Marre. Marre d'être jugée aux goûts musicaux. Entre autres, hein. Mais parlons de ce critère de jugement là, la musique. Non non, je vous assure, être Directioner n'est pas une maladie. Ce n'est pas une malformation auditive qui nous permet d'écouter de la teen pop à deux balles. Ce n'est pas une cause d'hallucination, comme quoi nous marier avec l'un d'eux est possible. Ce n'est pas quelque chose qu'on attrape à force de suivre l'actualité musicale, qui ferait que nous devenons des groupiasses en chaleur. Promis.
Non, Directioner, c'est juste une fan base bourrée de dramas et d'engueulades entre Larry Shipper, Louanor Shipper, Smither et Calderic. Pour les grosses pessimistes.
Directioner, c'est juste croire qu'on a ces Little Things, c'est nous sentir comme Diana, c'est Live While We're Young. C'est penser à What make You Beautiful. C'est positiver, croire de nouveau en toutes ces choses qu'on pense appartenir aux autres. Que ce soit l'amour, les rires, les délires, la beauté, la joie. C'est nian nian dit comme ça, mais c'est ce qu'ils nous apportent. Ils nous l'offrent. A travers chacune de leurs chansons qui nous rappellent à quel point nous pouvons toutes être parfaites à notre façon. A travers leurs vidéos qui nous rappellent qu'ils sont présents pour nous, au maximum. A travers leurs photos, qui nous rappellent qu'il faut rester fort, et sourire. Qui nous apportent ces sourires, qu'on leur rend volontiers.
Voilà, être Directioner, c'est tout ça, pour ceux qui s’inquiétaient de mon cas.
Aujourd'hui, c'est la première fois que je saigne en me scarifiant. En grande chanceuse, c'est sur l'épaule. Condamnée aux manches pour quelques jours. Tant pis.
Voilà ce dont je rêve, une éternité sur ce lit, avec des coussins nombreux et douillets, des magazines féminins, des meubles clairs qui n'inspirent aucune tristesse, un ordi branché sur WeHeartIt... Il manque la tasse d'Earl Grey et le corps de rêve.
Ca y est, de nouveau, je pète un câble. C'est insupportable, j'en peux plus. C'est comme si ma bataille était finie, pour de bon. Parce que jamais ça n'avait été aussi loin.
Aujourd'hui, je suis allée à mon premier jour de classe de première. Le stress des exam', je le ressens déjà. Les profs qui nous rabaissent, qui nous rappelle que c'est dur, que si l'an passé on a loupé un chapitre, on devra tout apprendre de nous même. L'an passé, j'ai rien foutu. C'est pas que je regrette, c'est que je flippe de l'avenir.
Dans ma classe, il n'y a que des nanas de 1m65 et 50kg. Ca me fait péter un plomb, ça aussi. J'ai fondu en larme devant mon reflet, dans mon téléphone. Je supporte plus de manger, j'ai tout le temps envie de vomir. La fatigue m'envahit dès 10h, je sèche mes larmes avec les moyens du bord. Aujourd'hui, j'ai passé mon temps à penser au suicide. C'est cliché, ça fait enfant égoïste de le clamer sur un blog. Mais je suis pas là pour mentir. Seulement pour avouer, pour dépenser mes douleurs. Mon bras est inondé de traits rouges, je me suis pris une claque d'une "amie". Je ne sais pas d'où elle se permet de me juger, honnêtement. J'ai rarement vu une nana qui se plaint autant qu'elle le fait. Et ensuite, elle me reproche d'aller mal c'te chienne. Moi au moins, je me donne le courage de sourire, de me taire. Il n'y a qu'ici que je l'ouvre.
Je vais demander à ma mère de me renvoyer chez le psy. Je tiens plus, là. C'est plus possible. Ca s’aggrave, toujours plus. Et ça, pile au moment où je pense que c'est fini.
J'ai trouvé une solution pour ne plus vomir. La clope. Mais en pas douée que je suis, je fume depuis cinq mois, mes deux parents m'ont déjà cramée. Ils ne m'ont rien dit. J'imagine qu'ils comprennent. Je ne sais pas.
Je sais bien, pourtant, que c'est pas une raison pour fumer. Mais j'ai rien trouver d'autre.
Je vous préviens, aujourd'hui, je me victimise. Je reviens de ma rentrée en première "éconimique et social". 1èreES3. Et... Dans ma classe, tout le monde se connait. Je suis la seule, à l'écart. Ouais, c'est terrible. Pour la nana que je suis, la solitude, c'est dur. Je déteste être seule. J'ai peur que mes amies qui ne sont pas avec moi en ES me perdent de vue, se fassent d'autres amies, en fait. J'ai tellement peur. Ca en devient maladif, ce besoin d'exister. Etre jolie, être parfaite, psychologiquement, physiquement, être bien vue, mais surtout être vue. Je demande pas la célébrité. Biensûr que non. Mais faire partie de ma génération. Ca vaut son pesant de cacahuète, quand même. Donc je me sens comme Stitch sans Lilo. Enjoy !!