la première fois que je la vois… Avoua Drakov. »
Zolek lui répondit par un sourire, elle lança :
« Soit… Reprenons.
-Ah ! Oui… Avoua Drakov. Désolé, mais pas moyen que je fasse ça, c’est clair et net désormais, c’est un coup monté, j’en suis sûr.
-Ah ? Pourquoi donc ? Demanda Zolek.
-J’ai… J’ai déjà des vues sur une fille… Mentit Drakov en détournant le regard. »
Elle se mit à sourire, puis sortit le micro de sous le bureau. Drakov pâlit soudain, elle l’éteignit et répliqua :
« Maintenant preuve est faite, ils savent tous que ce qu’a annoncé le club de journalisme est faux. »
Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil malicieux, Drakov vira à l’écarlate, puis se fracassa la tête sur le bureau, elle répliqua :
« Bien, ce service rendu, tu m’en dois encore une et je sais comment tu vas payer ce que tu me dois.
-A savoir ? Demanda Drakov en se relevant et la fixant, sans grande conviction. »
Elle retira le sushi qui s’était perdu dans son décolleté, le mangea et attrapa Drakov par le col de son uniforme, elle l’embrassa, faisant durer le baiser.
Drakov passa à une teinte de rouge qu’on ne pouvait pas qualifier de naturelle, il avait écarquillé les yeux puis s’était laissé faire. Une fois le baiser terminé, elle s’écarta de lui et lança :
« Bien, considérons-nous comme quittes. »
Il était encore rouge, elle avait un peu rougi elle aussi. Elle lui lança :
« Allez ! Retournes en cours tu veux ! »
Il s’exécuta, ferma la porte derrière lui, et s’en alla, encore sous le choc de ce qui venait d’arriver. Il marcha d’un pas lent, puis se rendit compte qu’il s’était machinalement rendu dans sa salle de cours, à sa place. Il s’assit et reprit enfin le dessus sur lui-même. Il se laissa tomber sur la table. Tous les regards étaient braqués sur lui, certains furibonds, d’autres inquiets. Il soupira un grand coup :
« Le froid toucher de la faucheuse… Oui, ça y est je parviens à le ressentir… »
Il resta un moment comme ça, Telluna entra ensuite, seule, elle s’installa à ses côtés. Elle le regarda et demanda :
« Un souci ?
-Non ! Non ! Rien de rien, tout va très bien ! S’exclama-t-il en rougissant et se relevant d’un bond. »
Elle le fixa un peu plus et se mit à rire, elle avoua ensuite :
« Tu sais que tout le monde a pu entendre ton annonce ? »
Il se figea, vidé de son âme une nouvelle fois. Elle le fixa et lança :
« Je me demande qui c’est…
-Hein ? Demanda Drakov, revenant sur terre.
-Celle sur qui tu as des vues. Avoua-t-elle en rougissant. »
Il soupira un grand coup : Avouer qu’il avait menti dans la panique maintenant n’aurait servi à rien sinon attirer plus de foudres à son égard. Il soupira un grand coup et ne répondit pas, elle lança :
« C’est vrai, j’ai pas non plus à savoir. »
Elle avait rougi un peu, il songea, paniqué :
« Merde ! Mais elle va croire que c’est elle avec ça ! Quoique ça pourrait avoir du bon. »
Il la fixa, une pensée salace lui venant à l’esprit, il secoua vivement la tête et se répéta :
« Nan, ça peut pas arriver, ça peut pas arriver… »
Kamil entra à ce moment-là, faisant un signe à Tilina, qui poursuivait son chemin vers sa classe. Elle se posa à côté de Drakov, puis lui lança :
« J’ai aussi entendu… »
Elle était elle aussi rouge. Il soupira un grand coup : La situation s’annonçait difficile, il se prit presque à prier pour un retour rapide d’Azelas, lequel le tirerait sans doute de ce pétrin.
Le professeur arriva assez rapidement, passant la porte et tombant lamentablement, confirmant ainsi sa parenté avec Léon. Les cours furent longs et Drakov dut rester un peu plus le soir, afin de faire les taches qui incombaient à un élève par soir : Nettoyer entièrement la salle de classe.
Ainsi donc, il ne sortit qu’une petite heure plus tard. Telluna l’attendait au portail de l’école, il sortit, elle avança vers lui et demanda :
« Je… Je t’ai attendu…
-J’ai vu ça… Avoua Drakov, aussi gêné qu’elle. »
Ils se sourirent bêtement, puis prirent la direction de leurs quartiers. Il s’était avéré que Telluna habitait dans un des quartiers voisins de Drakov, tout comme Kamil au passage.
Ils marchèrent un moment en silence, aucun des deux n’osant ni parler ni regarder l’autre. Vint enfin le moment de se séparer. Telluna déposa un baiser sur la joue de Drakov et lui lança :
« Bon, à demain !
-O…Ouais ! Bafouilla-t-il. »
Ils étaient rouges tous les deux. Il rentra chez lui, soliloquant :
« Et bah… C’est pas gagné de me tirer de ce pétrin… »
Il rentra tranquillement chez lui et, après avoir déposé ses affaires, prit un bon repas, avec seulement sa mère, son père ayant un travail important à terminer et faisant des heures supplémentaires.
Il partit donc se coucher, réfléchissant pendant un moment à une idée quelconque pour le tirer de là, sans vraiment en trouver aucune au final.
Il se réveilla le lendemain tranquillement, puis, après s’être préparé comme à son habitude, il partit vers le lycée. En chemin, il croisa aussi Kamil. Après avoir eu droit à une scène du même genre que celle qu’il avait eu avec Telluna. Une fois arrivés devant le portail, Zolek vérifia, comme d’habitude, leurs tenues, adressant un sourire à Drakov, ce qui attira l’attention de pas mal de personnes alentours, car tel n’était pas le genre de la présidente.
Ils furent purent donc partir vers leur salle de classe, aucun des deux n’osant décrocher un mot. Quand ils entrèrent tous les regards se tournèrent vers Drakov, le genre de regards, qui en disaient long sur ce qu’ils comptaient lui faire quand ils en auraient l’occasion.
Il se posa tranquillement sur sa chaise et Lucio lui déposa le journal devant les yeux :
« Encore une hein ?! Démon ! »
Il fixa ledit journal : Falco avait encore fait très fort en montrant une photo de la scène qui avait eu lieu entre lui et Phinks, puis deux autres, montrant respectivement Kamil et Telluna qui lui faisaient un baiser sur la joue. Le titre était assez clair : « Un nouvelle choc, quelle est la vraie cible de la Bête ? Les paris sont ouverts ! »
On voyait également une photo d’Alina embrassant Chaos et un titre, qui couvrait une petite partie de la première page, en bas : « Une courageuse seconde année disculpe tout doutes à propos de son homme et sa relation prétendue avec la Bête, gloire à elle ! ».
Il soupira un grand coup et se fracassa la tête contre la table, prêt à accepter son châtiment quel qu’il soit. Il râla :
« Sérieux, je lui ai fait quoi à ce malade… »
Tous les regards étaient braqués sur lui. Kamil vit aussi ledit journal et passa à l’écarlate, Drakov ne sût réellement si c’était dû à la jalousie ou la gêne.
Toujours est-il qu’elle resta un long moment silencieuse, comme figée. Il en alla de même pour Telluna, lorsqu’elle arriva quelques minutes plus tard, écarlate. Chaos et Alina étaient déjà là et aucun des deux n’osait prononcer un mot ou intenter un regard vers l’autre.
Les deux jeunes femmes n’échangèrent pas un mot, Drakov se dit que les choses ne pouvaient pas aller pire, puis il se ravisa : Au moins, Falco n’avait pas pris de photo quand Zolek l’avait embrassé…
Il se souvint soudain de ce moment et passa au rouge : Si ça s’apprenait, il serait sans aucun doute transformé en piñata par ses camarades.
Azelas entra à ce moment-là, apaisant pour un moment les tensions. Après son entrée fracassante au sens propre, il entama les cours et, contrairement à ce qu’il pensait, Drakov ne s’endormit pas. En fait, ce dernier n’avait pas vraiment l’occasion de s’endormir, il devait éviter ou dévier les projectiles divers et variés qui fusaient dans sa direction. Ainsi, les équerres, les règles, les crayons ou plus bêtement les boulettes de papier fusaient de toutes directions vers lui et cessaient leur flux quand le professeur se tournait vers la classe.
Une fois la matinée passée, ce qui sembla durer une éternité à Drakov, il dût presque s’échapper en courant pour ne pas finir broyé vivant par la foule.
Ainsi donc, après s’être fit courser de long en large au travers du lycée, il trouve refuge dans l’abri servant aux jardiniers du lycée à entreposer leur matériel de maintien. Il s’adossa au mur et lâcha un profond soupir :
« Foutu club de journalisme à la con, toujours là quand il faut pas… »
Il entendit passer un groupe à sa recherche près du local, il retint instinctivement sa respiration, se faisant le plus petit possible. Ils avaient dû regarder par la fenêtre en dessous de laquelle il s’était mis car ils étaient repartis sans ouvrir ni fouiller le local.
La porte s’ouvrit soudain, il fit un bond et se mit en garde, presque prêt à se battre tant il en avait marre.
Il remarqua ensuite que la personne qui avait ouvert le local n’était autre qu’Azelas, qui le fixait de ses yeux verts, ne voyant pas ce que voulait le jeune homme lorsqu’il s’était mis en garde. Drakov soupira :
« Bon, j’suis foutu…
-Mais non ! S’exclama le professeur. J’ai eu un petit entretien avec la Mort, elle viendra plus tard, en attendant, file en cours, compris ? »
Drakov ne prit même pas le peine de rire à la blague et s’en alla en cours, le plus rapidement possible afin d’éviter toute agression.
A peine entrés, Phinks lui tomba dessus :
« Toi ! »
Elle se planta devant lui, rouge de colère et lui envoya le journal à la face :
« Qu’est-ce qui t’as permis d’imaginer une telle chose !
-Mais… Commença Drakov.
-Rien à faire ! Tu n’as aucune excuse ! Pervers ! »
Elle s’en alla, furibonde. Pour une première année, Phinks avait un sacré caractère. Drakov s’en était rappelé quelques jours auparavant, il avait déjà entendu parler d’elle. A quinze ans, elle était aussi douée que la plupart des troisièmes années, certains disaient même qu’elle pourrait presque partir en université avec son niveau actuel.
Drakov soupira :
« Entre elle et ce sadique de prof… J’ai pas encore fini ma journée moi…
-Sadique ? Répéta Azelas, juste derrière lui. Je suis profondément déçu que tu en viennes à penser ça de moi, je ne fais que penser à ton éducation ! »
Il se tourna vers le professeur, soupira, et se remit en marche vers la salle de cours, sous les regards haineux de ses camarades. Une fois entré, la vague de haine de la foule fut rapidement calmée par Azelas, qui entra et tomba, comme à son habitude.
Il reprit les cours, qui tournaient à la fusillade organisée quand il avait le dos tourné aux élèves. Après quelques heures, il appela Drakov, pour un problème de maths apparemment :
« Monsieur Eccnelias ! Au tableau ! »
Drakov se leva, intérieurement, il songea :
« Une accalmie ! Je vais y rester un moment… Juste pour me remettre des derniers jets d’équerres… Bordel mais quel humain sensé en à trois dans son sac ?! »
Il avança au tableau, prit la craie que tendait Azelas et fixa le problème. La plupart des symboles exposés lui étaient inconnus et, malgré qu’il ait eu écouté et bien travaillé sa leçon, aucun ne semblait avoir de sens. Il lança :
« Ce serait pas un peu hors programme ça ?
-Oh ! Finement observé. Répliqua Azelas. En fait c’est du niveau universitaire.
-Et donc pourquoi je devrai essayer de le résoudre ? Demanda Drakov. C’est clairement au-dessus de mes compétences.
-En fait, j’avais juste besoin d’un prétexte pour que tu te lèves. Avoua Azelas. »
Il fit entrer un chariot rempli de brosse à tableau et un autre de ballons en tous genres. Puis il scanda :
« Bien, pour trois cents Yens, vous lancez une brosse, pour cinq cents un ballon, allez, venez et servez-vous, c’est pas cher ! »
Drakov se figea, pâlissant : Il s’était bien fait avoir, sans aucun doute.
Il remarqua soudain que, parmi ceux qui ne s’étaient pas levés, se trouvait la jeune fille qui avait fait une intervention pour l’empêcher d’aller chercher le sushi dans le décolleté de Zolek. Elle le fixait, sans dire un mot, rouge. Elle passa à l’écarlate quand elle remarqua qu’il la regardait lui aussi. Il soupira et pensa :
« Non… Non… Pas encore une… Ce sera pire s’ils le découvrent… »
Une fois ses camarades armés et les poches d’Azelas remplies, ce dernier passa voir Drakov :
« Bien, donc tu vouges plus et tu subis, tel est ton destin.
-C’est légal ça au moins ?! Demanda Drakov.
-Disons qu’à une certaine époque, dans un certain pays ça a pu effectivement l’être. Répliqua Azelas en souriant. »
Il s’écarta, laissant Drakov songer qu’il n’y avait qu’un seul véritable monstre ici et que c’était leur professeur. Ce dernier intima l’ordre de faire feu, Drakov commença à en faire les frais.
Pendant ce moment de débâcle, Kamil et Telluna purent parler plus amplement, pendant que Chaos et Alina, qui avaient dépensé presque tout leur argent en munitions déchargeaient ces dernières sur Drakov en souriant comme des sadiques.
Kamil lança :
« Au fait Telluna ! Tu es au courant de cette histoire sur la ruelle aux coups de feu ?
-Hein ? Répéta Telluna. Non, c’est quoi cette histoire ?
-Et bien, il paraît que depuis quelques jours, une ruelle laisse apparaître un message fantôme, visible de nuit. Expliqua Kamil. En fait, on y a trouvé des impacts de balles et entendus des coups de feu, une fusillade y aurait éclaté et l’un des morts, dont le corps à mystérieusement disparu aurait laissé un message avant de disparaître. »
Telluna frissonna un peu : Elle n’aimait pas ce genre d’histoires, pas le moins du monde même. Au contraire, Kamil avait les yeux presque brillants d’excitation tant elle semblait motivée. Elle lança :
« Donc ça te dirai qu’on aille y faire un tour avec Drakov ce soir ?
-Hein ?! S’exclama Telluna. Mhhhh… Si Drakov est-là pourquoi pas… »
Kamil lui répondit par un sourire, puis elle lança :
« C’est étrange quand même, il a toujours été la tête de turc de la classe ou quoi ?
-Non. Avoua Telluna. En fait, c’est depuis ton arrivée que les choses se sont aggravées pour lui. »
Elles restèrent pensives un instant, Kamil lança :
« Bah ! C’est sans doute une coïncidence.
-Oui. Avoua Telluna en hochant la tête. »
Elles reprirent donc leur discussion, planifiant leur sortie le soir même.
Hahaha ! drakov les collectionnent ma parole zolek la bien aidé avec cette histoire entre lui et chaos XD! j'adore azelas il est pire que léon
En parlent de lui il se trouvé prés de cette ruelle si je me souvien bien avec une certaine némuria c'est coup de feux vienne sans doute de leur affrontement ou alors ils sont tombé sur la personne qui a tiré pendant le combat de drakov et chaos sur le toit ce qui expliquerais la disparition de léon
Kamil telluna et drakov ... Je sent que la verité va se devoilé devant telluna dans cette ruelle ~
Voilà la suite ^^ Petit retard, j'avais totalement zappé de poster hier soir ^^"
Bonne lecture !
Chapitre V : Enquête
Drakov vit le bout de sa séance de torture arriver avec la sonnerie annonçant la fin des cours. Il était à moitié étalé sur le bureau d’Azelas, n’ayant plus la force d’esquiver. Il trouvait presque le bois confortable. Les derniers ballons et les dernières brosses l’atteignirent. Plusieurs fois il avait cru que ses camarades allaient se lasser mais il n’en avait été rien, chacun avait continué à tirer. Ne sentant plus aucune sorte de douleur depuis la vingtième brosse, Drakov n’avait pas vraiment eu à se plaindre, c’est le lendemain, lorsqu’il serait couvert de bleus qu’il risquait de souffrir le martyre.
Il leva les yeux vers la classe, tous rangeaient leurs affaires, visiblement satisfaits. Il soupira un grand coup, partit vers sa place, rangea les siennes, malgré que tous ses membres lui aient fait mal, et se prépara à partir. Kamil et Telluna l’attendaient sur le pas de la porte.
La première commença :
« Dis, on voulait te demander…
-Tu voudrais bien nous accompagner dans la ruelle aux coups de feu ? Termina Telluna.
-La quoi ? C’est quoi ce plan ? Demanda Drakov. »
Elles lui firent un rapide résumé de l’histoire, lui expliquant ce qui s’était passé dans ladite ruelle et ce qu’ils allaient chercher à voir. Il resta pensif un instant :
« Mhhhh… Et pourquoi je viendrai, moi ?
-C’est pas évident ?! S’exclama Telluna. Il est hors de question que j’y aille sans mon protecteur ! »
Il la fixa, tout comme Kamil, elle rougit un peu après avoir dit ça et se rattrapa maladroitement :
« Enfin ! Tu vas pas laisser deux jeunes filles sans défenses comme nous y aller seules, hein ? »
Il soupira :
« Non, je pense difficilement pouvoir faire autrement. »
Une voix s’éleva de derrière eux :
« Dans ce cas, je me vois contrainte de venir également, afin de vérifier que vous ne fassiez rien de répressible. »
Lui comme les deux filles fixèrent la direction de laquelle provenait la voix : Zolek venait de descendre du deuxième étage et le fixait avec un grand sourire.
Elles lui lancèrent un regard mauvais, mais aucune d’elle ne voulut contester la décision de la présidente du conseil des élèves.
Une autre voix s’éleva depuis la salle de cours :
« Hum… Excusez-moi… »
Drakov ainsi que les trois filles firent volte-face, fixant la jeune fille qui venait de parler. Lui il la reconnut immédiatement : Celle qui était intervenue dans le bureau de Zolek !
Elle faisait un bon mètre soixante-dix, avait les cheveux roux et attachés en un chignon tenu par une épingle. Ses yeux bleus clairs, presque blancs, fixaient le sol, n’osant pas les regarder en face. Elle était déjà rouge, visiblement, elle était quelqu’un de timide.
Elle poursuivit :
« Je… Voudrais vous accompagner…
-Sans paraître grossière, qui es-tu ? Demanda Telluna.
-Melith Garawaki. Répliqua-t-elle. Une de vos camarades de classe… Je… Je m’y connais en fantômes ! Et comme votre histoire m’intéresse…
-Je vois. Avoua Zolek. Pourquoi pas, une connaisseuse du sujet peut toujours être utile. »
Elle avait hoché les épaules, Drakov lui lança un regard en coin : Il savait qu’elle faisait ça parce qu’elle avait vu comment Melith était intervenue lorsqu’il avait dû aller chercher ce sushi, qui était tombé dans le décolleté de la présidente.
Elle lui sourit en retour, visiblement, ça allait l’amuser elle aussi.
Azelas les sortit de leurs échanges, leur frottant la tête comme on ébourifferait deux enfants. Il lança :
« Ah, la, la, les jeunes… Ecoutez, j’ai une idée, vous me ferez un compte rendu de ce que vous avez vu là-bas et je noterai tout ça, la note comptera même pour toi. »
Il désigna Zolek d’un mouvement de tête. La présidente le fixa. Il expliqua :
« Au vu de vos précédentes notes, et croyez-moi vous ne voudriez pas les voir, il me semble plus qu’évident que cette note-ci sera un petit plus. »
Ils avalèrent tous leur salive, excepté Zolek, qui souriait : Elle ne semblait pas avoir ce souci-là visiblement. Azelas poursuivit :
« Ah ! Et Alina et Chaos vous accompagnerons aussi, eux aussi ont quelques notes à rattraper. »
Drakov et Kamil écarquillèrent leurs yeux : Que se passerait-il si ces deux-là décidaient de commencer un combat alors que Zolek, Telluna et Melith étaient là ?
Ils échangèrent un regard inquiet, espérant que tout se passe bien. Les intéressés, qui finissaient de ranger leurs affaires, firent un bond :
« Comme si ça pouvait arriver ! S’exclama Chaos.
-C’est une blague ? Demanda Alina.
-Je suis très sérieux. Avoua Azelas. Les relevés de notes de vos précédents lycées sont inquiétants, vous devez immédiatement rattraper ces notes si vous voulez passer en classe supérieure. »
Ils avalèrent difficilement leur salive : Visiblement, ils feraient un effort pour cette fois.
Zolek, trancha donc :
« Bien, donc on se retrouve quand ?
-Vers minuit, devant la ruelle qui relie les quartiers Okino et Kashaaki. Expliqua Kamil. »
Ils opinèrent tous, Chaos et Alina, qui avaient à peine quitté leurs sièges, se résignèrent donc à devoir participer aussi.
Et ils se séparèrent sur ses évènements, Azelas souriant. Kamil partit avec Drakov, seule, Telluna était de corvée. Drakov lui demanda :
« Au passage, pour Chaos et Alina, on va faire quoi s’ils attaquent ?
-Nous défendre. Répliqua simplement Kamil. Mourir n’est pas parmi les idées que j’affectionne particulièrement. »
Il soupira et fit non de la tête. Il reformula sa question :
« Je veux dire avec les autres comme témoins de la scène, on fera quoi ?
-Oh ! Ne t’en fais pas pour ça. Avoua Kamil. Elles auront tout oublié le lendemain matin. J’avais oublié de t’expliquer ce détail là mais, si je n’avais pas pu te recruter, tu aurais oublié tout de moi, jusqu’à ma présence dans ton lycée, toi comme tous les autres.
-Sérieusement ?! S’exclama Drakov.
-Oui. C’est une des règles qui gouvernent les Incarnatrices. Répliqua Kamil.
-Les règles ? Demanda Drakov.
-Quatre grands principes : Premièrement, la révélation de notre rôle implique le recrutement de celui mis dans la confidence comme Spectateur, par tous les moyens. Dans le cas contraire sa mémoire est effacée. »
Il opina, elle poursuivit :
« Ensuite, il est formellement interdit qu’une Incarnatrice du côté Ferveron pactise avec une du côté Abymal et ce, quelle que soit la nature de l’Alliance. »
Drakov fit un peu la moue à l’annonce de cette règle, elle la reformula :
« Je suis du côté Ferveron, Alina est du côté Abymal. Je suis avec les bleus elle avec les rouges, c’est plus simple comme ça, non ? Et en aucun cas, nous ne devrons utiliser nos pouvoirs pour unir nos forces. »
Il hocha la tête elle reprit :
« Troisièmement, si un Spectateur désire quitter son rôle, il doit voir ses pouvoirs scellés. »
Drakov demanda :
« Pourquoi donc ? Ce ne sont pas les Incarnatrices qui nous fournissent nos pouvoirs ?
-Si. Avoua Kamil. Mais une fois devenu Spectateur, tu es susceptible de brandir les Artéfacts créés par les Auteurs et donc interférer en tant que troisième faction dans le conflit, ce qui perturberait vraiment tout. »
Il hocha la tête, comprenant ce que son rôle impliquait. La jeune femme termina :
« Et enfin, le Contrat liant Incarnatrice et Spectateur doit être scellé par un baiser véritable. »
Elle avait un peu rougi, lui aussi au passage. Elle lança :
« C’est une manière de s’assurer que les Spectateurs ne jouent pas les traîtres, de toute façon, un Spectateur ne peut signer un Contrat qu’avec une seule Incarnatrice à la fois. »
Il opina de nouveau. Ils marchèrent encore un peu, puis arrivèrent au croisement au niveau duquel ils se séparaient à chaque soir. Elle lui déposa un baiser sur la joue en guise d’au revoir, puis s’en alla, souriante.
Il rentra de son côté, elle fit de même, traversant comme à son habitude la rue qui séparait le quartier dans lequel elle se trouvait de celui où elle habitait. Comme d’habitude, le chien de voisin aboya quand elle passa devant le portail et, comme d’habitude, elle sursauta quand il le fit. Puis elle l’engueula et se décida à rentrer. Arrivée au pas de la porte elle soupira : Elle serait visiblement seule jusqu’à ce soir qu’elle retrouve les autres… Comme d’habitude à vrai dire. Sa maison était en tout point similaire à celle de Drakov, même disposition des pièces, même agencement, elle était toutefois bien moins vivante.
Elle préféra préparer son repas avant de songer à se changer pour aller rejoindre les autres. Elle mangea donc rapidement, seule, puis monta prendre un bain. Elle se déshabilla et, après avoir retiré le chemisier de son uniforme, elle nota la marque qu’elle avait dans son dos, qui brillait d’une lueur bleutée. Elle poussa un profond soupir et termina de se déshabiller pour se mettre rapidement dans l’eau chaude et s’y recroqueviller. Elle était pour ainsi dire encore plus tendue que quand elle avait voulu y entrer. Une nouvelle fois, elle soupira :
« Pourquoi je dois m’impliquer dans tout ça moi aussi ? »
La marque sur son dos, c’était le signe de son appartenance aux Ferveron. Elle soupira un grand coup : Elle était devenue Incarnatrice un peu comme ça c’était vrai après tout… Et elle avait minutieusement choisi son spectateur une fois qu’on lui avait expliqué ce qu’étaient ces derniers.
Kamil se prit à sourire : C’est vrai, elle connaissait Drakov depuis qu’elle était toute petite, il avait été son seul véritable ami au jardin d’enfants… Et pourtant il ne semblait pas se rappeler d’elle, pourquoi donc ?
Elle regarda l’heure et se décida à sortir : Elle devait y être à l’heure et trop trainer n’aiderait pas.
Elle hésita longuement sur la tenue à mettre, les mettant les unes après les autres et restant un moment dans ses sous-vêtements, qu’elle avait changé sans réellement s’en être rendu compte. Elle resta donc un moment à fixer plusieurs de ses tenues, les bras croisés sur son soutien-gorge bleu clair, assorti à sa culotte.
Elle se décida enfin, passant juste une jupe gris clair ainsi qu’un chemisier blanc. Elle se fixa dans le miroir, puis défit un des boutons du décolleté. Elle se prit à sourire, puis elle le referma : Non, c’était clairement pas son genre à elle de faire ça… Mais si elle avait à faire face à Telluna… Ou même Zolek ! Parce que oui, il semblait évident que la présidente voulait quelque chose à Drakov et Kamil avait sa petite idée sur le quelque chose en question.
Elle se prit à avoir un moment de détresse : Que faire si deux canons comme Telluna ou Zolek décidaient de sortir le grand jeu pour le lui prendre de force ? Elle ne saurait clairement pas lutter…
Elle se regarda un peu dans le miroir, retirant son chemisier l’espace d’un instant pour fixer sa poitrine :
« Zolek peut être mais Telluna… Je fais clairement pas le poids… »
Elle s’exclama vivement :
« Hors de question ! Je ne leur laisserai pas l’homme que j’aime ! »
Elle passa au rouge vif, comme si elle craignit que quelqu’un l’ait entendu. Elle se prit à rire : Heureusement que ses parents travaillaient jusqu’à tard le soir, s’ils avaient entendu ça, ils auraient sûrement fait une drôle de tête.
En y songeant un peu plus, c’était vrai qu’elle n’avait que rarement l’occasion de les voir, les week-ends et encore, quand ils pouvaient rentrer. En effet, étant deux archéologues, ils étaient très rarement à la maison, passant leurs soirées au musée à étudier divers objets historiques ou sur des sites de fouilles à divers endroits du pays ou du globe. Kamil vivait donc seule, la plupart du temps du moins, ce qui l’exaspérait longuement parfois. Par exemple, le jour où elle avait déjeuné avec Drakov, ce n’était pas sa mère qui avait mis du colorant dans son déjeuner, mais c’était elle qui, après un réveil difficile, avait eu quelques soucis à remettre sa mémoire en place et avait mélangé deux ou trois ingrédients, non miscibles selon les lois de la physique conventionnelle, entre eux.
Elle avait quand même pu manger ledit repas sans avoir d’effets secondaires trop violents, sinon une mauvaise indigestion qui lui passa le lendemain.
Elle remit rapidement son chemisier, et soupira, elle prit son sac avec de quoi noter et son appareil photo, un modèle assez récent que ses parents lui avaient acheté l’an dernier, pour son anniversaire.
Elle se mit en marche, toute contente. Bon, elle aurait bien voulue y aller seule avec Drakov et, après réflexion, en avoir parlé à Telluna en premier lieu n’avait sans doute pas été la meilleure idée qu’elle ait jamais eu.
Après avoir verrouillé sa maison et avoir laissé un petit mot expliquant son absence sur la table, par précaution, Kamil se mit en marche.
Quelques heure plus tôt, c’était Drakov qui était rentré chez lui. Il avait donc profité du repas pour négocier sa sortie :
« … Donc en résumé, je me suis retrouvé a devoir faire ce devoir noté qui me fais sortir à pas d’heure. Bref ! Je dois aller là-bas.
-Mhhhh… Te laisser y aller n’est pas vraiment le problème. Répliqua son père en faisant la moue.
-Ah ? Demanda Drakov.
-Non. Avoua l’homme. En fait, j’aimerais que tu sois franc avec moi, l’une d’elles est ta petite-amie et tu vas la voir, hein ? »
Drakov passa au rouge vif, sa mère s’exclama :
« Oh chéri ! Il grandit si vite, hein ?
-Maman ! S’exclama le jeune homme en réponse. »
Elle lui répondit par un sourire franc dont elle avait le secret. Drakov abandonna :
« Mais c’est vrai qu’il y en a bien une qui ne me laisse pas indifférent, non. »
Ses deux parents se mirent à rire, Abygaël lança :
« Bien, tu m’en vois rassuré, vas-y donc. »
Il monta se changer, heureux. Il redescendit, après une bonne douche, portant un jean bleu clair et un tee-shirt noir, ainsi qu’une veste blanche par-dessus.
Il prépara rapidement son sac, y mettant de quoi noter. Sa mère entra dans sa chambre, après avoir toqué. Elle lui tendit un petit thermos et lança :
« Tiens, de quoi vous réchauffer si l’air devenait trop frais.
-Ah ! Merci. Répondit Drakov en souriant. »
Il mit ledit thermos et quelques petits gobelets dans son sac. Il partit donc, un peu avance, au rendez-vous, son sac en bandoulière sur son épaule gauche.
Telluna entra chez elle, une maison en tout point semblable à celles des deux autres jeunes gens, la politique d’uniformisation des quartiers ayant été appliquée à la lettre dans ceux où ils vivaient. Elle mangea rapidement, afin de combler le retard qu’elle avait pris à accomplir ses corvées journalières en classe.
Elle monta ensuite rapidement à l’étage et prit une douche, n’ayant que peu de temps selon ses estimations pour être à l’heure. En effet, elle se heurta au même problème que Kamil : Quelle tenue porter ?
Elle resta un moment devant sa garde-robe, encore enveloppée dans sa serviette. Elle opina d’abord pour quels sous-vêtements porter : Un soutien-gorge rouge clair avec des dentelles et une culotte assortie, elle se prit à prendre la pose devant son propre miroir et rougit intensément. Elle opta ensuite pour une tenue pour sortir : Une jupe blanche et assez courte, accompagnée par un tee-shirt rouge clair à manches longues et décolleté léger, avec le logo d’une célèbre marque déposé en grand dessus. Elle semblait satisfaite de son choix, elle prépara vite son sac et se prépara ensuite à sortir, elle réalisa soudain quelque chose d’important : Elle n’avait pas encore négocié avec ses parents.
La jeune femme se figea, puis se ressaisit soudain, serrant le poing :
« Hors de question que je le laisse seul avec ces deux malades ! »
Elle rougit soudain : C’était maintenant clair pour elle, elle était en train de tomber amoureuse de Drakov. Pourtant il n’était pas un de ces beaux gosses ténébreux qui faisaient craquer les autres filles, bien au contraire. Elle se rappela soudain la fois où il s’était interposé entre Chaos et elle, pour la protéger et se prit à sourire : Oui, c’était comme ça qu’elle l’aimait, celui qui n’osait pas braver le danger pour l’aider.
Elle rougit encore un peu, puis se secoua, décidant de descendre. Les négociations se passèrent plutôt bien, il lui suffit de dire que c’était un devoir noté pour l’école et elle fut presque de suite autorisée à sortir. Elle partit donc, souriante, son sac sur son épaule, contenant ce qu’elle avait prévu pour écrire.
Zolek passa la porte de sa maison, construite dans un quartier plus ancien, elle était plus vaste, cossue et traditionnelle, les portes à l’intérieur étant, pour la plupart, des paravents coulissant. Ainsi, le hall était directement ouvert sur le salon qui faisait jonction avec une cuisine moderne. Les parents de la jeune présidente étaient dans les hautes sphères de la bureaucratie, ainsi, ils avaient toujours pu lui fournir les moyens de vivre une classe au-dessus des autres. Mais leur absence pesait cruellement à la jeune femme. Elle venait de rentrer, une bonne demi-heure avant les autres car elle avait un chauffeur. Elle se prépara elle-même un repas rapide et le savoura, songeant à nouveau à la veille, quand Drakov avait dû passer dans son bureau. Elle se prit à sourire bêtement et rougir : Elle-même ne savait pas pourquoi elle l’avait embrassé… Il avait un je-ne-sais-quoi d’attirant, bien plus que la moyenne des adolescents en rut qui la courtisaient chaque jour.
Elle soupira un grand coup : Il semblait bien que Kamil et Telluna allaient lui mettre des bâtons dans les roues, elle décida donc de se changer pour aller à leur lieu de rendez-vous. Si elle avait voulu y aller c’était avant tout pour le voir lui, au niveau des notes, elle n’avait rien à envier à personne.
Elle entra donc dans la salle de bain, prenant une bonne douche avant de se rendre sur les lieux. Elle sortit, portant juste son peignoir en soie bleutée. Elle ouvrit son tiroir, elle y trouva en premier lieu les sous-vêtements qu’elle avait prévu pour le genre d’occasion qui feraient d’elle une véritable femme. Elle se prit à virer à l’écarlate, en imaginant la scène. Elle avala difficilement sa salive et opta pour son second uniforme scolaire et les sous-vêtements qu’elle avait l’habitude de porter : une culotte noire laquée attachés sur les côtés par deux nœuds et un soutien-gorge assorti. Elle se fixa un moment dans le miroir et soupira un grand coup. Elle ouvrit son décolleté, comme à son habitude. Puis elle partit vers les lieux du rendez-vous, emportant seulement ses clés.
Melith rentra chez elle, elle marchait en silence, ses écouteurs dans les oreilles : Elle n’aimait clairement pas se faire remarquer. Elle passa donc la porte et, sans annoncer son arrivée, elle partit directement négocier une permission avec ses parents, laquelle fut accordée par le fait qu’il s’agisse d’un devoir.
Elle monta ensuite à l’étage prendre un bon bain chaud, dans lequel elle se détendit un peu avant de sortir s’habiller. Elle resta plantée devant son miroir, en sous-vêtements. Elle portait un soutien-gorge vert clair et une culotte de même couleur. Elle se fixa un moment : Non, elle n’avait rien à envier à Kamil ou Zolek, elle les battait presque, mais Telluna…
Elle se ravisa soudain, rougissant à propos de ce qu’elle avait pensé :
« Certes je l’aime mais pas au point de m’abaisser à le séduire avec mon corps… »
Une idée saugrenue lui traversa l’esprit et la fit rougir. Elle en tomba même à la renverse, se surprenant elle-même. Elle en profita pour s’habiller, passant un chemisier rouge clair avec une jupe noire. Elle partit ensuite de chez elle, courant pour être à l’heure car la plus éloignée, embarquant avec elle de quoi noter et son appareil photo. Elle avait certes menti en prétendant s’y connaître en fantômes, elle n’en savait sans doute pas plus que les autres, mais elle voulait rester avec Drakov, l’éloigner de ces trois malades qui lui causaient des ennuis. Elle en rougit, elle l’avait dans le collimateur depuis un moment en fait, presque depuis le début du lycée, soit plus d’une année.
Alina et Chaos s’attendirent mutuellement, avant de partir. Le jeune homme portait un jean noir ainsi qu’un tee-shirt assorti et une veste avec un dragon stylisé en blanc dessus. Elle, elle portait une jupe bleue claire avec un chemisier blanc. Elle sortit de chez elle et lui sauta au cou, l’embrassant. Ils firent durer le baiser. Elle lui demanda ensuite, quand ils se mirent en route il demanda :
« Donc, on va devoir vraiment faire une trêve pour ce soir ?
-Je suppose que oui. Avoua Alina. Il y aurait trop de témoins, beaucoup trop à mon goût. »
Il opina : Oui, c’était clair que pour ce soir au moins, ils devraient éviter tout conflit au possible.
Il soupira, puis lança :
« Ils me gonflent, si on fait traîner cette affaire plus longtemps tu sais très bien ce qui nous attends Alina…
-Oui Chaos… J’ai vraiment pas envie de me frotter à elle non plus, je te rassure. Avoua la jeune femme en frissonnant. »
Il se prit à lui sourire et lui passa le bras autour des épaules :
« Allons, allons, on finira ça vite fait, hein ? Après tout, on a Muramasa avec nous et on est du genre tenaces, ça devrait pouvoir le faire. »
Elle lui répondit avec un sourire et l’embrassa. Ils poursuivirent leur chemin.
Drakov marcha un moment : La ruelle en question était à plusieurs rues de chez lui et il avait largement le temps d’y être à l’heure. Au détour du dernier croisement, il baissa les yeux, pour regarder l’heure à son téléphone. Il fut forcé de lever la tête quand il entendit :
« Drakov ! »
Kamil lui rentra littéralement dedans, visiblement, elle était la première arrivée. Il tomba à la renverse, elle aussi, ils se retrouvèrent l’un face à l’autre, sur le derrière et se mirent à rire. Ils s’étaient tous deux souvenus que leur première rencontre avait eu lieu dans ces circonstances.
Elle réalisa soudain que, comme lors de leur première rencontre, sa jupe était un peu trop courte et que Drakov, en relevant le regard, avait bloqué sur cet endroit en question. Kamil baissa vivement sa jupe du mieux qu’elle le put, Drakov s’excusa :
« Pardon ! C’est ma faute ! »
Il se releva d’un bond et l’aida à se relever, la prenant par la taille pour se faire. Ils se retrouvèrent à quelques centimètres l’un de l’autre, leurs yeux se perdirent l’un dans l’autre. Ils furent tirés de leur moment intime par un raclement profond de gorge derrière eux. Ils s’écartèrent vivement : Les autres étaient là. Drakov et Kamil se prirent à rougir, Telluna faisait non de la tête, Zolek les fixait d’un regard mauvais, Melith rageait intérieurement et Chaos et Alina soupirèrent.
Kamil expliqua :
« Bon ! Passons ! On a un devoir, non ? »
Ils opinèrent tous. Zolek lança :
« Bien, nous devrions entrer, non ? »
Sa voix, d’ordinaire calme et posée tremblait. Ils la fixèrent tous, la présidente du conseil des élèves tremblait littéralement. Drakov lâcha un profond soupir et s’avança vers elle, il lui tendit la main :
« Allez, je suis venu là pour ça après tout. »
Elle passa à l’écarlate, ce qui les fit tous reculer d’un pas : Ainsi donc, la présidente avait aussi des émotions ?!
Elle rougit encore un peu, dégagea vivement la main de Drakov d’un geste vif et lança :
« Comme si j’avais peur ! »
Chaos lança :
« Derrière toi. »
Elle lâcha un « Kya ! » et s’accrocha au bras de Drakov, tremblante. Elle cherchait nerveusement dans la direction indiquée par Chaos puis remarqua qu’elle s’était faite avoir. Elle se releva d’un bond et toussota, rouge, elle déclara :
« Le premier qui parle de quoi que je puisse faire ou dire dans cette ruelle ce soir finira au fond de la rivière qui traverse Asfallon, pigé ? »
Elle n’était pas crédible, Drakov lui lança :
« Bon, on t’attend, tu viens ? »
Elle avait instinctivement reculé de plusieurs pas, s’éloignant de ladite ruelle, par pure précaution. Elle rougit de plus belle et s’accrocha au bras de Drakov. Telluna fit de même de l’autre côté, Kamil s’accrocha à l’avant-bras du même côté qu’elle. Melith fit de même du côté de Zolek. Chaos et Alina se retinrent de piquer un fou rire. Il soupira et s’avança, songeant :
« Tu es dans l’œil du cyclone, y peut rien t’arriver tant que tu les suis et que tu dis rien… »
Il se répétait cette phrase intérieurement, sentant les regards menaçants échangés entre les diverses jeunes femmes, exception faite de Zolek, qui scrutait nerveusement les alentours.
La nuit était tombé depuis un moment, à la lumière des lampadaires, ils entrèrent dans la ruelle, Chaos sortit la lampe torche qu’il avait prévu de sa poche et éclaira les lieux, avançant avec Alina à ses côtés et Drakov sur ses talons, les quatre autres filles accrochées à ses bras.
Ils étaient dans la ruelle depuis un moment, Alina demanda :
« Melith ?
-O… Oui ? Bafouilla l’intéressée, tirée de ses pensées.
-Tu nous a dit t’y connaître, tu reconnais un signe distinctif de présence d’esprits là ? Demanda de nouveau la jeune femme. »
Elle resta pensive un instant, cherchant comment couvrir son mensonge. Elle demanda :
« Tu ressent des courant d’air frais ?
-… Non. Répliqua Alina. Mais… Mais ça a quelle espèce de putain de rapport avec les fantômes ça ?! »
Elle s’était retournée pour crier sa dernière phrase. Melith lui répliqua, après avoir fermé les yeux, effrayée par l’accès de colère d’Alina :
« Les esprits sont des morts, donc sont passés dans les bords glacés de l’au-delà, c’est comme ça qu’on ressent leur présence en général. »
Elle s’était surprise elle-même à aussi bien mentir et surtout à débiter autant de mots, la peur l’avait guidée sans doute.
Alina soupira. Chaos montra le mur criblé d’impacts. Il s’en approcha et n’y vit rien d’autre que lesdits impacts. Le jeune homme déclara :
« Bien, je propose donc qu’on recherche tous des traces de ce fameux message par ici, d’accord ? »
Ils opinèrent tous, Telluna, Kamil et Melith lâchant à contrecœur Drakov. Ce dernier se tourna vers Zolek, toujours fermement accroché à son bras. Il lança :
« Hum… Zolek…
-Ne me lâches pas… »
Elle avait les larmes aux yeux, visiblement elle était terrifiée. Il opina et avança un peu, la présidente toujours accrochée à son bras. En fait, il connaissait Zolek depuis un petit moment… Depuis le collège, ils s’étaient perdus de vue en fin de ce dernier mais s’étaient retrouvés au lycée. Même s’ils ne s’étaient pas prêté beaucoup d’attention l’un à l’autre, il était l’un des seuls qu’elle autorisait à l’appeler par son prénom.
Elle respirait assez fort, visiblement paniquée. Après quelques minutes de fouilles infructueuses, ils se réunirent tous. Telluna, poussée par sa rage envers la présidente, n’avait plus du tout peur, il en allait de même pour Melith et l’excitation de Kamil avait laissé place au même sentiment.
Drakov commenta :
« On parie combien que l’autre malade de prof savait ? »
Un flash aveuglant les força tous à fermer les yeux, quand ils purent les rouvrir, ils purent le voir : Un message marqué à ce que semblait être de la craie sur le mur, craie qui brillait dans la nuit, fait étrange. Il disait :
« Arrête de pioncer et bosse Drakov ! »
Ce dernier prit une expression qui résuma bien sa pensée : Ce professeur s’était royalement moqué d’eux.
Tous les autres se prirent à rire. Zolek desserra son étreinte sur le bras de Drakov et se prit elle aussi à rire, un rire doux et naturel. Drakov ne l’avait jamais entendue rire d’aussi bon cœur, cette soirée lui avait clairement fait voir une autre face de Zolek, une face qu’il trouvait déjà bien plus humaine.
Ils décidèrent donc de rentrer chez eux sur ces évènements, il fut décidé qu’ils déclareraient n’avoir rien trouvés.
Zolek prit Drakov à part, un peu avant. Elle lui lança un regard dur, celui qu’elle avait tous les jours au lycée. Il répondit, en fixant le sol :
« Qu’est-ce qu’il y a ? Je sais bien que tu ne vas rien me faire…
-… Merci. Répliqua juste la présidente en lui déposant un baiser sur la joue. »
Elle s’en alla sur ces mots, rouge vif, tout comme Drakov, qui eut droit au même traitement de la part de Kamil, Melith et Telluna. Alina et Chaos s’en allèrent sans demander leur reste, visiblement, ils ne cherchaient pas le combat. Drakov s’en alla, ne pouvant s’empêcher de rager sur la blague que leur avait faite Azelas.
Le lendemain, une fois tous arrivés en cours, ils débattirent de la situation avec leur professeur, dans la salle des enseignants, avant que les cours ne commencent. Azelas lança :
« Mhhhh… Rien, hein ? Dommage, j’annule donc la note, je ne vais pas vous avoir fait sortir pour rien.
-Dites plutôt que vous aviez tout prévu depuis le début, oui. Avoua Drakov. Vous êtes vraiment un sadique en fait.
-Voyons ! Je ne pense qu’à ta santé, puis prendre l’air t’aura fait du bien après cette rude journée de brimades, non ? Répliqua le professeur, en souriant. »
Il soupira, leva les yeux au ciel et s’en alla, visiblement énervé. Les autres suivirent, vu que lumière était faite sur l’affaire. Melith resta cependant :
« Vous avez vraiment fait tout ça ?
-Non. Avoua Azelas, beaucoup plus sérieux d’un coup. Quelqu’un s’amuse à ma place… Et j’apprécie moyennement ça. »
Elle ne comprit pas où il voulait en venir et le remercia, partant pour la classe. En chemin, elle fut surprise par la voix d’Alina et s’arrêta : La jeune femme blonde parlait, visiblement dans un téléphone portable, interdits sur le campus. Elle était dans l’escalier, lequel séparait la salle des enseignants de celle des élèves de première année.
Melith ne capta que les derniers mots :
« … Ne t’en fais pas Lilith, demain on s’en occupe. »
Elle raccrocha et monta, ignorant Melith, qui la fixait, inquiète.
La jeune femme fit de même mais ne put s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment :
« Lilith ? Pensa-t-elle. Un nom vraiment affreux… »
La journée poursuivit ainsi son cours.
Ah ouai quand méme je me suis inquieté je croyé que vous aviez laissez tombé °-°
Sinon drakov a 4 filles qui lui court apres sacré tombeur
J'ai adorè dans la ruelle je pensais pas voir une facette de zolek aussi mignonne j'ai etais vraiment surpris
Le prof azelas est un vrais fourbe c'est sans doute léon qui a ecris le message trolol sur le mur enfin si il est en vie on la pas vu depuis un moment ⊙.⊙
Telluna et lilith ... Trop de mystere et c'est paroles sont inquiétant
Héhéhé \●/
Ne t'en fais pas, les réponses viendront en temps voulu
Sinon, voilà la suite, bonne lecture !
Chapitre VI : Famille
Il pleuvait beaucoup en cette fin de semaine, un temps convenable pour la saison, mais cette pluie rendait la plupart des gens maussades.
Un homme se planta devant la maison de Drakov, il était grand, brun, avec des yeux marrons clair. Il souffla un grand coup et murmura :
« Enfin… Je suis rentré, Drakov. »
Le jeune homme en question se reposait dans sa chambre, lisant un magazine de shônens, acheté plus tôt dans la semaine. Il ne voulait pas rater le dernier chapitre de son manga préféré. Il soupira un grand coup, décontracté : Il était enfin loin d’Azelas, Léon, Falco et tout autre type de problème pouvant survenir inopinément comme au lycée.
C’est en lisant le chapitre en question qu’il entendit sonner à la porte, sa mère lança :
« Drakov ! Je suis occupée, va ouvrir ! »
Il posa son magazine et se leva, courant presque dans l’escalier pour aller ouvrir. Quand la porte s’ouvrit, il eut une surprise : Kamil, elle l’attendait, sur le pas de la porte, trempée. Il l’incita à entrer, tout en trouvant cela étrange, car il ne lui avait pas donné rendez-vous et ne lui avait pas non plus donné son adresse.
Elle rougit un peu : Elle n’avait pas osé lui avouer qu’elle avait en fait elle-même décidé de venir ici, mais elle avait prévu une excellente excuse au cas où.
La mère de Drakov demanda :
« C’était qui ? »
Elle passa sa tête par l’encadrement de la porte et lâcha :
« Hein ?! Une amie à toi ?
-Si on veut. Avoua Drakov, rouge vif. »
Kamil rougit aussi, baissant la tête. Ils passèrent dans la cuisine, Abygaël lisant son journal la vit et déclara :
« Oh bienvenue mademoiselle, vous êtes donc sa petite amie ? »
Elle passa à l’écarlate, Drakov râla :
« Papa ! »
L’intéressé se mit à rire, Drakov souffla un grand coup, désespéré. Kamil tremblait visiblement un peu. Il demanda :
« Hey, ça va pas ?
-S…Si. Bafouilla-t-elle. Juste un peu froid… »
Iflina lança, après avoir terminé de ranger la vaisselle qu’elle venait de faire :
« Viens, je vais te donner de quoi te sécher pour commencer, ça nous permettra de parler un peu, d’accord ? »
Elle avait lancé ça avec un sourire naturel et bienveillant, Kamil opina. Abygaël demanda ensuite :
« Drakov, tu veux bien sortir la poubelle pendant ce temps ?
-Sous cette pluie ?! S’étonna Drakov.
-C’est bientôt l’heure à laquelle les éboueurs passent, donc oui, il va falloir que tu y ailles. »
Drakov soupira et se résigna à la tâche. Il sortit donc ladite poubelle, sous la pluie battante et se pressa de rentrer, en courant pour ce faire.
Il se secoua dans l’entrée et ragea : Son père avait parfois des idées bien saugrenues… Il décida donc de prendre un bon bain chaud, histoire d’oublier tout ça et de se détendre.
Il monta les escaliers, pestant encore, il entra dans la salle de bain, il y avait beaucoup de vapeur et visiblement un bain chaud avait déjà été préparé. Drakov se dit que sa mère avait dû prévoir le coup, comme à son habitude en fait.
Il se déshabilla donc et entra dans le bain, il poussa un profond soupir, puis il réalisa, voyant la silhouette en face de lui, qu’il n’était pas seul dans le bain. Il vira au pourpre : Kamil était en face de lui, à moitié enfoncée dans l’eau, ne laissant dépasser que ses yeux et son nez, pourpre elle aussi. Ses jambes repliées sur sa poitrine. Drakov laissa tomber sa tête sur le rebord et lança :
« Pourquoi faut que ça m’arrive sérieux ? »
Il s’excusa ensuite :
« D… Désolé… J’ai… Euh… Pas du tout fait gaffe… »
Il riait nerveusement, elle laissa émerger sa bouche et soupira :
« … Si tu veux rester ça ne me dérange pas… »
Ils passèrent tous les deux à une teinte rouge difficilement qualifiable de normale. La porte s’ouvrit soudain, laissant voir un jeune homme d’un bon mètre quatre-vingt-cinq, les cheveux bruns en bataille, avec une mèche qui tombait sur ses épaules, et des yeux marron foncés qui fixaient la scène, un appareil photo dans les mains, ce dernier émettant le bruit typique d’une photo que l’on venait de prendre. Il se mit à rire, une autre tête apparut dans l’encadrement, celle que Drakov avait tant espérée fuir pendant toute sa semaine : Azelas, son professeur.
Ce dernier se mit aussi à rire en voyant la scène et lança :
« Quand l’hiver arrive, la défloraison se terminent. »
Il se prit à sourire. Kamil tomba littéralement dans les pommes tant elle avait honte de ce qui venait d’arriver. Elle se retrouva la tête appuyée contre le rebord, manquant de couler. Drakov la soutint vivement, la prenant par les hanches. Il lança :
« Un coup de main ? »
L’homme brun entra, posant son appareil et tint la jeune fille, Azelas lui passa une serviette. Il sortit, se sécha rapidement et se rhabilla, il prit de nouveau Kamil, l’enveloppa du mieux qu’il le put dans une serviette et la sortit du bain, pour aller la déposer dans sa chambre. Il soupira après l’effort, l’homme brun et le professeur derrière lui. Il la couvrit pour pas qu’elle n’attrape froid.
Il se tourna ensuite vers l’homme brun. Ce dernier lança :
« Heureux de te revoir Drakov.
-Silver… Heureux de te revoir également… En revanche ça je suis beaucoup moins heureux de le voir. »
Il désigna l’appareil photo d’un mouvement de tête, le dénommé Silver se disculpa :
« Voyons petit frère, c’est pas comme si tu connaissais pas ma réputation de reporter ! Au passage, j’ai pris soin de noter que tu avais très bon goût pour ce qui est de ta petite amie. »
Il passage au rouge vif et bafouilla :
« C’est… C’est pas… Rho puis merde, croit ce que tu veux. »
Silver se mit à rire : C’était le grand frère de Drakov, d’un an son aîné. Il était parti pour un long voyage d’étude dans plusieurs pays étrangers et différents écoles de journalisme. C’était visiblement terminé puisqu’il était de retour. Il ressemblait vraiment à Drakov, en plus mature et plus vieux mais c’était quasiment la même personne. Pourtant il était du genre à ne pas avoir de problèmes, lui.
Il commenta ensuite :
« Et donc vous prenez des bains ensemble en toute amitié ? Et bah, faudra que tu m’explique ton truc.
-C’est… Commença Drakov, bafouillant. C’est pas ce que tu crois ! Le vieux m’as fait sortir les poubelles sous la pluie et j’ai voulu prendre un bain en rentrant pour me détendre mais elle était dedans et c’était visiblement foutue sous l’eau quand elle m’as vu entrer. C’est juste un énorme quiproquo ! »
Silver se mit à rire de plus belle, tout comme Azelas. Il lança ensuite :
« Soit, je veux bien te croire. »
Il avait souri pour dire cela, Drakov demanda :
« Et tu as déjà terminé ton tour d’écoles de journalisme ?
-Ouais. Avoua-t-il. Donc dès demain, je reprends un cursus normal dans ton lycée. »
Drakov se figea : Avec son frère au lycée, les problèmes allaient sans doute empirer, en effet, Silver avait la fâcheuse tendance à tout refaire tomber sur son petit frère.
L’intéressé se mit à rire :
« Quoi ? Ça te dérange ?
-Non… Mais je le sens mal, c’est tout. Avoua Drakov en faisant la moue. »
Silver se mit à rire de nouveau : C’était tout à fait lui, on pouvait lui avouer la chose la plus grave au monde, il trouverait le moyen d’en rire.
Drakov se tourna vers Azelas et demanda :
« Au passage, qu’est-ce que vous êtes venu faire chez moi ?
-Oh ! Répliqua simplement le professeur. J’étais venu t’apporter des nouvelles de mon frère.
-Léon ?! Demanda Drakov. Il va bien ?
-Il est à l’hôpital, avec jambe droite et bras gauche cassés. Expliqua Azelas. Ses jours ne sont pas en danger, il a juste besoin d’un peu de repos. »
Drakov soupira un grand coup : En fait, malgré les mauvais côtés de ce dernier, il ne pouvait qu’espérer un prompt rétablissement et un retour rapide de son professeur, son frère étant un tyran sadique et sans aucun scrupule.
Azelas lui lança, en quittant sa chambre :
« Bien, j’ai fait ce que j’avais à faire… Et vu ce que j’avais à voir… A demain. »
Il ponctua sa phrase d’un geste de la main. Drakov passa au rouge, Silver se mit à rire, encore.
Il sortit de la chambre et lança :
« Bien petit frère, je te laisse prendre soin de ton « amie ». »
Il sortit en souriant. Drakov soupira un grand coup, il s’assit à côté de son lit et attendit que la jeune femme émerge.
Elle reprit connaissance quelques minutes plus tard. Elle chercha nerveusement où elle était, ne se rappelant pas de grand-chose. Soudain tout lui revint et elle passa à l’écarlate. Elle se rendit compte qu’elle était sous une couverture, encore enveloppée dans une serviette.
Elle se prit à rougir, puis elle vit ses vêtements, pliés sur une chaise à côté du lit. Elle s’assit sur le lit, toujours recouverte. Drakov entra à ce moment-là. Il passa au rouge en la voyant, elle fit de même. Il déclara :
« Enfin réveillée ?
-Je… Comment j’ai atterri ici ? Demanda-t-elle. Je me rappelle du bain puis…
-T’es tombée dans les pommes. Expliqua Drakov. J’avais pas envie que tu te noies donc je t’ai portée jusqu’ici. »
Elle passa au rouge, il reprit vivement, voyant ce qui l’avait gênée :
« Je t’ai mis la serviette d’abord, j’ai rien vu et rien touché promis ! »
Il avait parlé vite, passant à l’écarlate lui aussi. Elle se prit à sourire et demanda :
« J’ai été inconsciente depuis longtemps ?
-Mhhhh… Commença Drakov. Une bonne heure et demie.
-Tant que ça ?! S’exclama-t-elle.
-Ouais… Avoua Drakov en souriant. »
Elle lui rendit son sourire. Il lança :
« Bon, je vais te laisser te changer, ma mère insiste pour que tu restes à la maison pour le dîner.
-Mais… Je vais pas m’incruster quand même ! Lança Kamil, gênée et contente à la fois.
-Essaye d’en discuter avec elle, tu vas comprendre à quel point elle peut être bornée… Soupira Drakov. Bon, je te laisse hein. »
Il sortit de la chambre, posant tout d’abord un plateau sur lequel étaient un verre d’eau et quelques biscuits, en précisant :
« J’avais pensé que tu pourrais avoir faim ou soif en revenant à toi… »
Elle rougit un peu une fois qu’il lui dit ça et quand il fut sorti, elle s’habilla. Elle mangea quelques biscuits et but le verre d’eau : Oui, elle avait un peu faim et soif pour le coup. Elle demanda :
« Drakov ? »
Il entra, puis demanda :
« Oui ? »
Elle était de dos, sa jupe remise mais pas son chemisier. Elle lui demanda :
« Tu pourrais me le… Enfin… »
Elle lui montra son soutien-gorge d’une de ses mains pendant que l’autre le retenait, il rougit un peu, elle était totalement pourpre. Il s’avança et s’exécuta, notant la marque qui scintillait légèrement dans son dos, représentant deux petites ailes croisées. Après plusieurs essais infructueux, il parvint enfin à agrafer ledit soutien-gorge. Elle prit son chemisier et l’enfila rapidement. Elle se tourna ensuite vers lui et lança, encore rouge :
« M… Merci… »
Il lui sourit nerveusement, riant un peu et lança :
« D… De rien… »
Ils restèrent un moment à se regarder, Kamil changea de sujet :
« Ah ! Ta mère est très gentille, elle a l’air de m’apprécier.
-C’est le cas. Avoua Drakov, content de pouvoir changer de sujet lui aussi. Elle me l’a dit quand je suis descendu chercher le verre et les gâteaux. »
Kamil sourit. Il demanda ensuite :
« Au fait… Cette marque dans ton dos, qu’est-ce que c’est ?
-Ah ! Répliqua-t-elle en baissant les yeux. C’est la marque qui confirme que je suis une Incarnatrice. »
Il opina, elle termina :
« Bon ! Descendons ! On va pas leur laisser croire qu’il se passe des choses qui ne se passent pas !
-Ouais ! Répliqua Drakov, soudainement très motivé. »
Ils descendirent ensemble, ils se rendirent dans la cuisine, Drakov déclara à sa mère, qui avait commencé à préparer le dîner :
« Maman, Kamil s’est réveillée.
-Oh très bien. Répliqua-t-elle avec un sourire. Tu te sens mieux ?
-O… Oui. Bafouilla Kamil. Vous avez besoin d’un coup de main ?
-Oh, avec plaisir. Répliqua Iflina avec un large sourire. »
Kamil s’avança et l’aida à préparer ledit dîner pendant que Drakov mit la table.
En une petite heure à peine, tout fut prêt, ainsi, ils purent partager ensemble ce repas. Drakov et Kamil ensemble d’un côté, Silver et Iflina de l’autre et Abygaël en bout de table, en bon chef de famille.
Après un bon appétit général, le repas fut lancé, Abygaël plaisanta :
« Donc, c’est bien elle ta petite amie, j’avais raison. »
Drakov avala de travers et vira à l’écarlate, Kamil faillit cracher l’eau qu’elle buvait et eut la même réaction.
Le chef de famille se prit à rire, tout comme Iflina, qui souriait et Silver qui n’en pouvait plus et en tomba de sa chaise.
Drakov bégaya :
« Je… Je…
-Ne t’en fais pas, je plaisantais. Répliqua son père avec un grand sourire. »
Drakov soupira un grand coup, Kamil aussi.
Le repas se termina dans la bonne humeur générale. A la fin de ce dernier Kamil regarda l’heure et lança :
« Déjà ?! Faut que je rentre moi !
-Je te raccompagne. Répliqua Drakov. »
Elle le fixa et opina. Iflina leur laissa un parapluie et ils purent partir, elle marchant sous ledit parapluie qui tenait Drakov, accrochée à son bras. Ils marchèrent en silence, visiblement elle voulait profiter de l’instant. Il lui dit :
« Au fait, Azelas est passé nous donner des nouvelles, visiblement Léon est à l’hôpital, jambe cassée et un bras dans le même état.
-Oh ! Répliqua-t-elle. Faudrait qu’on aille le voir, tu crois pas ?
-Demain. Répondit-il.
-Oui, ce serait mieux en effet. Ajouta-t-elle. »
Elle ne lâcha plus un mot jusqu’à la fin du trajet. Une fois arrivés chez Kamil, il lança, voyant la maison sans lumière :
« C’est désert… Tes parents ne sont pas là ?
-Je… Je vis seule la plupart du temps. Avoua Kamil.
-Ah ! Désolé. Répondit Drakov.
-C’est pas grave, en t’en fais pas. Avoua-t-elle en souriant. Ils sont archéologues, ils sont donc souvent occupés par leurs recherches et je n’ai que rarement l’occasion de les voir.
-Donc tu passes tous tes week-ends seule ? Demanda Drakov.
-La majorité, oui. Avoua Kamil, en baissant un peu les yeux. »
Il lui mit la main sur l’épaule et lança :
« Ecoute, si tu veux passer à la maison quand tu t’ennuies ne te gêne surtout pas, d’accord ? »
Elle rougit vivement, puis lui lança :
« Drakov ?
-Mhhhh ? Demanda le jeune homme. »
Elle s’avança et l’embrassa. Il écarquilla les yeux, surpris, puis la laissa faire, la prenant par la taille. Elle fit durer le baiser, ils se séparèrent au bout de quelques secondes qui semblèrent durer bien plus longtemps. Elle termina :
« Merci de t’être occupé de moi. »
Elle était écarlate, lui aussi. Il toussota et bafouilla :
« Bah… C’est… C’est normal voyons ! »
Elle se prit à rire, lui aussi. Elle lui lança :
« Donc à demain.
-Oui, à demain. Termina-t-il. »
Elle referma la porte et il s’en alla, marchant à l’abri de son parapluie jusqu’à sa maison. Il était un peu euphorique, encore sous l’effet du baiser échangé avec Kamil. Il rentra chez lui et, après avoir un bain chaud, seul cette fois-ci, il se décida à aller dormir.
Il émergea quand son réveil sonna le lendemain et il partit à l’heure en cours, suivi par son frère. Kamil n’était pas au croisement, ni Telluna, toutes deux devaient être de corvée sans doute.
Silver demanda, en chemin :
« Donc, toi ça va bien côté cœur on dirait ?
-Comme si de ton côté ça n’allait pas. Avoua Drakov en rougissant un peu.
-Effectivement, j’ai pas à me plaindre. Avoua Silver. »
Il portait assez bien l’uniforme, mais il le gardait ouvert, ce qui lui donnait un petit côté je-m’en-foutiste. Ils marchèrent tranquillement jusqu’au portail du lycée, où ils furent tous deux accueillis par Zolek. Cette dernière fixa Silver, de son regard d’acier, ne reconnaissant pas cette personne-là. Drakov expliqua :
« Mon frère, Silver. Il vient de s’inscrire.
-Ah ! D’accord. Répliqua la présidente avec un sourire. »
Elle inspecta l’uniforme de Drakov et le laissa passer, puis elle fixa Silver, lui faisant clairement comprendre que son uniforme ouvert n’était pas trop dans les règles en vigueur, le jeune homme le comprit et lui répondit :
« Ecoute, tu peux me faire le fermer là, mais sache qu’il sera ouvert dans trois mètres.
-Pff… Soupira Zolek. Bon, vas-y alors. »
Il entra, rejoignit son frère puis lui demanda la direction de sa classe, que Drakov lui indiqua : Ils étaient dans le même bâtiment, Silver étant juste un étage au-dessus, comme tout troisième année.
Drakov regagna sa classe et y trouva Telluna et Kamil, déjà installées. Il entra et s’assit à sa place, les deux lui lancèrent en même temps :
« Bonjour !
-Ah… Ah… Bonjours vous deux. Répliqua-t-il en souriant pendant qu’elles échangeaient des regards noirs. »
Ce matin-là, il ne fut la cible que de quelques regards haineux et non de tous, visiblement aucun scandale n’avait éclaté, ou du moins pas encore.
Il se prit à aimer ce calme plat et s’allongea presque sur la table. Leur professeur entra quelques minutes plus tard, faisant son entrée habituelle, qui laissa une impression de déjà vue profonde.
Avant qu’il ne commence la leçon, il demanda à Drakov de venir un moment avec lui dans le couloir, il lui lança :
« Donc, remis de ce week-end ? »
Drakov passa au rouge vif, Azelas se prit à rire. Il lança :
« Bref, plus important, j’ai créé un club, tu pourrais en devenir membre.
-En quel honneur ? Demanda Drakov.
-Disons que Tilina et Kamil sont déjà membres du club et en ont lancé l’idée. Je pense qu’elles seraient TELLEMENT tristes si tu décidais de ne pas les y rejoindre. Expliqua le professeur en souriant. »
Drakov avala difficilement sa salive : En gros, il n’avait pas réellement le choix, soit c’était ça, soit il allait encore avoir droit à un scandale selon lequel il aurait brisé le cœur de deux jeunes innocentes. Il soupira, s’imaginant déjà en train de courir dans les couloirs pour échapper à ses poursuivants et abdiqua :
« Bon, c’est d’accord… C’est quoi comme club ? »
Kamil, qui était passée discrètement derrière eux lança, pour justifier :
« Le club d’art du sixième sens, enfin c’est une façade ça, c’est surtout un club ayant pour but de montrer les mensonges du club de journalisme en rétablissant la vérité. La dernière fois tu as pu t’en sortir grâce à Zolek, mais ce n’est pas dit qu’on ait toujours cette chance.
-Donc on a décidé de mettre ce club en place, bonne idée, hein ? Demanda Tilina, qui était arrivée à l’instant.
-Oui… Pas faux. Avoua Drakov en souriant quand il repensa à la scène dans le bureau de la présidente. »
Azelas se prit à sourire et lança :
« Bien, vu que c’est réglé, retournez en classe, on a une leçon à commencer il me semble. »
Tous trois opinèrent, Tilina rentra dans sa classe. Les cours débutèrent ainsi.
Dans son bureau, Zolek allait partir à son tour dans la salle de cours, quand quelqu’un entra : Silver. Il s’avança vers le bureau et déclara :
« Bien, visiblement toi et moi on va être dans la même classe.
-Et ? Demanda Zolek, le fixant avec ses yeux perçants. Ceci n’explique pas pourquoi tu es entré comme ça dans mon bureau. »
Il déposa le cliché qu’il avait pris la veille, de Drakov et Kamil, ensemble dans le bain. Elle écarquilla les yeux, ressentant une vive douleur dans sa poitrine. Une larme perla à son œil mais elle la retint. Elle posa sa main sur le bureau, déclenchant le micro sans réellement s’en rendre compte :
« Drakov… Quel coquin… Toutefois merci, j’apprécie le geste. »
Elle retira sa main du bureau, éteignant par là-même le micro. Dans la classe du jeune homme et suite à l’annonce, tous les regards se braquèrent sur lui. Il soupira, songeant :
« Et allez, c’est reparti… »
Silver sortit du bureau, Zolek lui demanda :
« Tu vas sécher ?
-Considère ça comme mon dû. Répliqua Silver. Je t’ai mise au courant pour ça, tu devrais t’en estimer heureuse.
-Oui… Vas-y, je ne tenterai rien. Avoua la jeune femme en soupirant. »
Elle jeta la photo dans la poubelle et resta un moment seule, laissant couler quelques larmes, elle pesta :
« J’ai été stupide… Je vais pas laisser tomber comme ça ! »
Elle serra les poings et partit en classe, plus déterminée que jamais.
Pendant ce temps, aux portes du lycée, Silver s’adossa à l’un des piliers soutenant le portail. Une jeune femme se tenait là, grande, un bon mètre quatre-vingt, brune aux longs cheveux bruns et lisses qui tombaient dans son dos. Ses yeux rouge sang fixaient le bâtiment. Elle portait une longue robe noire ainsi qu’un haut assorti.
Silver la fixa et lança :
« Tu es resplendissante aujourd’hui, Lilith.
-Merci. Avoua-t-elle en lui souriant. »
Il s’avança, elle l’embrassa, puis quand ils se séparèrent, elle déclara :
« Nous n’avons plus aucune foi, ni aucune loi, il est temps d’en finir, non ?
-Le boss a parlé ? Demanda Silver.
-Ouais. Avoua-t-elle. Ozan s’est lassé. Ton frère n’est rien, mais Excalibur est une énorme gêne.
-Donc il l’a finalement lancée ? Demanda-t-il.
-Oui. L’opération « Silence d’Argent » est mise en marche. Opina Lilith. »
Silver soupira, elle lui sourit et lança :
« Hé, ne fais pas cette tête, tu n’as juste qu’à tuer la Ferveron, ton frère n’a pas à mourir.
-Têtu comme il est… Ce serait étonnant qu’il me laisse faire. Avoua Silver.
-Mhhhh… Soit, nous verrons bien. Avoua-t-elle. »
Ils entrèrent tous les deux, marchant vers les bâtiments de cours.
Fort possible qu'elle lui colle une bonne trempe ouais ^^'
Voilà la suite, bonne lecture !
Chapitre VII : Fraternité
A la pause déjeuner, que Drakov préféra partager avec Kamil, pour assurer sa propre sécurité car le nombre croissant de regards noirs qu’il subissait montait crescendo avec les secondes qui passaient.
Silver entra à ce moment-là, il fila droit vers son petit frère et lui glissa :
« Ramène-toi sur le toit, j’ai quelques photos de ce week-end à te filer. »
Drakov écarquilla les yeux et vira au rouge, il lança :
« Donc j’ai pas rêvé, t’en a bien pris ?
-Hé, hé, hé ! Si j’en avais pas pris quel journaliste je ferai ? Railla-t-il. »
Drakov soupira un grand coup et déclara :
« Bon, je te suis. »
Il se tourna vers Kamil et lui lança :
« Je reviens. »
Elle opina. Ils partirent, croisant Azelas, Melith et Telluna qui parlaient dans la zone centrale, faisant la jonction entre la librairie et les salles de cours. Ils les saluèrent rapidement et montèrent. Drakov lui lança, pendant qu’ils montaient :
« Sérieux frangin, t’étais obligé de faire ça ?
-Tu comprendras mes raisons une fois là-haut, d’accord ? Répliqua-t-il.
-Ouais… Mais j’espère qu’elles sont excellentes. Maugréa Drakov. »
Ils s’engagèrent dans le troisième étage et poursuivirent leur ascension.
Azelas, qui ne les avait pas lâchés du regard lança :
« Je compte sur vous, ne le laissez pas tomber, ok ?
-Bien reçu. Avoua Telluna.
-Je ferai de mon mieux. Répliqua Melith. »
Il sourit, visiblement satisfait.
Drakov passa la porte qui menait sur le toit, Silver lui avait dit de passer devant. Il entra sur le toit du bâtiment, ne voyant absolument rien. Il lança :
« Hey frangin, tu te serais pas un peu foutu de moi ?
-Désolé, ne m’en veux pas. Répliqua Silver dans son dos, avec un ton triste. »
Drakov se retourna, son frère ferma la porte. Une jeune femme était assise sur le petit bâtiment duquel émergeait la porte. Elle balançait ses jambes, fixant la scène avec un large sourire, portant une longue robe noire et un haut assorti.
Silver s’avança vers Drakov, ses yeux ayant viré au rouge sang. Il se mit en garde. Drakov recula d’un pas. La jeune femme demanda :
« Silver, tu veux ton Artéfact ?
-Pas la peine, c’est moi qui lui ai appris à se battre, je n’ai rien à craindre de lui Lilith. Répliqua Silver, sans bouger d’un millimètre. »
C’était vrai, c’était Silver qui avait appris à Drakov à se battre, ce que le jeune homme avait assez mal mis en pratique jusque-là. Silver expliqua :
« Drakov, fais juste venir Kamil, c’est ton Incarnatrice, je le sais, j’ai reconnu la marque dans son dos.
-Pour que tu la tues ?! S’exclama Drakov. Pas moyen ! »
Il soupira, puis lança :
« Ce que tu ne sembles pas piger c’est que j’ai un énorme avantage sur toi, Lilith est mon Incarnatrice, au cas où tu n’aurais pas compris, je peux encore appeler mon Artéfact, pas toi.
-Même sans Excalibur, je ne te laisserai pas faire de mal à Kamil, que tu sois mon frère ou non ! S’exclama Drakov, sans sourciller. »
Silver soupira et se mit en garde, son frère fit de même, ses yeux avaient déjà pris leur teinte bleue ciel.
Il s’élança droit vers son frère, bien plus rapide que Drakov ne put le croire. Il lui colla un coup de poing ascendant dans l’estomac, coup qui le plia en deux. Drakov toussa une gerbe de bave sous l’impact, qui lui coupa la respiration en plus de le faire décoller du sol pendant un instant. Il tomba à genoux. Silver railla :
« C’est bon, tu es calmé ? Tu t’es décidé à la faire venir ? »
Il murmura quelque chose d’inaudible en guise de réponse. Silver demanda :
« Hein ?
-Va te faire ! »
Il se releva d’un bond, lui collant un uppercut qui le fit décoller du sol et le fit tomber un peu plus loin. Silver se releva en roulant. Il lança :
« J’oubliais qu’une fois Spectateur on devient plus fort. »
Il se remit en garde, avec un regard bien plus dur désormais. Il s’élança, Drakov tenta de l’esquiver d’un pas de côté, mais Silver enchaîna rapidement, après que son poing soit passé à quelques centimètres du visage de son frère, il lui colle un coup de pied dans les hanches, venu par l’arrière. Drakov grimaça de douleur à l’impact, Silver le fit voler sur un bon mètre avant qu’il ne tombe au sol et se relève, péniblement.
Silver soupira de nouveau, Drakov lança :
« Et d’ailleurs, pourquoi tu veux tuer Kamil ?
-Mes ordres viennent de plus haut, si j’avais pu te laisser en paix, crois-moi, je l’aurai fait depuis un moment. Répliqua Silver, toujours en garde. Maintenant, petit frère, tu vas gentiment nous aider à la tuer, elle est dangereuse, pour toi comme pour nous. »
Drakov secoua la tête : Non ! Kamil n’était pas dangereuse ! Elle était une personne adorable au contraire ! Elle s’était même excusée tellement de fois de l’avoir impliqué dans ce conflit qu’il en avait perdu le compte.
Il s’exclama, vivement, visiblement énervé :
« Silver ! Tu parles comme si tu la connaissais ! Sais-tu au moins à quel point elle est quelqu’un d’adorable ?! Sais-tu à quel point elle regrette de m’avoir impliqué dans cette histoire ?!
-Sais-tu au moins qui elle est ? Demanda Silver. Je veux dire, qui elle est vraiment ? »
Il resta un moment sans réponse : Qui d’autre pouvait-elle être ? Elle avait toujours été fidèle à elle-même…
Silver soupira :
« Alors elle ne t’as pas dit ? Bah ! C’est sans importance… »
Il se remit en garde et déclara :
« Je te frapperai jusqu’à t’en tuer si nécessaire Drakov, abdique, c’est tout ce que je demande. »
Drakov se remit en garde, essuyant d’un revers de bras la bave qui avait coulée de sa bouche :
« Alors ramène-toi et tue-moi, mais je ne me laisserai pas faire. »
Il s’élança, toujours aussi vif, Drakov esquiva le premier coup, un coup de poing venant par la droite, il bloqua le second, qui venait par la gauche mais la balayette le pris par surprise, il se retrouva au sol. Il roula de côté, esquivant le coup de talon qui visait à lui écraser le crâne au sol.
Le jeune homme se redressa rapidement et fila droit vers son frère, qui le reçut d’un coup de pied retourné en pleine face, qui l’envoya rouler sur un bon mètre avant de se relever, saignant de la lèvre inférieure.
Il l’essuya d’un nouveau revers de bras, prêt à repartir au combat. Silver soupira :
« S’il faut employer les grands moyens pour te convaincre… Lilith, fais le apparaître.
-Ok ! S’exclama la jeune femme encore assise sur le toit, souriante. »
Elle se concentra un instant, son Artéfact apparut : Un katana, long, majestueux, rangé dans son fourreau rouge sang couvert de dorures. Silver s’attacha ledit fourreau à la ceinture et tira la lame. Sa poignée dorée luisait, faisant ressortir sa lame aux éclats presque turquoise, des vagues étaient clairement discernables dans la lame.
Silver prit une posture de bushidô, il fixait Drakov avec une grande concentration. Ce dernier ne dut sa survie qu’à un réflexe. En effet, Silver était plus rapide que lui, et avec l’allonge dont il disposait avec sa lame désormais, s’approcher au corps à corps n’était pas au programme à moins d’avoir un coup à placer de manière certaine, sans aucun danger.
Ainsi donc, il plongea de côté, esquivant de justesse le coup du katana. Du moins c’est ce qu’il crut, car le coup lui laissa une entaille qui, bien que légère, n’en était pas moins douloureuse.
Il se tint le bras, Silver se retourna et reprit la même garde, Drakov grimaça : S’il se montrait aussi rapide que lors du précédent assaut, ce n’était pas dit qu’il tienne longtemps.
La porte s’ouvrit à ce moment, laissant passer Alina et Chaos, qui semblaient être montés pour prendre leur déjeuner sur le toit, tranquilles… Comme à leur habitude à vrai dire.
Ils virent la situation, Chaos lança, en voyant Silver et son sabre :
« M…Masamune ?! Donc tu es son Spectateur ?
-Heureuse de vous revoir tous les deux. Lança Lilith, depuis le toit. »
Ils passèrent la porte, qui se ferma, et la fixèrent, ils baissèrent les yeux, Alina déclara :
« Désolée, j’ai été un peu plus longue que prévu…
-Ne t’en fais pas, c’est Ozan qui a ordonné mon déplacement. Répliqua Lilith avec un franc sourire. »
Alina et Chaos semblèrent se détendre tout d’un coup, Chaos demanda :
« Et donc, ce type est ton Spectateur ?
-Oui. Avoua Lilith. Laissez-moi vous présenter Silver Eccnelias, mon Spectateur.
-Eccnelias ?! S’étonnèrent Alina et Chaos.
-Oui, je suis le frère de Drakov si c’est ce que vous vous demandez. Répliqua Silver. Maintenant si vous comptez me mettre des bâtons dans les roues, tirez-vous.
-Tsss… Siffla Chaos. Comme si j’allais te laisser le défoncer tout seul, j’ai aussi un compte à régler avec ton frangin. »
Il se tourna vers Alina, qui opina et fit apparaitre Muramasa dans ses mains.
Le jeune homme fit virevolter les deux sabres, la jeune femme blonde demanda à Lilith :
« Ozan doit avoir un sacré souci pour que tu sois mobilisée, non ?
-Excalibur principalement. Avoua-t-elle. Drakov n’est pas un Spectateur très puissant, mais s’il est affecté par l’effet secondaire de cette arme, ça risque de devenir très vite problématique.
-L’effet secondaire d’Excalibur ? Demanda Alina, qui ne voyait pas de quoi elle parlait. »
Lilith soupira et appuya sur sa tête, qui faisait « non », avec sa main. Elle expliqua :
« Excalibur peut octroyer des dons uniques à son porteur, des dons qui peuvent le rendre capable de tuer un Auteur.
-A ce point-là ?! S’exclama Alina.
-Oui. Répliqua Lilith. C’est pour ça qu’il vaut mieux s’assurer que celle qui l’invoque soit vite tuée. »
Alina opina, si cette arme pouvait donner de telles capacités, elle devait être détruite au plus vite, pour le bien de leur maître.
Chaos s’élança, Drakov esquiva en plongeant de côté, il dut toutefois rouler de nouveau, esquivant de justesse Masamune, qui manqua de lui couper un bras.
Il se redressa d’un bond et fut pris d’une sueur froide : Chaos était juste devant lui, prêt à abattre ses deux sabres. Sous le coup de l’adrénaline, tout se passa au ralenti, mais il entrevu clairement chaque seconde : les deux sabres levés, qui tombaient lentement, son poing qui se tendit par réflexe, après qu’il ait pris de l’élan, l’impact, Chaos qui recula, les sabres qui lui ouvrirent seulement une légère entaille sur le bras, qui croisa l’autre. Tout reprit à peu près son cours normal, petit à petit, tout ça avait duré à peine quelques instants, mais pour Drakov, c’était presque comme une bonne poignée de minutes qui venaient de s’écouler. Il soupira un grand coup, puis se surprit à voir qu’il avait réussi à faire reculer Chaos.
Il eut un moment de fierté, de brève durée car son frère le ramena brutalement à la réalité, lui collant un nouveau coup dans l’estomac, mais en utilisant la garde de son sabre cette fois. Drakov décolla du sol, toussant une gerbe de bave mêlée d’un peu de sang. Silver le ramena au sol d’un brutal coup de Masamune dans le dos.
Drakov s’écrasa lourdement au sol, son frère fit quelques pas vers Chaos et l’aida à se relever, Lilith demanda :
« Mon cœur, que tu ne veuilles pas le tuer c’est une chose, mais que tu frappes dans le dos au lieu de la nuque, qui plus est avec le plat de la lame… C’est presque insultant pour lui. »
Elle se prit à rire, un rire doux et léger, mais terriblement hautain et méprisant. Drakov se releva tant bien que mal, titubant un peu : Si le combat continuait sur cette voie, il n’allait pas s’en tirer, déjà que Silver était très fort, s’il avait Chaos en soutien, c’était foutu pour lui !
Il se remit tant bien que mal en garde. Silver soupira un grand coup et s’approcha de lui, rengainant son arme. Il lança, se mettant à quelques dizaines de centimètres seulement de Drakov :
« Honnêtement, tu sais toujours pas quand t’arrêter petit frère, hein ?
-Va chier… Répliqua Drakov, sans le lâcher des yeux. »
Silver soupira, il l’attrapa par le col de son uniforme et le souleva du sol, il lui lança, visiblement assez énervé :
« Bordel mais arrête de jouer au con Drakov ! Je vais vraiment devoir te tuer si tu ne veux pas coopérer ! Et crois-moi c’est bien la dernière des choses dont j’ai envie ! »
Drakov fixa ailleurs, fuyant le regard de son frère, qui l’envoya rouler au sol en le projetant avec force.
Il se redressa péniblement, encaissa un coup de Chaos qui le ramena au sol. Le coup en question était un coup de pied dans les côtes, ce qui le fit tomber de côté, toussant pour chercher sa respiration.
Chaos lança :
« Sans son Incarnatrice, un Spectateur ne sait rien faire, tu devrais pourtant le savoir. Alors pourquoi tu persiste à lutter ? »
La porte s’ouvrit laissant passer Telluna et Melith, qui écarquillèrent les yeux en voyant la scène. Chaos recula de plusieurs pas, soupirant. Elles s’approchèrent en courant, lançant de concert :
« Drakov ! »
Telluna se mit à sa gauche, Melith à sa droite. Il se releva péniblement, elles l’y aidèrent. Telluna lança :
« Melith… Je crois qu’il est temps qu’on fasse notre apparition, non ?
-Ouais. Avoua-t-elle. Je ne leur pardonnerai pas de l’avoir mis dans un si mauvais état. »
Son regard était brûlant de rage, Telluna était dans un état similaire. Lilith se mit à rire, elle déclara :
« Honnêtement, vous êtes stupides, d’ici demain vous aurez tout oublié de ce que vous venez de voir, vous interposer dans ce conflit est inutile.
-Ferme-là. Répliqua sèchement Telluna. »
Elle lui avait lancé un regard noir, assez fort pour faire passer les regards de Zolek pour ceux d’un petit chiot. Lilith se prit à presque avoir peur de la jeune femme.
Drakov sentit une étrange sensation l’envahir. Une douce chaleur dans son bras gauche, et une sensation de force immense dans le bras droit. Il rouvrit un peu mieux les yeux, revenant définitivement à lui : De petites flammes virevoltaient autour de sa main droite et des alvéoles imbriquées et bleue ciel brillaient au-dessus de sa main droite.
Il vit que chacune d’elle tenait la main en question. Telluna lança :
« Ecoute, tu me fais confiance, non ?
-Je… Euh… Oui. Répondit Drakov.
-Alors laisse nous faire. Ajouta Melith, en rougissant. »
Il ne comprit pas pourquoi, mais toutes les deux semblaient gênées, Melith lança :
« T… Telluna, t’as dit que tu commençais…
-C’est… C’est pas si facile ! S’exclama-t-elle, écarlate. »
Elle prit une grande inspiration et l’embrassa, faisant durer au maximum le moment. Quand elle eut terminé, elle passa au pourpre, Drakov aussi, il n’avait pas su comment réagir. Melith lui fit tourner la tête et l’embrassa à son tour, faisant durer elle aussi le baiser. Quand ce fut terminé, ils se séparèrent, tous deux rouges comme des pivoines. Chaos railla :
« Elles sont devenues folles ou quoi ?
-Idiot… Marmonna Lilith. L’effet secondaire d’Excalibur, le voilà : Si un Spectateur manie Excalibur, il pourra lier plusieurs contrats avec plusieurs Incarnatrices.
-Ne me dis pas que… Commença Silver.
-Il semble que ces deux-là en soient, oui. Avoua Lilith. Des Ferveron, qui plus est. »
Drakov se tourna vers Telluna et Melith :
« Donc vous êtes aussi des Incarnatrices ?
-En fait… Avoua Telluna. J’ai voulu t’en parler mais l’occasion ne s’est pas présentée. Je le suis depuis quelques années, quand j’ai vu une de mes amies du collège se battre contre une autre Incarnatrice avec leurs Spectateurs respectifs…
-Et moi… Avoua Melith. Depuis quelques années également, selon un scénario similaire. J’aurai voulu t’en parler avant mais… »
Elles s’interrompirent et rougirent toutes deux, c’était clair que parler avec Drakov les gênait autant l’une que l’autre. Le jeune homme, encore écarlate suite aux deux baisers, se prit à sourire, il lança :
« Bien, donc je suis capable de porter plus d’un Artéfact à la fois… Voilà qui devrait refaire balancer les choses en ma faveur. »
Il se mit en garde, Lilith lança :
« Faites attention, ces deux-là semblent porter des Artéfacts de type magiques. D’autant plus qu’il a établi un Contrat avec chacune d’elles, ça veut dire qu’il peut maximiser leur puissance. »
Silver râla, puis se mit en garde, Chaos fit de même, faisant un rapide moulinet de ses deux sabres.
Silver s’élança en premier, Drakov tendit son bras droit, par pur réflexe, les alvéoles s’agrandirent, de façon à former une demie sphère le protégeant du coup qui aurait dut le tailler en deux. Silver tiqua et recula un peu, Lilith expliqua :
« Aegis, un très bon sort défensif, vous ne pourrez pas passer au travers sans un autre sortilège, c’est peine perdue. »
Chaos tenta de contourner le bouclier, ce qui aurait pu être une bonne idée, si Drakov n’avait pas tendu sa main gauche, qui laissa s’échapper un serpent enflammé qui brûla le sol jusqu’au jeune homme aux épées, qui l’esquiva d’une vive roulade de côté.
Lilith ragea :
« Salamandra, un excellent sort offensif, il suffit qu’une seule étincelle vous touche et vous risquez de prendre feu subitement. »
Le serpent de flammes disparut, laissant des flammèches tourbillonner autour du poing gauche de Drakov, les alvéoles redevinrent plus petites, recouvrant juste sa main.
Le jeune homme se mit en garde, il lança :
« Allez, ramenez-vous. »
Silver soupira et lança :
« Ne présume pas trop de ta force frangin, un seul coup mal bloqué et tu perdras ton bras protecteur. »
Il se mit en garde, Chaos s’élança en premier. Drakov le bloqua avec Aegis. Il pivota ensuite sur lui-même pour envoyer le serpent enflammé droit vers Silver, qui esquiva d’un bond de côté. Drakov râla, non, ce serpent n’était pas pratique à contrôler. Silver prit un bon appui au sol et chargea. Son frère repoussa Chaos en le poussant avec Aegis. Il se tourna ensuite pour parer le coup de Masamune, in extremis.
Chaos le faucha, d’un coup de pied glissé au sol. Drakov tombe sur son derrière, laissant à Silver l’opportunité de frapper. Il en profita, abattant sa lame. Son frère para de justesse, utilisant Aegis. Telluna et Melith fixaient le combat, impuissantes, tout comme Lilith et Alina, qui rageaient de leur côté.
Drakov repoussa Silver, qui recula de plusieurs pas. Chaos roula à ses côtés et se releva, prêt à en découdre. Drakov soupira un grand coup et se mit en garde. Chaos ragea :
« Il est plutôt costaud…
-En même temps il a deux Artéfacts, tu t’attendais à quoi ? Répliqua Silver.
-Dans ce cas… Commença le jeune homme. Réglons le problème à sa source ! »
Il fonça droit vers Telluna, Drakov voulut l’en empêcher, mais Silver le força à bloquer un coup de Masamune, il lança :
« Voilà, si tu t’étais rendu plus tôt, elles ne seraient pas obligées de mourir par ta faute ! »
Drakov réalisa soudain : Oui, s’il avait capitulé elles n’auraient pas été ciblées… Mais ce qu’il vit le fit directement changer d’avis.
Telluna recula d’un pas, mais la rambarde l’empêcha de reculer plus. Chaos arma son coup d’épée, Melith voulut intervenir. Un coup de feu retentit, lointain, l’épée dans la main droite de Chaos vola.
Tous furent surpris, un nouveau coup de feu retentit, toujours aussi lointain, la balle fut déviée par le jeune homme qui utilisa la largeur de son sabre comme bouclier. Il ramassa sa seconde épée et se planta devant Alina et Lilith.
La première demanda :
« Chaos… Ta main…
-Je vais m’en tirer, ne t’en fais pas ! S’exclama-t-il, inquiet. »
En effet, la première balle n’avait pas perforé la main du jeune homme mais l’avait salement esquintée, la peau ayant sauté sur une large trainée, qui saignait abondamment.
Sur le toit d’en face, distant de plusieurs centaines de mètres, le tireur décolla son œil de la lunette. Azelas soupira un grand coup.
Une jeune femme, blonde aux cheveux mi-longs, tombant en pointes jusqu’à ses omoplates s’avança, ses yeux bleu ciel fixant la scène. Azelas râla, faisant craquer ses poings :
« Tu as déjà eu mon frangin, tu comptes vraiment tuer toux ceux qui auraient un rôle dans cette histoire, Némuria ? »
Elle se tourna vers lui : Elle portait un uniforme étrange. On aurait dit celui d’un lycée, mais il était autrement plus coloré que celui du lycée d’Asfallon : C’était une jupe marron qui tombait jusqu’au-dessus des genoux, en plus de cela, elle portait un chemisier rouge sang, avec un blason gravé dessus.
Elle lança, avec une voix enjouée :
« Ne me dis pas que tu tenterais de m’en empêcher ? »
Azelas soupira : Non, affronter cette malade ne lui disait rien et, bien qu’elle ait eu l’air d’une étudiante de vingt ans environ, il ne fallait en rien la sous-estimer, il avait assez vu de monde en faire les frais pour le savoir.
Il répondit :
« Faute de mieux, je pourrais effectivement t’occuper un peu.
-Encore avec ce vieux Mosin Nagran ? Demanda-t-elle en désignant le fusil d’un mouvement de tête. »
Il le ramassa et dégaina un couteau à sa ceinture, il lança :
« Tu devrais savoir à quel point il est redoutable, non ?
-Oui… Mais faudrait-il encore que je te laisse me toucher. Avoua-t-elle, enjouée. »
Elle s’élança vers lui, souriant comme une démente, il bloqua un premier coup de poing avec la crosse de son fusil et pivota en dessous pour tenter de la poignarder, elle esquiva d’un bond de côté. Némuria contre-attaqua en lui collant un bon coup de pied, qui vint bien plus vite qu’il ne l’avait prévu. Azelas recula d’un pas, elle fit apparaître deux pistolets argentés dans ses mains et lança :
« Si tu te sens prêt, essaye de m’amuser un peu plus que ton frère. »
Il sourit et s’élança droit vers elle. Elle bloqua le coup de couteau avec son premier pistolet et tenta de braquer le second vers le crâne d’Azelas, manque de chance, il la repoussa avec la crosse de son fusil et en tournant sur lui-même. Elle fit de même, reculant. Ils se retrouvèrent ainsi, lui son fusil braqué sur la tête de la jeune femme et elle, ses deux pistolets tendus vers son agresseur.
Elle lança :
« Hum… Un peu plus fort que prévu… je reviendrai te tuer Azelas, sois en certain.
-Cause toujours. Avoua ce dernier en levant ses yeux au ciel. »
Elle prit un appui et sauta la rambarde, il se précipita, la cherchant du regard, puis râla :
« Pourquoi je fais ça ? A chaque fois elle fait le coup et je me fais avoir… »
Du côté de Drakov, Telluna et Melith, la bataille faisait rage. Drakov parvenait tant bien que mal à tenir tête à Silver mais arrivait à mieux bloquer les coups de Chaos, qui avait visiblement trop mal à sa main blessée pour pouvoir se battre correctement.
Ils se repoussèrent mutuellement une énième fois. Silver se mit en garde, pantelant, Chaos tituba un peu, victime d’un léger malaise, puis croisa ses sabres, prêt à repartir mais pantelant lui aussi. Drakov n’était pas dans un état plus enviable, il était épuisé, le deux contre un ce n’était clairement pas son fort.
Kamil et Tilina entrèrent à ce moment-là, elles avaient visiblement été mises au courant. Kamil s’exclama
« Drakov ! »
Il se tourna vers elle, elle se mit aux côtés de Telluna et Melith.
Kamil ferma les yeux un instant, Excalibur apparut dans la main gauche de Drakov, Tilina dessina rapidement quelque chose, elle demanda à Kamil de le toucher, ce qu’elle fit. L’épée de Drakov s’embrasa, renforcée par Salamandra, Aegis devint plus petit, une bonne cinquantaine centimètres de diamètres, mais les alvéoles semblaient bien plus solide. La jeune Auteur expliqua :
« J’ai fait en sorte que les trois Artéfacts puissent s’assembler, tu devrais t’en tirer bien mieux désormais. »
Il opina : Le combat allait clairement tourner en sa faveur maintenant.
Il se mit en garde, Silver et Chaos firent un pas en arrière.
Le frère de Drakov fit un pas en avant et s’élança, assez vif pour presque le prendre par surprise. Il bloqua le coup avec Aegis, le repoussant en tournant sur lui-même pour frapper avec Excalibur. Le coup ne porta pas, Silver le bloqua, aisément qui plus est.
Il prit un bon appui et repartit à l’assaut de son frère, il frappa, le coup porta, car Drakov n’avait pas eu le temps de se préparer à parer efficacement. Une entaille s’ouvrit au niveau de ses hanches. Silver se prit à sourire, il lança :
« Toute cette puissance ne te sers à rien si tu n’es pas capable de l’utiliser correctement. »
Drakov lui fonça littéralement dessus :
« Ferme-là ! »
Il fracassa Excalibur, chargée de flammes, sur Masamune. Le choc fut brutal, mais aucun des deux ne cilla, chacun cherchant à percer la garde de l’autre et le repousser. Ce fut Chaos qui interrompit ce duel fraternel, tentant un coup croisé dans les côtes de Drakov.
Ce dernier esquiva d’un bon de côté, utilisant Excalibur pour repousser une bonne fois pour toutes l’assaut de Silver et bloquant le second coup de Chaos avec Aegis. Il repoussa le jeune homme en forçant sur la garde magique.
Drakov se remit en garde. Silver soupira, faisant de même. Chaos termina le mouvement par un moulinet de ses deux lames. Le premier s’élança, fracassant son arme sur celle du second qui recula cette fois, faute à un mauvais appui au sol. Drakov renvoya Chaos d’où il était venu avec un coup ascendant de son arme, qui envoya celles de son adversaire voler, le laissant sans défense et lui ouvrant une coupure assez peu profonde au niveau du torse. Chaos recula d’un grand bond en arrière. Drakov bloqua la contre-attaque de son frère, utilisant Aegis pour ce faire.
Il se retrouva pour ainsi dire presque accroupi, tant Silver essayait de passer en force au travers de l’épais bouclier magique. Il le tacla, lui faisant perdre l’équilibre, il en profita pour coller un coup d’épée ascendant de nouveau, qui envoya voler l’épée de son frère et lui ouvrit une belle entaille en plein milieu du front.
Silver râla, Drakov à quelques centimètres de lui. Tous deux comme Chaos étaient pantelants, Drakov fit un bond en arrière, se mettant en garde devant ses Incarnatrices, Silver ramassa son arme et fit de même, Chaos le seconda.
Une voix s’éleva depuis le petit toit sur lequel était assise Lilith en début de bataille :
« Ma… On dirait que vous êtes plutôt doués pour vous servir de vos Artéfacts ici… »
Une jeune femme se tenait là, les fixant de ses yeux bleu ciel depuis son poste en hauteur, elle était blonde aux cheveux mi-longs terminés en pointes sur ses omoplates, elle portait également un étrange uniforme, qui rappelait celui d’un lycée mais différent du leur. Le vent soufflant de cette pause déjeuner lassa clairement entrevoir qu’elle portait une culotte blanche, toute simple.
Silver resta pensif en admirant la vue qui s’offrait à lui, Chaos fit de même, rougissant un peu et Drakov compléta le trio, prenant une moue dubitative. Némuria comprit et soupira un grand coup, les Incarnatrices présentes lancèrent chacune un regard noir à leurs Spectateurs, qui se prirent à sourire de la scène.
Némuria sauta du toit, atterrissant accroupie entre les deux groupes. Elle lança, comme si l’incident précédent n’avait jamais eu lieu :
« Vous avez certes l’air forts… »
Ses deux pistolets argentés apparurent dans ses mains, elle termina :
« Mais mine de rien, vous n’êtes encore que des gamins. »
Sans autre forme de procès, elle tira, la balle fila droit vers Alina, qui ne put réagir, tout comme son Spectateur ou même Silver trop éloigné de la scène pour agir. La balle lui perfora le crâne, entre les deux yeux. Laissant gicler une quantité affolante de sang. Chaos hurla littéralement :
« ALINA !!!! »
Il se précipita vers elle et la prit dans ses bras, la vie la quittait déjà, son regard vide en était la preuve, elle toussota un peu de sang et murmura:
« Désolé… »
Le mot avait à peine été audible, pourtant Chaos l’entendit parfaitement, il la prit dans ses bras, une dernière fois, pleurant toutes les larmes de son corps.
Tous restèrent sans voix devant cet acte de barbarie : Comment cette femme pouvait-elle priver quelqu’un de sa vie aussi simplement ?!
Némuria se prit à rire :
« Ah ! Ah ! Ah ! Vous voyez ? Faibles, de vulgaires fétus de paille ! »
ALORS c'etais némuria !! Elle c'est attaqué a Léon dans la ruelle d'ou les coups de feu et c'est elle aussi qui a tiré durant le duel chaos vs drakov ~
La capacité de excalibure et cool en plus il a aquis deux autre artefactes en plus du pouvoire de tllina
Le combat etais EPIC prenant et haletant
Adieu alina repose en paix T_T
Bon courage pour la suite !! ¦)
Héhé, et c'est seulement le début de l'intrigue ^^ Voilà la suite, bonne lecture !
(Pour le prochain faudra peut être attendre un peu, je suis en train de finir de l'écrire en ce moment ^^")
Chapitre VIII : Pourquoi ?
Chaos écarquilla les yeux, il se tourna vers Némuria, qui souriait. Son regarda trahissait la haine qui bouillait en lui. Les autres ne surent que faire, encore choqués par ce qui venait d’arriver, même Lilith et Silver étaient encore là, les yeux écarquillés, à fixer bêtement Chaos qui tenait le corps de feu sa bien-aimée et fixait celle qui lui avait ôté la vie avec animosité. Le corps de sa bien-aimée partit en poussières, rouges claires. Chaos se redressa et lança :
« Je vais te démolir… »
Il s’élança, prenant ses deux sabres laissés au sol quand il s’était approché d’Alina, il tenta de frapper Némuria, qui esquiva d’un simple pas en arrière l’arme partant en poussières. Chaos ragea et tenta de la frapper avec ses poings, malgré la douleur que provoquait la blessure qu’il avait reçue. Elle bloqua le premier coup de poing avec facilité, n’utilisant même pas ses pistolets, qu’elle avait fait disparaître. Elle attrapa le second coup et, d’un rapide mouvement, elle passa derrière lui, embarquant ledit bras et infligeant une douloureuse clé au jeune homme, qui fut forcé de poser un genou au sol.
Némuria lança :
« Pff… A peine de quoi s’amuser… Bah, je vais donc vous laisser. »
Elle lâcha Chaos, qui tenta de se relever, elle s’élança vers la rambarde et la sauta, riant comme une démente.
Le silence fut général, Chaos tomba au sol, il resta un moment à serrer ses poings et rager, impuissant. Silver lança :
« Je doute qu’elle nous voie si on bouge, qui plus est, elle est d’ores et déjà partie… »
Personne ne se prit à rire, l’heure n’était pas aux rires. Chaos se leva, silencieux, et partit. Personne n’osa prononcer un mot. Lilith se dirigea vers la porte, suivie de près par Silver, dont l’Artéfact avait disparu. Elle lança :
« Disons que ça ira pour aujourd’hui… »
Malgré le sérieux qu’elle avait voulu mettre dans sa phrase, sa voix tremblait, Silver posa sa main sur l’épaule de la jeune femme et termina pour elle :
« Drakov… Nous allons cesser le feu un petit moment, je pense que c’est le mieux à faire… Non ?
-O… Oui… Parvint à répondre Drakov, encore sous le choc. »
Silver opina et quitta le toit du bâtiment à son tour. Il resta un moment ainsi, fixant encore les lieux. Il soupira un grand coup et songea :
« C’est donc ça notre destin… Finir dispersés dans le vent à cause d’un combat stupide ? »
Il se tourna vers les filles : Telluna avait les larmes aux yeux, Kamil avait la tête basse, Tilina fixait le sol et Melith avait une main plaquée contre sa bouche.
Elles quatre étaient visiblement encore sous le choc. Drakov demanda :
« Hey… Vous quatre, ça va aller ?
-Je… Commença Kamil.
-Drakov… Poursuivit Telluna.
-Elle est… Enchaîna Melith.
-Morte… Termina Tilina. »
Drakov soupira un grand coup et s’avança. Il déclara :
« Je… Bon… »
Il prit Tilina par l’épaule, fit de même avec Kamil et les rapprocha des deux autres, il lança, dans le petit cercle ainsi formé :
« Nous n’y sommes pour rien, d’accord ? Reposez-vous en ne culpabilisez pas… C’est le mieux à faire… Je crois. »
Elles le fixèrent toute à tour de rôle : Comment pouvait-il être aussi calme dans pareille situation ?!
Pourtant Drakov n’était pas calme, loin de là, il était même sévèrement choqué par ce qu’il venait de voir. Mais il préférait ne rien laisser transparaître, il aurait tout le temps de ruminer cette affaire plus tard de toute façon…
Elles opinèrent toutes, Drakov lança :
« Bien… On va retourner en cours, de toute façon on ne craint plus grand-chose maintenant… Non ?
-Et si cette tarée revenait ? Demanda Telluna en tremblant un peu.
-Telluna… Commença le jeune homme en mettant sa main sur l’épaule de la jeune femme. Moi vivant elle ne touchera aucune d’entre vous, je vous le promets. »
Elles le fixèrent, avalèrent leur salive, il resta un moment silencieux, les regardant comme s’il attendait une réponse. Tilina rompit le silence :
« B… Bien… Alors allons en cours… »
C’est ce qui fut décidé, ils se rendirent tous dans leurs salles respectives, tête basse. Quand Drakov, Kamil, Telluna et Melith entrèrent dans la leur, ils eurent le loisir de se rendre compte que Chaos n’était pas là, ce qui n’avait vraiment rien d’étonnant.
Ils s’installèrent à leurs places, ne décrochant pas un mot, tous les quatre tête basse. Azelas ne s’était pas montré non plus, il semblait que le professeur aurait quelques minutes de retard.
Drakov ignora tous les regards noirs qui étaient braqués sur lui, il avait réellement d’autre chose qui le préoccupaient d’avantage.
La porte s’ouvrit, laissant voir Tilina, qui visiblement n’avait pas cours pour le moment. Elle demanda :
« D… Drakov ? »
Il se leva et sortit dans le couloir, ignorant de nouveau les regards noirs qui pesaient sur lui.
Il ferma la porte, elle resta un moment comme ça, à regarder le sol, il demanda :
« Euh… Tilina, ça va aller.
-Non… Avoua-t-elle, en commençant à pleurer. »
Il la prit dans ses bras et la rassura :
« Ne t’en fais pas, tout ira bien…
-Drakov… Elle est morte sous nos yeux… Sanglota la jeune femme. Je…
-Non. Répondit Drakov. La faute n’en revient à personne, c’est cette malade la seule à blâmer dans cette affaire. »
Elle se détacha de lui essuyant ses larmes d’un revers de bras, puis elle lui lança un franc sourire. Elle ajouta :
« Merci… »
Elle avait rougi un peu, ce qui la rendait vraiment mignonne pour le coup, Drakov rougit un peu et lui répondit :
« Bah… C’est rien ! »
Elle sourit de nouveau et retourna vers sa salle, visiblement rassurée. Drakov soupira et songea :
« Pourquoi j’ai agi comme ça ? Je… Je sais même pas pourquoi j’ai dit ces mots… Certes je pensais ce que je lui ai raconté… Mais pourquoi j’arrive à dire ça aussi naturellement ? »
Il préféra garder ses questions pour plus tard, il rentra dans la salle, tous les regards étaient braqués sur lui il soupira et leva les yeux vers le plafond. Pour la première fois, il s’en fichait royalement que les autres pensent qu’il tente de sortir avec telle ou telle fille.
Il s’assit à sa place, Telluna demanda, sa voix tremblant un peu :
« Qu’est-ce qu’elle voulait ?
-Rien de spécial… Avoua Drakov. Elle a été marquée par ce qui est arrivé… Comme nous tous d’ailleurs. »
Telluna opina, se reconcentrant sur sa table. Kamil faisait de même de son côté, Melith, elle fixait par la fenêtre, visiblement perdue.
Azelas entra à ce moment-là, commençant son cours après sa chute habituelle. L’après-midi passa vite, trop vite au goût de Drakov.
Finalement, vint l’heure où chacun devait rentrer chez soi. Ils décidèrent de se réunir dans la salle réservée à leur club, histoire de se changer les idées.
Kamil et Melith y étaient déjà parties depuis un moment quand Drakov termina de ranger ses affaires. Il passa la porte, Telluna l’attendait, adossée à la fenêtre face aux classes, la tête basse.
Elle lança :
« Drakov, je… »
Il n’attendit pas, il la prit dans ses bras, elle s’y lova, il déclara :
« Telluna… Je vous l’ai dit non ? Moi vivant, personne ne vous touchera, tu n’as pas à t’en faire. »
Elle lui demanda :
« Mais… Tu as bien vu, non ? Vous étiez trois, vous n’avez rien pu faire…
-Comment tu aurais voulu qu’on sache ce qui allait arriver ? Demanda Drakov.
-Je… Oui. Avoua la jeune femme. »
Drakov termina :
« Vous êtes mes Incarnatrices, c’est mon devoir de vous protéger, non ? »
Elle s’empourpra, se souvenant qu’elle avait établi un Contrat avec lui. Elle lança, cherchant à changer de sujet :
« Euh… Oui… Et si on allait au club, hein ? »
Elle lui avait souri, elle était visiblement un peu plus rassurée. Drakov n’osa pas l’avouer mais il savait déjà qu’il aurait à parler avec Melith et Kamil, pour le même genre de choses visiblement.
Ils descendirent au rez-de-chaussée et partirent dans le bâtiment d’en face, dans lequel se trouvait la salle de leur club. Ils montèrent ainsi au troisième étage et virent Melith, qui attendait dans le couloir, Telluna lança :
« Je vais vous laisser, je vais voir Kamil. »
Elle adressa un sourire à Drakov, ce dernier s’avança vers Melith, cette dernière lui demanda :
« Drakov… Je… Enfin… Elle… »
Drakov posa ses mains sur les épaules de la jeune femme et la prit dans ses bras, elle y pleura un peu, il lança :
« Melith, nous apitoyer sur son sort ne la fera pas revenir, tout ce qu’on peut faire c’est aller de l’avant…
-Et si cette tarée réapparait ? Demanda-t-elle.
-Ecoute, je suis votre Spectateur, à toutes, je ne la laisserai pas vous toucher… Jamais. »
Elle se prit à sourire et resta contre lui, la tête sur son épaule. Après quelques instants, ils se séparèrent. Melith rentra dans la salle, non sans lui lancer un franc sourire et l’avoir remercié. Il le lui rendit gauchement, il resta ensuite un petit moment seul dans le couloir et prit une moue dubitative :
« J’ai presque l’impression de parler comme dans un cliché romantique… »
Il frissonna, puis lança :
« Non, c’est définitivement pas mon genre de parler comme ça. »
Il soupira puis entra, il put ainsi voir la salle réservée à leur club : Sur le plancher de la salle, on trouvait tout d’abord un sofa, qui était juste en face en entrant, laissant un passage réduit pour aller jusqu’au fond de la pièce, où se trouvait une table puis des étagères, à droite et à gauche. En face du sofa, sur le mur donnant sur le couloir et la porte donc, on trouvait un très grand tableau noir, avec quelques craies.
Telluna était déjà sur le sofa, Melith et Kamil parlaient à la table, avec Tilina. Drakov s’installa autour de la table et demanda :
« Au passage, vous êtes membres du club vous deux ? »
Il avait parlé de Telluna et Melith, la première répondit :
« Evidemment, c’est pas comme si l’art ne m’intéressait pas !
-Il en va de même pour moi ! S’exclama Melith en rougissant un peu. »
Drakov hocha la tête, il répondit juste :
« Hum, hum, je vois… »
Elles détournèrent vivement le regard, rouges. Le jeune homme poursuivit :
« Tiens, je me demandais mais, comment avez-vous toutes réussi à trouver où j’étais ?
-Je… Euh… Je t’ai vu monter avec Silver pendant qu’on parlait avec Melith, on a voulu vérifier si ça allait comme tu ne descendais pas. Avoua Telluna. »
Elle ne pouvait pas lui avouer la vérité, non, pas maintenant. Drakov opina, il se tourna vers Kamil et Tilina :
« Et vous deux ?
-J’ai voulu savoir pourquoi tu ne revenais pas, j’ai croisé Tilina en chemin et on a pensé aux toits en premier lieu. Expliqua Kamil.
-Ah… Pour le coup j’ai été chanceux. Avoua Drakov. Silver est fort, très fort…
-J’ai vu ça… Avoua Kamil. Masamune, c’est pas rien comme arme tu sais.
-Ah ? Demanda-t-il.
-Une lame capable de percer même les plus épaisses armures d’acier. Expliqua Kamil. Tu aurais eu autre chose qu’Excalibur ou Aegis pour te protéger et c’était fini. »
Drakov avala difficilement sa salive : Alors son frère était porteur d’un Artéfact aussi puissant ? Les prochains combats s’annonçaient rudes… Et il se voyait mal vaincre son propre frère de surcroit.
Il resta un moment perdu dans ses pensées, Kamil expliqua rapidement :
« Autre chose… Lilith et Silver, je ne doute pas qu’ils ont étés envoyés par celui qui dirige les Abymal.
-Qui donc ? Demanda Telluna, qui tourna la tête depuis le sofa.
-Le Grand-Duc Ozan Hayashi. Expliqua Kamil. Il était autrefois connu comme un des plus puissants Auteurs, mais il a peu à peu sombré dans la folie, ivre de son propre pouvoir. Il a donc rallié les Abymal et a lancé une chasse aux Ferveron, qui nous a mené à nôtre situations actuelle.
-En d’autres mots ? Demanda Drakov.
-Je crois que nous sommes parmi les dernières Ferveron encore vivantes. Avoua Kamil. »
La nouvelle fit l’effet d’une bombe, elle déclara ensuite :
« Je pense que ce qui nous reste à faire est clair, non ? Il va falloir qu’on trouve un moyen de le vaincre.
-Et comment ? Demanda Melith. S’il est si fort que ça, ce ne sera pas facile.
-Avec Excalibur, c’est la raison qui l’a poussé à envoyer ses meilleurs éléments comme Lilith pour me tuer. Expliqua Kamil. Vous avez tous compris son effet, non ?
-Oui, en gros, comme je suis le Spectateur qui porte Excalibur, je suis capable de lier des contrats avec plusieurs Incarnatrices, c’est ça qui l’inquiète, donc ? Résuma Drakov.
-Exact. Avoua Kamil. Drakov, le dernier Spectateur à l’avoir maniée s’appelait Arthur. Pas besoin de te faire un dessin quant à ce qu’il est devenu après avoir scellé assez de Contrats et bouté les Abymal hors de ses terres. »
Ils restèrent tous pensifs, Excalibur allait certes être un avantage mais encore fallait-il qu’il parvienne à vraiment bien la maitriser, comme l’avait dit Silver, toute sa puissance ne lui servait à rien s’il ne savait pas correctement l’utiliser.
Kamil déclara ensuite :
« Dîtes, pour détendre un peu l’atmosphère, on pourrait rendre visite à Léon demain, non ?
-Après les cours ? Oui, pourquoi pas. Avoua Telluna. »
Ils approuvèrent tous, une voix s’éleva depuis la porte :
« Bien, dans ce cas, je vais venir avec vous, c’est mon rôle en tant que présidente. »
Ils firent tous volteface, Zolek était là, un large sourire aux lèvres, elle lança :
« Au passage, je vais m’inscrire dans ce club très probablement. »
Elles comprirent toutes la raison de sa soudaine inscription et, pendant un moment, des éclairs semblèrent traverser la pièce. Elle se prit à sourire et lança :
« Bon, à demain. »
Ils opinèrent tous, avec ou sans ressentiment.
Drakov resta un moment dans ses pensées, Telluna l’en tira :
« Bon, vu que rien d’autre n’est au programme aujourd’hui, je vais rentrer. »
Elle se leva, tous la fixèrent, elle prit son sac sur son épaule et commença à marcher vers la porte, elle se prit les pieds dans l’une des planches surélevées de la salle, elle tomba en avant, laissant clairement voir sa culotte, rose claire. Drakov vira au rouge vif et détourna rapidement le regard, sentant les trois autres regards noirs arriver. Telluna fit un bond et se releva, baissant sa jupe au maximum, elle lança :
« Je… Je… A demain ! »
Elle s’en alla, courant presque. Les autres restèrent sans voix pendant un petit moment, finalement, Tilina lança :
« Bon, je vais y aller moi aussi…
-Je vais faire de même. Ajouta Melith. »
Toutes deux prirent leurs affaires en partirent, laissant Drakov et Kamil seuls. La jeune femme soupira, se leva et s’assit à côté de Drakov. Il demanda :
« Je suppose que tu es effrayée par ce qui pourrait t’arriver, non ?
-Un peu. Avoua-t-elle. Mais autre chose m’effraie plus…
-Quoi donc ? Demanda-t-il, intrigué.
-Tu as scellé un Contrat avec elles non ? Demanda-t-elle.
-Oui, et ? Déclara Drakov, ne voyant pas où elle voulait en venir.
-Donc elles t’ont embrassé, non ? Demanda ensuite la jeune femme, visiblement jalouse.
-Ah ! S’exclama Drakov comprenant le piège dans lequel il était tombé. A mon avis c’était plus dans l’urgence qu’autre chose…
-Drakov. Répondit simplement la jeune femme. Ne fais pas comme si tu ne voyais rien, tu veux ?
-Je… Ok, soit, et donc ? Demanda-t-il. »
En fait, il avait menti, il ne voyait pas vraiment où elle voulait en venir et ce qu’elle voulait dire par « ne fais pas comme si tu ne voyais rien ». Elle lança :
« Ce n’est pas évident ?
-Je crois bien… Déclara Drakov. »
En fait, il ne comprenait presque rien à la conversation et répondait totalement au hasard. Elle mit sa tête sur son épaule, puis demanda :
« Donc… Qu’est-ce que tu vas faire ?
-Pour le moment ? Réfléchir, j’ai besoin de me reposer et de réfléchir… Avoua-t-il en fixant par la fenêtre, essayant de se disculper de tout acte de voyeurisme envers la vue plongeante que lui offrait la jeune femme sur son décolleté.
Il demanda, après un long silence :
« Dis… Pourquoi les Incarnatrices se battent entre elles ? »
Elle prit un air pensif, puis déclara :
« Honnêtement, je ne saurai pas te le dire… J’en suis une depuis assez longtemps mais personne ne m’as jamais rien expliqué autre chose que le fait qu’en tant que Ferveron, je doive chasser les Abymal. Notre conflit dure depuis des lustres, supervisé par les Auteurs et voyant nombre de Spectateurs et d’Incarnatrices perdre des êtres qui leurs sont chers. »
Ils restèrent pensifs un moment, Kamil demanda :
« Drakov ? »
Il se tourna vers elle, elle lui demanda :
« Tu veux bien que je passe la soirée chez toi ? »
Elle avait viré au rouge vif, il demanda :
« Tes parents ne vont pas s’inquiéter s’ils rentrent ?
-Non, ils sont actuellement en Egypte, c’est pas comme s’ils pouvaient rentrer à l’improviste. Avoua-t-elle.
-Je vois, dans ce cas c’est avec plaisir. Avoua-t-il en souriant et virant au pourpre. »
Ils se levèrent, prirent leurs affaires et partirent ensemble vers chez Drakov.
Quelques heures plus tôt, Chaos avait attendu Silver au portail de l’école, une fois qu’il vit le jeune homme passer, il l’aborda :
« Hey !
-Chaos ? Demanda Silver. Tu… Enfin ça va aller ?
-Je me casse. Avoua-t-il, avec dédain.
-Pardon ? Demanda de nouveau Silver.
-J’ai dit que je me cassais, je quitte les Abymal. Expliqua-t-il.
-Tu sais que ça implique qu’on te scelle ? Avoua le frère de Drakov.
-Quand bien même, faites-vous plaisir. Je tuerai cette salope… Même si je dois m’allier à ton frangin pour ça. Déclara Chaos, avec des intentions meurtrières presque palpables.
-Je vois. Expliqua Silver. Dans ce cas… »
Ils attendirent un peu que Lilith arrive, puis ils partirent, ensemble, afin de sceller les pouvoirs du jeune homme.
Drakov et Kamil arrivèrent ensemble chez le jeune homme, contrairement à la première visite de la jeune femme, sa mère fut ravie de l’accueillir. Ainsi, ils purent partager un bon repas, même malgré la présence de Silver à table, ce dernier ayant déclaré qu’il ne voulait pas « impliquer ses vieux dans les conflits » et que donc, il les tiendrait éloignés de la maison.
Ainsi donc ils partagèrent leur repas ensemble, sous le feu constant de blagues d’Abygaël, bon vivant comme toujours. Une fois le repas terminé, Drakov monta à l’étage, pour proposer à Kamil, à qui l’ont avait proposé de prendre un bain sans être dérangée cette fois, de rester. Il la trouva sur son lit, encore enveloppée dans une serviette, endormie à côté de ses vêtements.
Silver, adossé à l’encadrement de la porte, lança :
« Elle s’est trop dépensée en invoquant Excalibur et en la maintenant liée aux autres Artéfacts, c’est déjà étonnant qu’elle ait réussi à tenir aussi longtemps.
-Comment en sais-tu autant ? Demanda Drakov.
-Je me suis documenté un minimum sur mon opposant. Avoua-t-il.
-Pourquoi nous battons-nous ? Demanda Drakov, en se tournant vers son frère.
-Ah… C’est une bonne question… Avoua Silver. A vrai dire, je n’en sais pas plus que toi… »
Ils restèrent un moment pensif, Silver expliqua :
« Ecoute, ne te prends pas la tête avec ça, bats-toi, j’ai pas envie d’envoyer mon petit frère au tapis en trois baffes, compris ?
-Ouais. Avoua Drakov avec un large sourire.
-Bien, maintenant, je te laisse expliquer aux vieux pourquoi elle va dormir ici. Répliqua-t-il avec un large sourire. »
Drakov avala difficilement sa salive : Il n’avait pas pensé à ça ! Et Kamil ne semblait pas pouvoir se réveiller. Il soupira et se résigna, il descendit et, après avoir baratiné ses parents en racontant que la jeune femme avait eu un léger malaise et c’était rapidement endormie, il fut donc décidé qu’elle resterait là.
Drakov remonta donc à l’étage, il couvrit la jeune femme. Sa mère entra, lui déposant une autre couverture, elle lança :
« Bonne nuit mon chéri.
-Merci maman… Bonne nuit à toi aussi. »
Il prit ladite couverture, qui s’avéra être un sac de couchage et se mit au pied de son lit, une fois dans sa tenue habituelle pour dormir, soit un boxer, il s’enveloppa dans le sac de couchage.
Il resta pensif un moment, bras croisés derrière sa tête :
« Pourquoi devons-nous combattre ? C’est vrai que c’est quand même idiot de se battre et de mourir pour une cause dont nous ignorons tout… Il va falloir qu’on se renseigne… Mais auprès de qui on pourrait trouver des infos valables ? »
Il resta un moment pensif, puis il finit par s’endormir. Son réveil le tira de son sommeil le lendemain matin, il se sentit lourd, très lourd, comme écrasé au sol. Il ouvrit les yeux : Kamil était sur lui, encore endormie et seulement enveloppée dans sa serviette.
Il avala difficilement sa salive, ne pouvant faire autrement que de regarder la vue plongeante s’offrant à lui qui le fit virer au pourpre.
Elle se réveilla doucement, à cause du réveil qui n’était toujours pas arrêté. Elle nota sa position après quelques secondes seulement, passant au pourpre, elle se redressa, passant à cheval sur lui et le fixa, il fit de même, écarlate. Elle demanda :
« Je… J’ai dormi ici ?!
-Sur moi non, mais chez moi oui. Avoua Drakov, aussi gêné qu’elle. »
Elle rougit encore plus, se couvrant la poitrine, malgré que la serviette s’en soit déjà chargée. Puis elle se releva. Le jeune homme s’assit et coupa l’alarme du réveil. Le temps qu’il se retourne pour le faire, elle avait fait un nouveau bond, réalisant dans quelle tenue elle était :
« Mais… J’ai dormi comme ça ?!
-Me demande pas à moi, je t’ai juste couverte, j’allais pas te rhabiller non plus. Avoua Drakov en rougissant. »
Elle déclara, en passant à une teinte de rouge plus vive :
« Tu pourrais… Te tourner le temps que je m’habille ? »
Il rougit aussi et s’exécuta. Il entendit simplement le bruit des vêtements qu’elle enfilait, puis elle lui déclara :
« Euh… J’aurai besoin d’un coup de main… »
Il se retourna : Comme la fois précédente, elle lui demandait un coup de main pour fermer son soutien-gorge, vert à rayures blanches cette fois-ci. Il s’exécuta, un peu plus rapide que lors de son premier essai. Elle passa rapidement son chemisier et lui lança :
« Tu devrais peut être songer à t’habiller aussi, non ? »
Il remarqua qu’il ne portait que son boxer et rougit :
« Ah ! Oui ! »
Il enfila rapidement le pantalon de son uniforme, un tee-shirt et la veste de ce dernier, qu’il referma rapidement. Kamil déclara :
« On ne dira rien aux autres, d’accord ?
-Bien entendu ! S’exclama Drakov. J’imagine à peine comme ça pourrait finir… Déjà si Falco n’a pas pris de photos de la scène, je m’estimerai heureux. »
Ils piquèrent un fard tous les deux et cherchèrent nerveusement autour d’eux : C’est vrai qu’ils avaient totalement oublié que le président du club de journalisme avait des vrais dons de ninja croisés avec ceux d’un paparazzi, il était toujours là où il ne fallait pas pour prendre la photo de la situation que gênait les deux protagonistes.
Ils soupirèrent, ne remarquant rien d’inhabituel.
Ils descendirent donc : La mère de Drakov avait préparé une boîte à déjeuner en plus, il soupira, décontracté. Kamil la prit donc et il fit de même, Silver les rejoignit l’instant d’après :
« Alors, bien dormi les tourtereaux ? »
Ils passèrent au rouge vif, il se mit à rire. Ils partirent donc au lycée ensemble, Drakov et Kamil n’osant pas un regard vers l’autre.
Quand ils arrivèrent au portail, Zolek vérifia leurs tenues, comme d’habitude et les gratifia d’un sourire au passage. Ils arrivèrent enfin dans la salle de classe et ils s’assirent ensemble. Personne ne vint leur présenter de journal, ils en déduisirent que Falco n’avait pas pris de photos de la scène ayant eu lieu le matin-même. Ils soupirèrent, décontractés. Drakov songea :
« Pfiou… Si ça venait à s’apprendre aussi… Je serai très probablement mort… »
Ils attendirent, Zolek entra dans leur classe, une fois qu’ils furent tous là, exception faite de Chaos et d’Alina, pour des raisons plus qu’évidentes.
Elle lança :
« Bonjour à tous. Je viens vous annoncer que votre professeur n’est pas là aujourd’hui et que personne ne peut assurer ses cours. Vous êtes donc libre de rentrer chez vous. »
Une vague de murmures parcourut l’assemblée. Zolek fit un signe à Drakov et aux trois filles, qui sortirent ensemble. Ils purent ainsi voir que Zolek avait emmené Phinks avec elle. Elle leur montra le journal du jour, avec un grand titre : « La jeune délinquante, sa disparition choc ! »
On voyait très clairement une photo d’Alina, prise sans doute quelques jours auparavant. Zolek demanda :
« Quelqu’un peut m’expliquer ce que c’est que ce cirque ? Phinks et moi nous souvenons très bien d’elle et, croyez-moi ou non, mais elle n’était pas la délinquante en puissance décrite dans ce torchon. »
Drakov parut surpris, Kamil demanda :
« Pourquoi nous le demander à nous ? Tu devrais plutôt demander à Chaos.
-Il ne s’est pas montré ce matin et, après lui, vous êtes ceux qu’elle a le plus fréquenté. Expliqua la présidente. En d’autres termes, les plus aptes à m’expliquer ce que c’est que cette histoire.
-Désolé. Avoua Drakov. Mais nous n’en savons pas plus que toi ou Phinks quand à cette histoire. Une autre connerie inventée par Falco et ses suivants ?
-Jolie manière de nommer le club de journalisme, j’en prends note. Avoua Zolek. Toutefois, je ne pense pas. Il se trame quelque chose, et je vais savoir quoi. »
Un silence de mort s’installa, Kamil reprit :
« Si c’est tout, nous allons voir Léon.
-Je viens aussi. Avoua Zolek.
-La présidente va sécher les cours ?! S’étonna Telluna.
-C’est pas comme si j’avais encore quelque chose à apprendre là-bas. Avoua-t-elle en levant les yeux vers le plafond.
-Et moi je viens également. Déclara Phinks. Puisque l’infirmière est ici aujourd’hui, je peux m’absenter. »
Drakov opina, il déclara :
« Bien, alors allons-y. »
Ils partirent, à pieds. Asfallon avait beau être une ville assez vaste, l’hôpital n’était pas trop loin du lycée. Le petit groupe marchait donc, Drakov en tête et les autres le suivant. Il préférait se tenir éloigné des éclairs qu’envoyaient les yeux des jeunes femmes derrière lui.
Ainsi, après une bonne vingtaine de minutes de marche, ils parvinrent à l’hôpital, ce grand bâtiment blanc en forme de L et haut de plusieurs étages. Ils entrèrent, demandant la chambre de leur professeur dans le hall.
Ils montèrent donc à la chambre qu’on leur avait indiqué, la trois cent seize. Ils avaient préféré utiliser les escaliers, un ascenseur aurait été une source de conflit pour savoir qui serait proche du jeune homme, seule Phinks se fichant éperdument de ce qui pouvait arriver à ce pervers selon ses dires.
Ainsi, après avoir déambulé et s’être perdus plusieurs fois dans ces vastes couloirs au lino vert, ils parvinrent devant la porte.
Drakov toqua, la voix de Léon répondit :
« Entrez. »
Il poussa la porte, puis ils entrèrent. A peine eut-il passé la porte, qu’il sentit une douleur familière sur son front, une douleur qui le fit chuter en arrière, une douleur qui s’avéra être une des craies qui était précédemment dans le paquet que Léon avait sur sa table de chevet.
Drakov se redressa, toujours assis, massant son front douloureux. Il se releva, Léon lança :
« C’est pour t’être encore endormi en cours malgré mes avertissements, Azelas m’a raconté. »
La chambre en elle-même n’était pas très spacieuse, mais suffisamment pour un malade qui désirait être seul. Longue de six ou sept bons mètres et large d’autant, son sol était vert comme le couloir et ses murs blancs comme le couloir également. Il y avait un lit avec une table de chevet, ainsi qu’une télévision accrochée au mur face au lit. Dans le coin juste à côté de la porte, on notait un espace fermé par un mur avec une petite porte, le coin sanitaire réservé au patient de toute évidence.
Léon lança :
« Enfin bref, je suis tout de même content que vous soyez venu me voir. »
Il leur sourit, les filles firent de même, Drakov râla de s’être pris une craie en pleine face.
Plus loin dans la ville, dans l’un des parcs non loin du lycée, Chaos était assis sur un banc, Azelas à côté de lui. Le professeur demanda au jeune homme, qui était bandé sur la main touchée par la balle et probablement aussi sur son torse :
« Tu as bien pigé le deal ?
-Te prévenir si je retrouve cette pétasse, ouais c’est clair. Avoua Chaos. Mais j’y gagne quoi ?
-Trois brosses dans le prochain Drakov-shoot. Répliqua Azelas avec tout le sérieux du monde.
-Vendu ! S’exclama Chaos en souriant. »
Cela risquait d’être long, mais il y parviendrait.
Last edited by sabertiger (01 Feb, 2013 17:37:41)
Donc, donc, donc, voilà la suite ! bonne lecture !
Chapitre IX : Premier assaut
Chaos ruminait toujours, allongé sur le toit petit bâtiment qui servait d’accès aux toits. Il avait séché les cours de la matinée et comptait faire de même pour ceux de l’après-midi. Il était juste là, allongé, fixant bêtement les nuages et repensant aux derniers moments qu’il avait passé avec sa bien-aimée… Il savait ce conflit difficile, mais de là à perdre Alina, contre une sinistre inconnue qui plus est.
Les autres s’étaient réunis au club, le soir venu, ils étaient tous là : Kamil, Telluna, Melith et Tilina. Drakov était là en simple spectateur, fixant les éclairs qui volaient entre les yeux des trois jeunes femmes pendant que la quatrième dessinait sur son cahier.
Drakov demanda enfin :
« Au passage, on devrait s’entraîner, non ?
-Mhhhh ? Demanda Kamil, tirée de son combat de regards.
-Pourquoi ne pas s’entraîner ? Répéta Drakov. Ce combat, il m’a fait réaliser à quel point les autres Spectateurs et leurs Incarnatrices pouvaient être puissants… J’aime moyennement cette impression. »
Telluna et Melith se prirent à penser elles aussi. Ils restèrent un instant comme ça, Drakov se balança un peu sur sa chaise, penchant la tête en arrière, il soupira, Kamil lui lança :
« Fais un peu attention, tu pourrais te faire vraiment mal en tombant. »
Il lui répondit par un simple sourire, mais il poussa un peu fort au moment de reprendre appui et termina par terre, emporté par la chaise. Il rouvrit les yeux après avoir lâché un « Aïe ! ». S’offrait à lui la vue du dessous de la jupe de Tilina, qui s’était levée du sofa pour les rejoindre à la table, c’est-à-dire, une simple culotte bleue claire. Il rougit, elle fit un bond en arrière, perdant presque sa sucette au passage, elle s’exclama :
« Pervers ! »
Il se redressa d’un bond, relevant la chaise au passage. Il s’excusa :
« Désolé ! C’était un accident ! »
Tilina était rouge, visiblement énervée, mais les trois autres regards noirs dans le dos du jeune homme lui faisaient amèrement regretter cet accident.
Chaos entra à ce moment-là, tous le fixèrent, ne comprenant pas ce que le jeune homme pouvait venir faire là. Il demanda :
« J’ai cru piger que vous vouliez vous entraîner, je pourrais peut être vous filer un ou deux tuyaux. »
Ils restèrent sans voix : Pourquoi un tel revirement de situation ?
Drakov demanda :
« Pourquoi tu voudrais nous aider ?
-C’est pas évident ?! S’exclama le jeune homme. Pour le moment, t’es le seul qui ait le potentiel d’éclater cette salope un jour, donc tu vas trimer, fais-moi confiance ! »
Drakov eut un mouvement instinctif de recul, tout comme les filles présentes dans la salle : C’est vrai que Chaos avait vraiment l’air déterminé, mais il n’exagérait pas un peu sa réaction ?
Il soupira, puis déclara :
« Enfin… Si tu veux bien…
-Oui, pas de souci. Répliqua Drakov. »
Il ne savait pas réellement pourquoi il avait dit ça, il voulait juste filer un coup de main à Chaos. La mort d’Alina avait marqué pas mal de monde, lui le premier, s’il voulait éviter que cela arrive encore, il se devait de devenir fort pour protéger ses Incarnatrices.
Chaos le fixa un instant, puis il déclara :
« Dans ce cas, venez, on va se mettre dans un coin tranquille. »
Il les conduisit dans le gymnase, le grand bâtiment, situé au fond de la cour. Long d’une bonne vingtaine de mètres et large d’autant, le gymnase comportait deux étages. Au premier, on trouvait les vestiaires, séparés, bien évidemment, puis on arrivait dans une vaste salle servant de lieu de pratique des sports collectifs. Sur la droite avant d’y parvenir, on notait un petit escalier qui permettait d’accéder à l’étage, soutenu par des piliers dans la grande salle, qui donnait sur les dojos.
Chaos scruta chaque recoin du bâtiment du regard, il poussa une porte, à côté de l’escalier, qui donnait sur une salle plus petite, réservée aux clubs de gymnastiques à en juger par les poutres et barres asymétriques placées çà et là.
Il referma la porte une fois toute la petite troupe passée, il commenta :
« Le club de gymnastique ne s’entraîne que tous les jeudis, comme ce soir c’est vendredi, ce sera l’endroit idéal. »
Ils opinèrent, sans vraiment savoir de quoi il retournait, Chaos demanda :
« Bien, invoque tes Artéfacts.
-Quoi ?! S’exclama Drakov. Ici ?!
-Evidemment boulet ! Répliqua Chaos en soupirant. »
Drakov se tourna vers ses Incarnatrices, ces dernières échangèrent des regards puis se décidèrent à agir, Excalibur apparut dans la main de Drakov, couverte des flammes de Salamandra, et le bouclier d’Aegis réajusté dans l’autre.
Tilina expliqua :
« Le réajustement que j’ai effectué est permanent, si tu veux t’en servir autrement, il faudra que tu me le dise, que je change les combinaisons. »
Drakov opina. Chaos demanda à l’Auteur :
« Dis, tu pourrais nous faire apparaître un Homoncule ?
-Un quoi ? Demanda-t-elle à son tour.
-Tu sais pas de quoi je parle… Génial… Soupira-t-il. Pour faire simple, un faux homme, une sorte d’ombre, un truc qui se battra avec lui, histoire qu’il ait un adversaire à affronter.
-Ah… Je dois pouvoir faire ça… Avoua-t-elle. »
Elle fit apparaître un homme, un ombre plutôt, avec des yeux blancs pur fumants. Cette ombre fixa sa créatrice, elle lança :
« Bien, bats-toi avec Drakov ! »
L’ombre se tourna vers sa cible et s’élança, Drakov bloqua le coup de poing qui vint vers lui avec son Aegis, reculant sous la puissance énorme de l’impact. Il songea :
« Quoi ?! D’où ce machin peut taper aussi fort ?! »
Chaos lui expliqua, sans doute après avoir lu la frayeur sur son visage :
« Quand un Auteur créé une Homoncule, il y met toujours beaucoup de pouvoir, animer une créature vivante n’est pas facile, il faut donc une grosse quantité d’énergie pour la convoquer. »
Drakov comprit : Cette énergie, c’était ce qui faisait la force énorme de l’Homoncule.
Il se mit en garde, prêt à en découdre une bonne fois pour toute. Il demanda, après avoir esquivé un coup de pied circulaire de son opposant :
« Dis, la salle ne craint rien ?
-Non. Avoua Chaos. Je pense pouvoir t’assurer qu’elle sera en état demain.
-Bien, dans ce cas. Avoua Drakov. »
Il frappa de sa lame, l’Homoncule esquiva d’un bond en arrière. Ce dernier prit un bon appui au sol et chargea, utilisant son élan comme une nouvelle arme. Drakov esquiva d’un bond de côté et fit un mouvement vif, qui le surprit autant qu’aux autres : Une fois le sol touché, il prit un bon appui au sol et s’élança, tranchant net son opposant d’un revers de lame. Ce dernier disparut dans une volute de brouillard noir.
Chaos se prit à sourire, il demanda à Tilina :
« Dis, tu pourrais en invoquer des plus puissants et armés ?
-Ce doit être dans mes cordes. Avoua la jeune femme.
-Bien. Avoua Chaos. Mais avant tout… »
Il attrapa un des tatamis qu’il installa dans près du mur derrière Tilina et à côté de la porte, puis il poussa tous les objets qui pourraient encombrer, et mit une poutre derrière ledit tatami.
Il le présenta aux jeunes femmes en s’inclinant et disant :
« Mesdemoiselles, si vous voulez bien prendre place. »
Elles se prirent à sourirent et s’installèrent, Telluna assise sur la poutre, Kamil sur le tatami, Melith également et Tilina de même.
Invoquer des Homoncule ne semblait pas trop lui poser de problème. Elle parvint ainsi à en invoquer trois, les uns après les autres, Drakov parvenait à les détruire, prenant un peu plus de temps à chaque fois. Finalement, le troisième apparut armé, sur la demande de Chaos, il portait une épée noire comme la nuit. Le combat s’engagea et s’éternisa, cet ennemi était fort, assez pour forcer Drakov à se concentrer à son paroxysme.
Ainsi, l’Homoncule attaqua, frappant avec la force mystérieuse qui animait son corps frêle. Drakov bloqua l’assaut, utilisant Aegis pour ce faire. Le bouclier magique tint bon. Il parvint à repousser son adversaire en forçant un peu, le déstabilisant. Il tenta ensuite une contre-attaque avec un bon coup de taille, qui fut bloqué avec une facilité stupéfiante par son adversaire. Drakov râla et tenta un coup de taille en revers, en prenant un bon appui au sol. Il tourna sur lui-même, le coup fendit l’air, son adversaire avait esquivé d’un bond en arrière. Il bloqua in extremis la contre-attaque, qui vint bien plus rapidement que prévu. Aegis trembla un peu sous le coup, porté avec une force énorme. Drakov perdit une bonne dizaine de centimètres en glissant au sol. Il se remit rapidement en garde.
Chaos le fixait, comme les trois Incarnatrices et l’Auteur. Il demanda :
« Vous en pensez quoi ? »
Les Incarnatrices virèrent au pourpre, il soupira :
« Pas de ce sens-là voyons ! C’est évident ça ! Je veux dire de ses techniques de combat, de sa manière d’utiliser vos pouvoirs et tout ça.
-Ah ! S’exclamèrent-elles toutes.
-A vrai dire, il ne me laisse pas l’impression d’utiliser tout ce qu’il a là… Avoua Kamil, avec une moue perplexe.
-Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Demanda Telluna.
-Et bien… Quand il s’est battu contre Chaos les deux premières fois… Il montrait clairement plus de puissance, même contre Silver à vrai dire.
-Jusque-là rien de bien inquiétant. Avoua Chaos. Il cherchait à vous protéger ces fois-là, ses sentiments ont décuplés ses capacités. »
Elles fixèrent toutes le jeune homme, visiblement, elles avaient compris de quoi il retournait. Il demanda :
« Telluna, tu serais capable de générer autre chose que Salamandra ? Et toi Melith, autre chose qu’Aegis ?
-On ne peut porter qu’un Artéfact, tu le sais bien, non ? Avoua Telluna en levant les yeux vers le plafond. »
Il poussa un profond soupir. Tilina expliqua :
« Ce concept ne s’applique qu’à celles qui portent un Artéfact de type Arme ou Servant. Celles portant un Artéfact de type Grimoire peuvent apprendre plusieurs « sorts » et les utiliser comme distincts Artéfacts. »
Tous se tournèrent vers Tilina, qui fit des mouvements rapides des mains, comme pour s’excuser :
« Je… Je l’ai appris en faisant quelques recherches c’est tout ! »
Ils échangèrent un regard entendu, tous savaient à peu près quelle personne avait pu lui fournir les informations. Telluna et Melith regardèrent donc leurs mains, elles demandèrent :
« Comment on pourrait apprendre d’autres sorts ?
-Je pense qu’essayer ça maintenant serait dangereux, s’il perdait Aegis il y laisserait un bras en voulant bloquer par réflexe. Avoua Chaos. Et s’il perdait Salamandra, son pouvoir offensif en serait grandement diminué. »
Elles opinèrent et se reconcentrèrent sur le combat qui avait lieu. Drakov esquiva une nouvelle fois un coup d’épée : Maintenant, il parvenait un peu mieux à les discerner, mais il devait souvent les parer. Il glissa sous un coup de taille assez haut et, d’un tour sur lui-même, tailla en deux net l’Homoncule, qui disparut.
Il se prit à soupirer, espérant que le prochain ne soit pas encore plus puissant que celui-là. Soudain, il entendit une voix derrière lui, celle de Kamil :
« P… P… Présidente ?! Qu’est-ce que vous faîtes là ?! »
Il fit volte-face : Zolek était sur le pas de la porte, elle le fixait, incrédule, Phinks, à ses côtés, ne le lâchait pas des yeux. Elles se pincèrent mutuellement, histoire de vérifier qu’elles ne rêvaient pas. Puis Zolek avança et demanda :
« Quelqu’un peut m’expliquer ?! On me dit de venir ici avec Phinks et je t’y trouve en train de te battre avec une sorte d’ombre qui disparait quand tu la coupe en deux. C’est quoi ce traquenard ?! »
Chaos soupira, il déclara :
« Vous vous souvenez d’Alina ?
-Chaos ? Demanda Zolek en se tournant vers lui. »
Les deux nouvelles arrivantes ne l’avaient pas remarqué, ni lui, ni les filles assises sur le tatami ou la poutre. Chaos répéta :
« Est-ce que vous vous souvenez d’Alina ?
-Bien sûr ! S’exclama Phinks.
-Evidemment. Répliqua Zolek en levant les yeux vers le plafond. Viens-en au fait.
-Vous croyez ce qui a été dit sur elle dans le journal ? Demanda-t-il.
-Bien évidemment que non ! S’exclama Zolek. Mais ces trois-là sont au courant, tu devrais déjà le savoir. »
Elle avait désigné Kamil, Telluna et Melith d’un geste de têtes, toutes les trois étaient encore troublées par l’arrivée de la présidente et de son amie. Chaos lança :
« Je vois… Il se peut donc que vous en soyez aussi… Si j’avais su que vous étiez autant par ici, j’aurai au moins demandé à Silver et Lilith de venir en premier lieu. »
Il soupira. Elles le fixèrent, Phinks demanda :
« Pardon mais qu’est-ce qu’on serait ?
-Des… Incarnatrices. Répliqua Kamil avec un temps de pause. Comme nous trois. »
Elle avait désigné Telluna et Melith en parlant. Zolek demanda :
« Une quoi ? »
Tilina soupira, Chaos lui fit un rapide briefing sur Spectateurs, Incarnatrices et Auteurs, en précisant le rôle de chacun dans le conflit qui les opposait. Il termina :
« … Et donc, quand une Incarnatrice meurt, son Spectateur doit faire sceller ses pouvoirs et la mémoire des gens est modifiée pour faire passer la mort de l’Incarnatrice comme la mort normale d’une personne qui ne méritait que ça. »
Zolek hocha la tête, Phinks également. La présidente demanda :
« Ceci explique pas mal de choses en effet… »
Chaos demanda :
« Vous avez déjà vu des personnes utiliser des Artéfacts auparavant ?
-Non. Avoua Zolek. Je ne connaissais même pas la moindre chose vis-à-vis de ce que vous m’avez expliqué.
-Moi de même. Confirma Phinks. »
Chaos prit une moue pensive :
« Donc il va falloir trouver l’Artéfact qu’on vous a assigné d’office.
-On nous en donne un d’office quand on devient Incarnatrice ? Demanda Zolek.
-Yep. Confirma Tilina. Certaines personnes ont le privilège de choisir, mais il faut avoir un très puissant auteur sous la main et je n’ai malheureusement pas le pouvoir de faire ça, je peux seulement donner quelques petits Artéfacts de seconde zone. Mon maximum c’est d’invoquer des Homoncules, ces créatures que Drakov combattait, mais c’est épuisant. »
Elle soupira un grand coup. Drakov la fixa : Il ne l’avait pas remarqué, mais effectivement, la jeune femme respirait assez fort, elle semblait essoufflée.
Zolek se tourna vers Drakov et demanda :
« D’ailleurs, comment ça se fait que tu puisse avoir plusieurs Artéfacts ? C’est pas contraire aux lois que tu nous as expliqué Chaos ?
-Ah ! S’exclama Chaos. J’allais y venir. Drakov est un peu spécial. Vu qu’il porte Excalibur, il obtient la capacité de pouvoir sceller plusieurs Contrats en même temps. »
Elle resta pensive un instant, puis demanda :
« Au passage, comment doit-on sceller ces Contrats ? Et on peut invoquer nos Artéfacts sans ?
-Oui, vous pouvez les invoquer sans, toutefois, le Spectateur qui les utilisera devra faire avec le fait qu’ils ne seront pas à leur pleine puissance. Expliqua Chaos. Quant au scellage de Contrat… »
Il rougit un peu et détourna les yeux, il répondit à voix basse :
« Il faut embrasser la personne en question et sincèrement. »
Zolek et Phinks virèrent au pourpre, imaginant probablement la scène. La présidente se tourna vivement vers Kamil, Telluna et Melith, elle lança :
« Mais alors, vous… Et lui… ?! »
Toutes trois virèrent à l’écarlate et tournèrent vivement la tête. Elle porta son regard vers Drakov, qui ne sut pas quoi répondre, il se contenta de rire nerveusement et se frottant le haut du crâne. Il reçut un coup violent, qui le fit glisser au sol. Il se releva et écarquilla les yeux : Un énorme tigre blanc pur, il se tenait devant la présidente, c’était lui qui avait frappé le jeune homme, lui ouvrant une plaie, assez peu profonde heureusement, au niveau du visage.
Tous les autres fixaient avec incrédulité. Chaos posa une main sur main sur l’épaule de la jeune femme, qui tremblait :
« Calme-toi. »
Zolek inspira et soupira, le tigre la fixa et s’allongea à ses pieds, avant de disparaître, elle fut prise d’un malaise et manqua de tomber en avant, Drakov la rattrapa, puis lui demanda :
« Hey, ça va aller ?
-Je… Euh… Ouais… Répliqua-t-elle en rougissant un peu. »
Il la fit s’asseoir aux côtés des autres, Tilina commenta :
« Donc ton Artéfact est de type Servant, intéressant. »
Phinks s’avança vers Drakov et lui demanda :
« Hey, regarde un peu par là. »
Il lui obéit, elle le fixa, scrutant les coupures sur son visage, d’un peu trop près au goût de Drakov, qui rougissait, elle était aussi rouge, puis lança :
« Mhhhh… Va falloir penser à soigner ça. »
Elle toucha un peu son visage, pour s’assurer de l’état de la blessure, Drakov répliqua :
« Ne t’en fais pas, ça me fait presque pas mal. »
Elle recula d’un bond, Chaos siffla d’admiration, puis commenta :
« Esuna, un très puissant sort de soin… Impressionnant, ça a refermé les plaies faites par le Servant de Zolek en un instant. »
Drakov se toucha le visage : En effet, il ne sentait plus les coupures, il se servit de la lame d’Excalibur comme d’un miroir et confirma le diagnostic. Il déclara ensuite :
« Ecoutez, je pense qu’on va en rester là, ok ?
-Pourquoi ? Demanda Tilina entre deux respirations. Je suis encore capable d’en appeler un ou deux.
-Non. Avoua Chaos. Il a raison, ça fait pas loin d’une heure que les trois Artéfacts sont invoqués, ces trois-là vont presque tomber dans les pommes quand ils disparaîtront. »
Il avait désigné Kamil, Telluna et Melith d’un mouvement du menton. Phinks demanda :
« Ah ! C’est pour ça que Zolek a eu un malaise et que je me sens aussi fatiguée donc ?
-Yep. Confirma le jeune homme. »
Les trois Incarnatrices firent disparaître leurs armes et eurent le plus sévère coup de barre de leur vie. Telluna en somnola un petit moment. Chaos déclara :
« Je pense qu’on devrait rentrer chez nous maintenant, ok ? »
Un « Oui ! » général fit écho à sa question.
Ils rentrèrent donc tous chez eux. Drakov mangea copieusement et se coucha de bonne heure, il avait été décidé qu’ils se rejoignent le lendemain. Il resta un moment à penser, se rappelant de la réaction de Zolek. Il songea :
« Donc elle aussi ? Fais chier… C’est bien celle qui risque de plus me plaire… »
Il soupira un grand coup : Comme tout le monde, il trouvait Kamil, Telluna ou Melith franchement mignonnes, mais Zolek avait autre chose, quelque chose de bien plus attirant.
Drakov poussa un profond soupir et se tourna sur le ventre, avant de s’endormir.
Le lendemain, comme convenu, ils se rejoignirent devant le lycée. Ils portaient tous des vêtements autres que leurs uniformes. Pour la plupart, les filles portaient une robe assez courte avec un chemisier, seule Phinks portait une robe longue avec un haut assorti. Chaos et Drakov avait repris les mêmes tenues que lors de leur visite dans la ruelle pour leur devoir noté, quelques semaines plus tôt.
Chaos leur lança :
« Bien, nous allons donc y aller, on m’a indiqué un coin tranquille, suivez-moi. »
Ils marchèrent un petit moment, pour finalement arriver devant une vieille usine désaffectée. Chaos repéra un endroit troué dans le mur qui la cernait, à hauteur de hanches. Il était assez large pour laisser passer quelqu’un. Ils entrèrent tous par-là, les uns après les autres.
Finalement, ils entrèrent dans ladite usine, s’y trouvait deux vieux sofas et une table basse aménagée, qui consistait en une planche posée sur quatre parpaings. Chaos déclara :
« Une petit groupe de fumeurs traînait par ici, je les ai « convaincus » de nous laisser le coin pour aujourd’hui. »
Tous opinèrent, ils voyaient clairement ce qu’il voulait dire. Le jeune homme lança :
« Bien, on va reprendre comme hier, vous autres, installez-vous, ok ? »
Elles s’installèrent, presque à contrecœur, sur les sofas, qui ne respiraient pas la fraicheur. Après avoir invoqué les trois Artéfacts de Drakov, Tilina appela un Homoncule, l’entraînement de Drakov commença pendant que les jeunes femmes et Chaos parlaient :
« Donc… Vous l’êtes depuis longtemps ? Demanda Phinks.
-A vrai dire depuis pas loin de huit ans. Avoua Kamil.
-Moi seulement trois. Répondit Telluna.
-Et moi deux. Ajouta Melith.
-Je vois. Opina Zolek. Donc… Nous devons combattre les Abymal, c’est ça ?
-Yep. Confirma Kamil. Et ils sont plus forts que jamais vu celui qui les dirige. »
Elle leur résuma la situation, puis leur expliqua ce qui c’était passé sur le toit l’avant-veille, sur demande de la présidente.
Zolek lança :
« Je vois, donc c’était pour ça que Silver avait séché…
-Oui. Avoua Kamil. »
Drakov arriva à cet instant, son épée sur l’épaule, il souffla un peu et lança :
« Bon pour celui-là, envoies en un autre Tilina. »
La jeune femme se concentra, une voix la tira de son œuvre :
« Je ne crois pas non. »
Ils firent tous volte-face, pour voir un homme qui les fixait, Silver et Lilith à ses côtés : Il était grand, presque deux mètres dix, brun avec les cheveux en bataille, deux yeux saphir. Il portait un long manteau en fourrure grise pure, ainsi qu’un jean bleu pâle et un tee-shirt noir sous sa veste.
Une femme était derrière lui, brune, avec les cheveux légèrement bouclés et qui tombaient jusqu’au milieu de son dos. Elle avait deux yeux verts amande qui scrutaient les jeunes gens avec dédain. Elle portait la même robe noire que Lilith, mais en plus grande et sans épaulières, elle tenait juste sa poitrine, ce qui lui donnait un faux air d’impératrice.
Silver lança :
« Je préfère vous prévenir de suite, tenter d’affronter Devon à votre niveau, c’est du suicide pur et dur. »
L’intéressé se prit à rire, il avança d’un pas, il tendit sa main, puis demanda :
« Marie ? »
La jeune femme opina et une lame apparut dans sa main, bleutée, brillant au soleil, elle ressemblait presque trait pour traits à Excalibur, excepté qu’elle était bleue ornée de Runes noires. Kamil la reconnut et fit un bond :
« Galantine ! »
Ils se tournèrent tous vers elle, elle expliqua :
« Cette arme… C’est l’épée jumelle d’Excalibur ! Elle a les mêmes capacités ! Si je me souviens bien, elle peut même rendre un homme invincible par temps de plein soleil ! »
Drakov écarquilla les yeux, Devon s’avança et sourit :
« En voilà une qui a appris sa leçon… Allez, ne joue pas aux héros et rends nous Excalibur, je vous laisserai peut-être la vie sauve.
-Dans tes rêves ! S’exclama Drakov. Essaye seulement de me la prendre ! »
Devon soupira, il se mit en garde et, d’un mouvement bien trop vif pour que Drakov ne puisse l’apercevoir, il apparut face au jeune homme, prêt à abattra sa lame. Silver fit un pas en avant, Lilith lui posa sa main sur l’épaule et fit « non » de la tête. Le jeune homme sortit, shootant dans une pierre pour se calmer : Non, voir son petit frère en prendre pour son grade ne faisait pas partie des choses qu’il appréciait le plus.
Devon abattit son arme, Drakov bloqua, avec Excalibur, son opposant l’envoya voler d’un simple revers. L’arme se ficha dans le sol, plus loin Drakov écarquilla les yeux : Comment ce type pouvait frapper aussi fort ?!
Il fonça vers son arme, tentant de la récupérer. Devon le prit de vitesse et attrapa l’Artéfact de Kamil par le manche. Drakov lui hurla :
« Lâche ça ! »
Il le frappa, utilisant Aegis comme une massue, Devon recula de plusieurs pas sonné, il se secoua, Drakov s’était mis devant les jeunes femmes et Chaos, son arme enveloppée de flammes tourbillonnantes, Aegis brillante au soleil.
Devon se prit à sourire et lança :
« Ecoute, ton coup ne m’a pas fait mal, tant que le soleil brille, Galantine me protègera de tout dégât…
-Quand bien même, j’ai juste à tenir jusqu’à la nuit ! S’exclama le jeune homme en souriant. »
Il chargea, son opposant le prit de vitesse, lui fracassant sont poing au creux de l’estomac, ce qui lui arracha une gerbe de bave mêlée de sang. Il décolla du sol puis tomba à genou, Devon lança :
« Ne surestime pas ton pouvoir. »
Il se baissa pour ramasser Excalibur, que Drakov avait lâché, le jeune homme l’en empêcha, lui collant un nouveau coup avec Aegis. Il ramassa son arme et se mit en garde, chancelant un peu face à son opposant.
Une lumière rouge vive se fit voir sur leur gauche, ils tournèrent le regard : Tilina venait de déposer un baiser sur le front de Chaos, le corps de ce dernier fut couvert de marques, qui virèrent au bleu ciel avant de disparaître. Devon lança :
« Ho ? Tu veux aussi te battre donc ? Tu contredis la volonté de maître Ozan ?
-Va te faire mettre, compris ? Répliqua sèchement Chaos. Tilina, fournis moi ce que tu as de mieux. »
Cette dernière opina, deux dagues, crépitant d’éclairs, apparurent dans les mains du jeune homme. Phinks avait invoqué les armes pour lui.
Lilith reconnut immédiatement l’arme :
« Deux dagues foudroyantes, ça pourrait devenir gênant pour nous ça… »
Il fit un moulinet avec et s’élança, Devon le bloqua aisément, sans reculer. Phinks soupira grandement, ses pouvoirs d’Incarnatrice était visiblement encore un peu trop pour elle.
Les armes tinrent bon, Devon le repoussa pourtant aisément. Drakov frappa ensuite, son opposant ne cilla toujours pas et le repoussa en poursuivant le mouvement qui avait fait reculer Chaos. Ils furent tous deux repoussés à plusieurs mètres de leur opposant, Drakov râla :
« Bordel ! Comment il fait pour être aussi fort ?!
-C’est l’un des plus puissants Spectateurs des Abymal, normal qu’il soit balèze ! Répliqua Chaos. »
Devon soupira, Marie fit disparaître Galantine, il marcha vers la sortie de l’usine et lança :
« Vous êtes ennuyeux… Si vous tenez tant que ça à affronter maître Ozan, il vous attend dans le Manoir des Hayashi, sur le mont Korowasi. »
Sans autre forme de procès, il s’en alla, les laissant tous plantés là. Les deux dagues de Chaos disparurent, de même que les Artéfacts de Drakov. Silver et Lilith restèrent un peu plus. Le frère de Drakov lança :
« Un conseil, tiens-toi prêt, la moindre erreur vous sera fatale, même si je n’ai pas l’intention de vous tuer, vous devrez quand même affronter ce malade et deux ou trois personnes encore pire. »
Il s’en alla, laissant son frère et ses compagnons emplis de doutes.
Drakov demanda :
« Ce manoir, il est loin ?
-Pas vraiment, en prenant un bus on arrivera au pied de la montagne, restera plus qu’à monter ensuite. Expliqua Zolek.
-Aller affronter l’ennemi en prenant le bus… Franchement j’ai connu plus épique… Répliqua Chaos en levant ses yeux au ciel. »
Ils se prirent à sourire, décision fut prise, ils mettraient un terme à tout ça le lendemain, ils comptaient profiter de la journée pour s’entraîner… Et ce fut ce qu’ils firent.
Ils rentrèrent chez yeux vers le coucher du soleil, profitant d’un bon repas et d’une bonne nuit, pendant laquelle ils ne purent que peu dormir… Ils se retrouvèrent bien vite au lendemain et, une fois le bus pris, terminèrent au pied de la montagne.
Ils fixaient son versant, sombre, parcouru de conifères au feuillage obscur. Melith leur demanda :
« Excusez-moi ? »
Ils se tournèrent vers elle, elle demanda de tendre leurs mains, elle leur tendit un petit médaillon. Elle expliqua :
« C’est pas grand-chose, juste plusieurs petits Artéfacts que j’ai créé, avec l’aide de Tilina, ils représentent Yggdrasil, l’arbre de la vie. Une sorte de porte-bonheur, quoi. »
Ils se prirent à sourire et se les passèrent autour du cou. Elle ajouta :
« J’en ai aussi offert un à Léon et Azelas, pour les remercier de s’occuper de nous. »
Ils se prirent à sourire de nouveau. Ainsi, leur ascension commença, ils marchèrent dans la forêt assez sombre, Zolek presque collée à Drakov et agrippée à son bras, au grand damne des autre filles, qui lui lançaient des regards noirs. Drakov lui déclara :
« Tu n’as pas l’air si peureuse que ça au lycée.
-Engueuler des gens c’est une chose, quand c’est un animal sauvage ou un esprit, c’en est une autre.
-Effectivement. Opina Drakov.
-Déjà que je fais un effort en m’habillant comme ça… Soupira-t-elle.
-Ah ? Demanda Drakov.
-Ouais… Avoua la présidente. Regarde-moi, j’ai l’air de quoi là-dedans… »
Il la regarda, elle portait une jupe marron clair avec un chemisier blanc et son traditionnel décolleté, sur lequel elle lui offrait une vue plongeante. Il se secoua vivement et répliqua :
« Je trouve pas !
-Ah ? Répliqua-t-elle en rougissant un peu. »
Ils avaient parlé entre eux, seule l’exclamation de Drakov avait été audible des autres, qui se retournèrent pour voir ce qui se passait, le jeune homme leur fit signe que tout allait bien et qu’ils pouvaient continuer.
La pente n’était pas raide, mais le chemin était long, ils se retrouvèrent bloqués par un vaste fossé, profond de trois bons mètres, creusé devant un mur haut de deux. De quoi dissuader les curieux.
On pouvait voir une sorte de pont-levis, servant de passerelle, Chaos soupira :
« Et donc… On passa ce bordel comment ? »
Deux coups de feu très rapprochés retentirent depuis l’autre versant, les deux chaînes qui retenaient le pont par le haut éclatèrent et laissèrent tomber la passerelle, Drakov s’exclama :
« Qui que ce soit, ce sont de sacrés snipers !
-Puisque c’est ouvert, entrons… Répliqua Chaos, en fixant le chemin, qui montait encore un peu… »
Sur l’autre versant, ils soupirèrent, l’un assis sur un fauteuil roulant, l’autre accroupi, Azelas détacha son œil de son Mosin, il demanda à son frère :
« Alors ?
-Alors c’est un peu tôt à mon avis. Répondit Léon, en lâchant son propre fusil, bien plus moderne. »
Ils soupirèrent et se mirent eux aussi en marche vers le manoir.
Ah enfin de retour -
J'ai etais surpris d'apprendre que Zolek et phinks etais aussi des incantatrice
Ce devon est vraiment fort en plus il manie l'epée jumelle d'excaalibure sa promet
Chaos a rejoins les ferveron ⊙_⊙ sans oublié azelas et léon qui entre également en action
Ce mysterieu ozan doit étre balaise ce combat s'annonce énorme vivement la suite ! ¦)
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